un jour, à un ami bien aimé,
j’adressai un billet bien rimé.
Il était intelligent et industrieux.
Il avait bâti sa vie avec sérieux.
Il semblait à son aise et roulait carrosse,
une Mercédès clinquante et sans cabosse.
Le billet louait son génie matériel,
et l’invitait à suivre sa vie spirituelle.
De nature gai et affable,
il se montra du coup triste et misérable.
Que s’était-il donc passé en lui?
Comment savoir ce qui lui avait nui ?
ou ce qui lui avait plu?
après l’avoir lu?
si aucun mot de sa part n’a été exprimé,
le sondage devenait difficile à estimer.
Mais le changement de mine,
était révélateur de sa ruine,
du moins dans le domaine métaphysique
où il n’osait guère engager son physique.
Alors, je tirai conclusion, sûr de mon chèque.
Voici un succès qui cache sûrement un échec;
car la véritable réussite,
est, selon moi, celle qui suscite
certes, l’aisance dans le corps,
mais dans l’esprit beaucoup plus encore.