Face au constat alarmant d’une dégradation massive de l’orthographe chez la plupart des étudiants, de nombreuses universités françaises ont décidé de partir en guerre de mettre en place des programmes de remise à niveau, pour que les étudiants puissent reprendre les fondamentaux de la langue française.
C’est une initiative très audacieuse qui va peut être redonner quelques lettres de noblesse à la langue française.
Il n’y rien de plus irritant et désespérant pour les amateurs de français que de lire des copies, des curriculum vitæ ou des lettres remplies de fautes.
Pour avoir été confrontée à ce type de problème pendant toute ma carrière, je peux vous dire qu’on n’a même plus envie de valoriser les idées développées, tellement on est focalisé par le nombre de fautes rencontrées.
Au niveau de la société, on en est même arrivé à ne plus sanctionner les fautes dans les copies d’examen et là je crois que cela a été une grave erreur. Vous me direz, ce constat à propos des fautes d’orthographe n’est pas nouveau, mais ce qui pose problème c’est la tolérance consensuelle dans ce domaine ; et là je pense que l’on est tous fautif.
On peut bien sûr accuser l’école de ne pas être assez rigoureuse dans l’apprentissage de la langue française en ne faisant plus suffisamment de dictée ou en n’étant pas suffisamment exigeant dans l’apprentissage des règles de grammaire de base. Mais ce n’est pas la seule cause ! À l’heure des SMS, et des jeux électroniques de tout genre, l’orthographe paraît pour certains ringarde, on écrit en raccourci et le plus souvent phonétiquement, l’essentiel est de se faire comprendre même si parfois cela n’au aucun sens.
Les jeunes générations manquent surtout de rigueur dans leur expression, aussi bien à l’oral qu’à l’écrit. Pour eux ce qui compte c’est le fond et non pas la forme ; ils écrivent souvent très vite et ne prennent surtout pas le temps de se relire. Cela ne leur paraît pas important !
Il faut leur faire comprendre qu’au travers du français aussi bien oral qu’écrit, c’est leur image qu’il dévoile aux autres et cela au même titre que leur comportement et leur présentation.
À n’importe quel moment de leur existence ils auront besoin de s’exprimer correctement pour réussir leur vie personnelle et professionnelle.
Ils seront malgré eux jugés au travers de leurs écrits et pas seulement sur leur syntaxe et l’orthographe mais aussi sur l’utilisation d’un vocabulaire approprié.
Et là dans ce domaine, il y a beaucoup de travail à faire pour redonner aux jeunes le goût de la lecture et des belles phrases…
Bonjour Yolaine
Excellent sujet et votre présent article, contraiement aux autres, me plait.
Sur le fond, je rejoins votre point de vue gobal lorsque vous vous lamentez du niveau de français dans une grande proportion de la population, des plus au moins jeunes.
Tout le monde ne peut pas être académicien, ni connaître tout le vocabulaire de notre langue,j’en conviens, cependant,vous avez raison, les fondamentaux, niveau fin de cycle primaire, sont théoriquement à la portée de tous. L’idée de ces programme semble donc une bonne chose…
Cependant,là où le bât blesse, c’est que même dans les plus hautes instances, lorsqu’on a décidé les améliorations concernant notre langue, on y trouve des incohérences absolument tragiques…
L’exemple qui me fait le plus bondir, c’est celui de l’amélioration d’un vocabulaire qui n’avat jusque là pas sa forme au féminin… je prend le cas de mots tels « auteur » ou « procureur » dont on ne sait pour quelle raison, se voient affublés, au nom d’une priorité d’équité homme femme, alors que cette dernière n’a que peu évolué dans d’autres domaines autrements importants (représentation électorale, salaires, postes à responsabilité), d’une terminaison absolument incompréhensible pour devenir « auteure » ou « procureure ».
Et là, c’est un défi aux règles historiques et « logiques » des mots masculins se terminant par « eur », qui auraient voulu que le féminin de ces mots soient à l’image de « danseur/danseuse », « Valseur/valseuse », « chômeur/chômeuse », avec ses exceptions telles « lecteur/lectrice »…
Et de là mon courroux… Un auteur/une auteure, un procureur/une procureure, ça ne ressemble à rien !!! Rétrograde ? peut être, mais comment exiger le savoir parfait en français lorsque ceux qui en sont les garants en sont les premiers saccageurs (et saccageuses…)
Cordialement – Philippe
Qu’est ce qu’une règle « historique » en matière d’orthographe ???
Qu’est ce que le concept de logique vient faire dans un domaine aussi irrationnel que l’orthographe ?
L’orthographe est un ensemble de conventions sans aucune cohérence, issue de l’usage, de l’erreur (nombre de fautes d’orthographe qui se sont transformées avec le temps en règles d’orthographe), et de l’arbitraire.
Au nom de quel loi divine un langage ne devrait pas se construire autour d’une structure rationnelle ?
Rationnel, oui, parce que le français, en l’occurence, est formé à partir de racines Grecques et Latines, et l’étymologie de chaque mot permet d’en comprendre le sens originel, même lorsqu’on ne le connaît pas…
Les langues ne se sont pas construites par hasard, telles qu’elles soient, elles ont une histoire et une structure qui permet de perdurer au fil du temps, et il est regrettable que des fautes aient pu devenir à leur tour une référence ou une règle…
A ce train là, nos en arriverons à ne plus nous exprimer qu’en langage SMS… Or, le franças a ceci de particulier d’être l’une des langues les plus riches et complètes du monde ; Par le Français, on peut faire de multiples variantes autour d’un seul et même sujet sans varier le sens de la phrase…
A contrario, le Français est suffisamment précis pour décrire toute situation avec une exactitude absolue, presque mathématique, ce que ne permet aucune autre langue… Et je trouve dommage de le saccager au prétexte de la paresse d’esprit de certains traîne-savates, lesquels, au lieu de faire le plus petit effort, préfèrent changer les règles tel que cela les arrange…
Et vous en faites vous même la preuve en écrivant cette phrase finale qui dit tout le contraire de ce que vous déclariez au préalable… :
[quote]Au nom de quel loi divine un langage ne devrait pas se construire autour d’une structure rationnelle ? [/quote]
Moi c’est surtout l’usage de sigles à la logique qui me dépasse qui m’énerve.
DTC = dans ton cul ou dans ton cartable, ça dépend des fois, en tout cas tous les jeunes l’utilisent.
JTD = je j’adore (pourquoi JTD et non pas JTA?)
JTM = je t’aime (bon là c’est plus logique c’est phonétique)
etc
Le problème c’est que, même en voulant écrire plus vite, il n’y a pas de règle et chacun écrit là même chose de façon différente d’où la difficulté à se faire comprendre efficacement.
Cela favorise aussi les problèmes de compréhension des énoncés (plus de 3 lignes et les élèves sont perdus, même en terminale!) etc.
Bref il ne faut plus les laisser écrire n’importe quoi sous prétexte que cela va plus vite.
Je remercie l’auteur de cet article sur les fautes d’orthograhes .je pense pour remedier à cette situation , il faut beaucoup lire .Aujoud’hui, les étudiants ne se domment plus à la lecture .Nous devons plus encourage la mise sur pied des bibliothéques dans les maisons , églises, écoles , centres d’informations, bureaux…
MUSOKO MBUYI PATRICE
Et des étoiles…
Petit message de ma pomme sur la liste CRU des correctrices et correcteurs :
(Il s’agit d’un jeune homme qui a le bac’ pour tout bagage et veut devenir correcteur)
Oh ben, s’il ne sait pas vers qui ou quoi se tourner, c’est qu’il a un poil manqué de curiosité.
Il y a bien sûr un groupe Yahoo, d’autres, et ce n’était pas trop difficile de se documenter sur les formations (mot-clef : le nom du correcteur du Monde le plus connu, _damned_, oublié…).
Un petit message en privé via Langue Sauce piquante ?
Le métier de correcteur-relecteur-réviseur exige une forte curiosité et de déployer une colossale aptitude à la recherche documentaire. Histoire de traquer les anachronismes (et ce n’est qu’un exemple à la Sophie Brissaud).
En quatrième vitesse, j’ai totalement relu (à la sauvage, pas de troisième lecture, pas de lecture attentive à la borné : soit la lecture mot à mot, telle une (sic) bélino ou tel un numériseur) le livre de Jean Galli-Douani, _Clearstream-Eads, le syndrome du sarkozysme_, dans sa version Bénévent (beurk, beurk, beurk pour l’originale, de premier tirage, absolument pas corrigée).
Ce aux fins de communiquer des « bonnes feuilles » à une « certaine presse » (celle qui n’est pas trop maquée avec la DCRI, ou la DGPN, par ex.).
L’auteur ne mentionnait même pas certains prénoms, or il y avait des risques d’homonymie.
Lourd boulot, car il ne se souvenait pas de ces prénoms.
J’ai une fois, une fois seulement, bénéficié des soins d’un correcteur de Grasset-Fasquelle qui m’a appelé au téléphone. Merci à lui. Quel pinailleur ! Je ne suis pas allé jusqu’à ressentir l’envie de lui raccrocher au nez, mais cela aurait pu me démanger si je n’avais pas aussi exercé un peu le métier de correcteur. En tout cas, je ne sais combien il était rétribué, mais chapeau ! Un exemple de conscience professionnelle, le gars.
En plus, c’est un boulot ingrat. L’auteur n’aide parfois pas, l’éditeur… Souvenir d’une cheffe d’édition à laquelle je demandais de me communiquer son fichier Prolexis (il s’agissait d’une traduction à faire, d’un ouvrage dans lequel j’avais débusqué une bourde énorme sur la conversion des _bytes_).
Réponse : « _ah, Prolexis, je crois qu’il y a un secrétaire de rédaction qui s’en sert… De toute façon, je lis en gros l’anglais, mais je suis calée en orthographe en français…_ ». Ben voyons, s’il ne s’agissait que d’orthographe et de syntaxe. Il y a aussi la terminologie, qui s’apprend (généralement en Master2, désormais).
Bref, on est l’emmerdeuse ou l’emmerdeur par excellence. Parfois dur à assumer, surtout quand, en sus, c’est rétribué au lance-pierres (*n. m.
inv.*, autre graphie : lance-pierre, Grand Bob).
Quand je balance un message en ligne, je ne me relis pas : pas taper, pas taper !
Tous mes encouragements au futur confrère…
Depuis, retrouvé le nom : Collignon ou Colignon… Jean-Pierre Collignon.
Dans ce domaine, même les formateurs sont devenus des précaires, enfin, certains…
[i]http://www.centreec.com/correction/correcteur.html[/i]
Attention quand même à l’orthotypographie (ponctuation et espaces insécables, ligatures, capitales accentuées…). Peut encore mieux faire ! 😉
Pour Philippe :
voyez les études québécoises sur la formation du féminin en « [i]eure [/i]».
Reprenez aussi, depuis Montaigne et La Boétie (non, pas la « Boitée », comme me l’indique mon module de traitement automatique du langage), un corpus pour déceler cette forme dans la langue. Vous constaterez que votre indignation doit vous conduire à corriger un bon nombre de textes publiés par [i]La Pléiade[/i] (et divers aréopages ou autres groupes, au sens 3 du [i]Grand Bob[/i]).
Bonjour Jeff, à votre avis, le langage des sigles employé lors des échanges « Short Message System » est il assez spécifique pour être assimilé à la terminologie de la téléphonie mobile ? ou non ?
Cordialement – Philippe
Bien sûr que si les langue se construisent au hasard.
Il n’y a pas a chercher très loin pour prouver que le formalisme logique n’a qu’une place limité (mais fait fondamentale – c’est un autre débat) dans le langage parlé et sa conséquence l’écriture, puis la conséquence de sa conséquence, l’orthographe.
J’ai oublié de répondre au commentaires sur ma derniere remarque, où je me suis mal fait comprendre.
J’ai écrit ça :
« Au nom de quelle loi divine un langage ne devrait pas se construire autour d’une structure rationnelle ? »
Alors que je dis que le langage est irrationnel dans sa conception.
Je veux dire que, puisque le langage se construit intuitivement sans rigueur logique suffisante pour lui donner une structure totalement rationnelle, RIEN n’empêche de le transformer, a posteriori, pour qu’il devienne rationnel !
Ce qui est stupide, c’est de s’accrocher a des lois irrationnelles sous prétexte qu’elles sont issues de l’usage, alors que justement elles nuisent à son usage.
Le meilleur exemple de langage « relativement » irrationnel initialement qui a été transformé au cours des siècles par ses utilisateurs pour devenir complètement rationnel selon les connaissances actuelles, et qui, sans doute, continuera de se transformer dans le futur, est le langage mathématique, plus exactement la logique mathématique.
Auy purée oser dire qu’un langage se construit au hasard quelle horreur.
Le langage fait partie de la Théorie de l’Information, très complexe mais avec des lois très précises et qui dit que les langues ont tendance à se simplifier pour être plus efficaces. Par exemple, les langues qui ont un alphabet trop riche tendent à perdre les caractères les moins utiles (en général accentués). Mais tout cela est ordonné et rigoureux, ce n’est pas du hasard.
Pour Philippe :
La terminologie est un domaine assez vaste. La réf. pour celle, technique, des télécoms, c’est celle, de mémoire, des Baby Bell(s).
Mais on peut évidemment considérer que des abr. normalisées du « langage SMS » sont des termes au sens terminologique du vocable. 😉
Pour toutes et tous :
[url]http://www.rue89.com/2010/10/05/quiz-les-etudiants-sont-nuls-en-orthographe-et-vous-169656[/url]
14 sur 16 pour moi (sans antisèche) car « Résoud » (m’a échappé), et pour « , indécis, » je maintiens que c’est recevable.