Une bien mystérieuse cargaison


Coke en stock ? Nous sommes loin de cela, pas d’esclaves ni de drogue dans les cales de cet avion immobilisé sur le tarmac d’un aéroport turc. Quelle ne fut pas la surprise des gardes quand ils ont vu se poser l’engin sur la piste d’atterrissage de l’aérogare Ataturk d’Istanbul en ce début d’année 2013. Un visiteur inopiné qui a rapidement suscité l’intérêt des autorités. Le vaisseau non identifié n’a rien d’un OVNI, il s’agit tout simplement d’un Airbus A300, immatriculé TC-ABK, appartenant à la compagnie de fret ULS Cargo. Alors pourquoi tant d’attrait pour ce véhicule ? 

 

Pour trouver la réponse, il faut se pencher sur l’étrange cargaison. Elle se résume a un merveilleux amoncellement de lingots d’or, 1.5 tonne au bas mot, une véritable fortune dont a on rarement l’occasion de voir la couleur. A la découverte de ce trésor dont le destinataire est inconnu, l’avion a tout de suite été arrêté, la marchandise mise sous scellés et le personnel mis en garde à vue pendant la durée de l’enquête. En outre, l’avion a été placé sous haute surveillance afin d’éviter de potentiels vols, un risque très probable quand on connaît la valeur actuelle de l’or, de plus, la possibilité de cacher un lingot dans un un vêtement ou dans un sac est élevée. 

 

Pourquoi s’est-il posé ? Officiellement, il l’aurait fait pour renouveler son équipage et se ravitailler en essence. Durant le contrôle de la marchandise à bord, les gardes ont immédiatement détecté que le bordereau de livraison était un faux et que les papiers n’étaient pas en règle car eux aussi étaient falsifiés. Officiellement, l’engin aurait décollé du Ghana pour arriver à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis. Officieusement, rien n’est moins sur et on est en droit de se poser des questions. Malgré le mutisme des forces turcs face aux interrogations des journalistes, quelques rumeurs circulent. Il se pourrait que la vraie provenance de ce tas d’or soit l’Algérie et l’heureux récepteur, l’Iran ou la Syrie, via Dubai. Deux destinations risquées pouvant donner une autre tournure à ce fait divers. 

 

Voir cette quantité de métal précieux coincée dans l’ancienne Byzance est un comble car la ville est une véritable plaque tournante de l’or. Alors s’agirait-il d’un paiement en nature pour l’un des deux états vivant sous le joug de contraintes internationales, exsangues à cause d’un blocus, en manque de liquidité pour continuer à fonctionner correctement ? Privés d’argent mais possédant de riches matières premières, gaz et pétrole, pouvant intéresser des pays africains ? La Turquie a admis une augmentation récente des transactions en or, se faisant principalement au profit de l’Iran et de son gaz. 

 

Aurait-on là un effet papillon ? Petite cause et grande(s) conséquence(s)? En quittant le sol d’un lieu inconnu, les réservoirs à moitié pleins, sans doute par négligence, étant obligé de dévier de sa trajectoire pour se réapprovisionner et dès lors, cloué sur le macadam istanbuliote, avons nous là un exemple concret qu’il existerait un marché parallèle et obscure? Des négociations hors de la vue des instances internationales ? Car, a vouloir trop serrer la vis avec des mesures strictes, ne forçons nous pas la mise en place d’un système encore plus dangereux ? 

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