C’est trop tôt ou trop tard ! La situation actuelle de l’emploi est telle qu’il n’est pas incongru de faire un sommet dit « social » où les partenaires concernés se rencontrent et discutent pour essayer d’améliorer ce qui peut l’être encore. Mais à trois mois d’une élection qui va peut-être redistribuer les cartes, ça ne peut déboucher sur rien de concret. Nicolas Sarkozy n’est pas sûr d’être réélu, il s’en faut de beaucoup. On peut imaginer un gouvernement qui va mettre en route des réformes aussi fondamentales que la TVA sociale et dont le travail sera écarté d’un revers de main par un gouvernement socialiste. Que de temps et d’énergie perdus ! Tout ce que propose actuellement le président est perçu comme de la propagande électorale. 

C’est considéré comme le dernier baroud d’honneur d’un président en fin de course. Le président des riches fait du social à trois mois des élections ! Dans quel état d’esprit peut travailler un gouvernement en sursis ? Pourtant, les chômeurs attendent des résultats de ces rencontres qui ne peuvent pas les décevoir. Pour cette raison, les syndicats vont essayer de tirer le maximum car, pour Sarkozy, ce sommet ne peut pas être un échec : « Ce ne sera pas un sommet raté si on reste sur des mesures de chômage partiel, de soutien en direction des jeunes, d’aides aux salariés en fin de CDD et d’intérim, et des moyens renforcés pour Pôle emploi. » déclare Laurent Berger de la CFDT qui, on le voit, a placé la barre assez haut (source Libération). La CFDT qui avait appelé ce sommet de ses vœux il y a de longs mois.

Ne serait-il pas plus sage d’attendre le résultat des urnes pour asseoir une politique sociale dans la durée et dans la sérénité ? La TVA sociale va être imposée sans consensus et mise en application au pas de charge pour être supprimée avant même d’avoir quelques effets sur l’économie. Les élections font décidément perdre le sens des réalités à nos hommes politiques.