Le 20 et 21 Aout sont traditionnellement deux jours fériés au Maroc. Les festivités cette année se dérouleront sur fonds de conséquences du Printemps arabe. Il faut néanmoins comprendre la signification de ces deux dates.

On ne peut comprendre, que si on connait l’ensemble des données d’un sujet. Ainsi, on a beaucoup lu tout et n’importe quoi sur le printemps arabe, qui miraculeusement avait épargné le Maroc. En cette veille du 20 Aout, il apparait important de comprendre pourquoi, les deux jours à venir sont si importants pour le pays.

 

Il faut savoir si l’on veut visiter le pays, que le 20 Aout est un jour férié ici, puisqu’il commémore la Révolution du Roi et du peuple, tendant à prouver le lien indéfectible unissant les deux. Cette année, la commémoration se fera sur contexte de contestations, alors qu’à l’origine, il s’agit d’une fête éminemment politique.

 

L’histoire est récente, puisqu’elle ne date que de 1953, à l’époque où le Maroc est encore sous protectorat français. Mohammed V, Sultan du Maroc, est poussé dehors par les autorités françaises, et l’exil (forcé) du souverain vers Madagascar débute le 20 Août 1953, et chaque année, le Maroc se souvient de cet épisode douloureux de l’histoire de son pays.

 

Refusant cet état de fait, le peuple manifeste, et s’oppose aux autorités françaises, ne cessant de les harceler par des moyens aussi divers que variés. La France doit donc autoriser Mohammed V à rentrer au Pays, le 16 novembre 1955. C’est grâce au soutien du peuple, que le Roi rentre triomphalement à Rabat, et le processus de l’Indépendance est alors en marche. L’évènement pourrait paraître anodin, vu de notre métropole, mais il n’en est rien, puisqu’il souligne l’attachement du peuple marocain à son souverain. Les choses ont certes bien changé aujourd’hui, mais ignorer un tel sentiment national conduit à des erreurs de jugement et / ou d’interprétation. Une fois encore, nos médias nationaux n’évoqueront cette fête nationale marocaine, que si des débordements sont constatés, et le traditionnel discours sur l’archaïsme de certains institutions ressurgira.

 

Mais, c’est une lapalissade de dire, que le 20 Aout est suivi du 21. Mais dire, qu’au Maroc, le 20, jour férié, est suivi d’un autre jour férié reste aussi une évidence, même si elle ne nous saute pas aux yeux.

 

Ainsi, le 21 août célèbre ici la Fête de la Jeunesse, qui, outre les célébrations des jeunes générations, commémore également l’anniversaire de Mohammed VI. La garde royale défile alors à Rabat, célébrant l’anniversaire du souverain. Cette personnification du pouvoir se trouve désormais contestée, mais cette année encore, le Maroc célèbrera ces deux fêtes traditionnelles, justifiant en partie leur position si différente (par rapport à la nôtre) vis-à-vis de ce Printemps arabe.

On ne peut comprendre le présent, sans éclairer le passé. La citation n’est pas de moi, mais j’ajouterai, que ce passé passe aussi par les coutumes et les traditions d’un pays, car elles font partie intégrante de la culture marocaine.