Je viens de suivre par écran interposé la Conférence de presse du Président de la République. Tous les membres du  Gouvernement à l’exception de Monsieur Barnier  en mission en Bretagne se trouvaient  là,  en présence de 600 journalistes dont environ 40  représentaient  la presse étrangère.

Avant et pendant l’intervention du Président,  les caméras balayaient les visages des membres de son équipe,  et nous offraient sur l’écran,  à tour de rôle,  les visages  de Messieurs  Fillon , Borloo, Bertrand  et d’ autres  ministres figés et contractés dans une expression d’adoration à la limite de la laideur,  deux  exceptions dans ce musée d’horreur,  Monsieur Kouchner  épanoui et rouge comme un coq, souriant , satisfait et heureux comme le  chouchou   de la classe,  et  le porte parole  Monsieur David Martinon montrant   un visage empreint d’une sérénité angélique  qui pouvait s’apparenter à  l’expression d’une  fausse candeur.

 

Je viens de suivre par écran interposé la Conférence de presse du Président de la République. Tous les membres du  Gouvernement à l’exception de Monsieur Barnier  en mission en Bretagne se trouvaient  là,  en présence de 600 journalistes dont environ 40  représentaient  la presse étrangère.

Avant et pendant l’intervention du Président,  les caméras balayaient les visages des membres de son équipe,  et nous offraient sur l’écran,  à tour de rôle,  les visages  de Messieurs  Fillon , Borloo, Bertrand  et d’ autres  ministres figés et contractés dans une expression d’adoration à la limite de la laideur,  deux  exceptions dans ce musée d’horreur,  Monsieur Kouchner  épanoui et rouge comme un coq, souriant , satisfait et heureux comme le  chouchou   de la classe,  et  le porte parole  Monsieur David Martinon montrant   un visage empreint d’une sérénité angélique  qui pouvait s’apparenter à  l’expression d’une  fausse candeur.

J’ai pu aussi voir passer l’image  de  Monsieur Péan réjouit et  satisfait, de  Monsieur Guaino sérieux, pénétré,  imposant  et  fier  d’entendre  ses convictions largement  « tartinées »  par la voix de son messie,  Monsieur Sarkozy ,  comme de la « confiture »  sur l’hostie de la  «  politique de la civilisation » offerte  en perspective comme la révélation du siècle

Du côté des Dames ministres j’ai remarqué   Madame Alliot Marie  attentive sans plus,  Madame Boutin de même, Madame Dati  très rigide et  impénétrable,  Mme Pecresse  montrant  un visage songeur et  regard  rêveur, Madame Albanel tête baissée paraissant pendre  des notes, je n’en suis pas sûre, les images passaient très vite , et je n’ai pu noter les autres dames.

Les   600 journalistes,  très à l’aise dans l’exercice de leur mission, parmi lesquels quelques  stars de la profession,  n’avaient  pour souci que  de suivre et de comprendre les nouvelles propositions contenues dans les circonvolutions  de la politique de civilisation,  mais seuls une vingtaine d’entre eux dont un seul étranger,  ont pu poser des questions au demeurant très classiques,  qui n’avaient rien de très agressifs  dans leur formulation, ce qui n’a pas empêché   Monsieur Sarkozy de leur répondre plus ou moins  aimablement ou ironiquement selon le cas.

Je n’ai rien appris de bien nouveau sinon une aggravation de la « casse sociale »  dans le discours du Président qui a duré une heure alors qu’il était prévu ne devoir durer qu’une quarantaine de minutes.

Tout d’abord une présentation de vœux tout à fait sommaire suivie d’un très long  « bassinage »   de plus de 20 minutes sur la politique de civilisation, nouveau cheval de bataille appelé à servir de ligne de cohérence à une diversité de propositions  revisitées  par l’effervescence intellectuelle et  la plume de Monsieur GUAINO et  soutenues par le lyrisme de l’orateur.

Monsieur Sarkozy  a  souligné   que pour lui il ne s’agissait pas d’une formule de circonstance mais d’une conviction forte.

J’ai eu l’impression de visionner une conférence  soumise aux effets physiques et  sonores, de Monsieur Sarkozy  dans ses  rodomontades  de la campagne et de l’après campagne.

Je n’ai rien appris de bien  nouveau  dans son discours et ensuite dans ses réponses, sinon au passage  qu’il a consacré 30 ans de sa vie à devenir Président de la République ou encore qu’il veut aller vite dans ses intentions de rupture.

Sur le pouvoir d’achat,  les entreprises et les salariés sont invités à négocier entre eux,  le Président  annoncent  des sanctions fiscales et  sociales pour les entreprises qui ne mettraient pas en œuvre des négociations sur le pouvoir d’achat, des primes d’intéressement et de participations doivent être étudier, des sanctions sont prévues  pour les chômeurs qui refuseraient des propositions d’emplois,……..,  la suppression des 35 heures est confirmée,   un nouveau calcul du PNB est envisagé en y introduisant la valeur des biens et services ( Ndlr : ce qui aurait pour effet illusoire  de faire croire  aux Français qu’il sont plus riches et pour effet artificiel  de réduire  la dette de la France)

Sur la croissance il a déclaré : «Nous ne pouvons pas espérer changer nos comportements et nos façons de pensée si nos critères de la richesse restent les mêmes" …… "Nous avons besoin de prendre en compte la qualité et pas seulement la quantité pour favoriser un autre type de croissance. Il faut changer notre instrument de mesure de la croissance." Le président a chargé deux Nobel d'économie, Joseph Stiglitz et Amartya Sen, de réfléchir à ces instruments de mesure.

La réforme de la constitution a été  annoncée : "Je souhaite que le préambule de notre Constitution soit complété pour garantir l'égalité de l'homme et de la femme, pour assurer le respect de la diversité et ses moyens, pour rendre possibles de véritables politiques d'intégration, pour répondre aux défis de la bioéthique."

 Une réforme de l’audiovisuel public  a été exposée et  au passage l’instauration d’une taxe sur Internet  est annoncée ;  selon Monsieur Sarkozy il n’y a pas de problème de censure pour la presse il n’y a qu’un problème de distribution de la presse.

Pour les municipales Monsieur Sarkozy et Monsieur Fillon soutiendront leur parti.

La question du droit au  logement n’a pas été abordée ni posée, par contre Monsieur Sarkozy s’est emballé sur l’Urbanisme et l’Architecture dont il compte faire un élément important de sa politique de civilisation.

Une réforme des hopitaux et l'évocation d'aménagement dans ces établissement d'espaces d'accueil pour les personnes agéees n'a pas manqué de m'inquiéter : prévoirait-il d'envoyer les personnes âgées  qui n'ont pas les moyens de payer totalement une place dans une maison de retraites dans ces espaces hospitaliers ? une renaissance des hospices mouroirs ? aucune question n'a été posée à ce sujet : je la pose ici

En politique étrangère et internationale Monsieur Sarkozy a fait savoir qu’il oeuvrait pour que le G8 devienne le G13, qu’il souhaitait que le Conseil de Sécurité de l’ONU s’élargissent à d’autres pays d’Amérique et d’Afrique du Sud et autres pays ;  pour l’énergie nucléaire civile il est favorable à son expansion dans les pays du Maghreb et du Proche Orient, et il soutient que la politique de la France dans le monde doit s’accompagner d’une diplomatie de conciliation. Tout ça nous le savions déjà !

Aucune allusion au Traité  Européen , mais un chapitre appuyé sur la future Présidence de la France du Conseil de l’Europe,  qui selon moi couvrira une  période de vacances et de fin d’année 2008 peu susceptible de permettre à la France d’y briller vraiment d’un éclat particulier.

Je le redis,  je n’ai rien trouvé de nouveau dans tous ses propos maintes fois entendus, sinon qu’ils étaient emballés dans un nouveau dossier pompeusement intitulé « politique de civilisation »  et qu’en conclusion la France se devait d’être « l’âme de cette renaissance »

Pour les vacances et les voyages dans son avion privé offerts par Vincent  Bolloré, Monsieur Sarkozy  les considère comme une économie réalisée au profit de l’Etat et son salaire voté par le Parlement ne lui pose pas problème.

La question qui lui avait été posée ne faisait pas allusion à la vraie polémique d’un  supposé « copinage » d’affaires et le Président n’avait donc pas à s’en expliquer.

Pour la question du mariage,  j’ai retenu que pour Carla Bruni et Nicolas  Sarkozy « c’est du sérieux » …  « que ce n’est pas le Journal du Dimanche qui fixera la date du mariage » et que  «  quand vous  le saurez  ce sera peut-être déjà fait » a ajouté Nicolas Sarkozy.

Je considère qu’il s’agit là d’un affront public. Que Monsieur Sarkozy nous ait annoncé son divorce à posteriori je le comprends c’est un évènement douloureux,  mais un nouveau mariage en catimini c’est calamiteux,  et ce n’est pas à l’honneur  d’un Président que de mépriser  à ce point la population  en ne la jugeant pas digne d’être informée à l’avance  de la date de son mariage,  et de négliger de l’associer ce jour là,  ne serait-ce qu’en pensée,  à son bonheur.

J’ai entendu quelques propos  « sarkoziens » déjà  connus sur l’éducation des enfants

  ce moment-là j’ai eu de la peine en pensant à Aurélien contraint de se voiler la face en vacance avec sa mère, est-ce là une façon d’éduquer un enfant ?  Pourquoi le cacher ?  Quelle tristesse … j’en ressens une certaine amertume, le père ne peut-il intervenir ?)

Rien de nouveau non plus au sujet de l’immigration.

Comme les journalistes dans leurs questions n’ont pas de droit de suite, certains alignés qui ont peut-être posé d’instinct des questions « convenues »  sont certainement satisfaits,  d’autres sont restés  sur leur faim.

 

 Pour nous,  nous restons sans surprises  sur nos déceptions et l’indice de confiance que nous lui accordons  ne manquera pas de chuter.

 

Je n’ai pas repris intégralement tous les points évoqués dans le discours et toutes les questions et réponses, je n’ai relevé que quelques points. Pour le reste les médias ne manqueront pas d’épiloguer et l’opposition de polémiquer comme il se doit.