Il avance tout de noir vêtu. Seules ses mains et son visage dépassent de l’habit. Petites touches de couleur où le sang palpite.

Un piano, noir lui aussi, qui laisse voir son intérieur fait de bois et de métal, l’attend au milieu de la scène.

Il salue, s’assoit.

L’homme et l’instrument font alors connaissance ; un dialogue s’établit. Les mains du premier caressent les touches du second  avec délicatesse ou au contraire s’en emparent avec force et énergie .Les deux se mesurent, se testent, se cherchent et finissent par se trouver.

A la fin du premier morceau ils se comprennent; ils sont prêts à nous enchanter.

Alors la musique déploie son long ruban, qui monte et nous enveloppe, nous reliant les uns aux autres. Nous ne formons plus qu’un.

Celui qui joue et celui qui écoute tous égaux, dans le partage de la même émotion. Qu’importe l’origine, la culture, le passé, le présent voir même le futur, la musique marie celui qui la joue à celui qui l’écoute. Langage universel, avec pour seule interprète : l’Ame.

La dernière note jouée, le piano refermé, les applaudissements tus, nous repartons chacun de notre côté en emportant avec nous un moment d’éternité. Le compositeur nous parle, nous fait vibrer et nous surprend même par des harmonies originales et pleines de fraicheur.

Il aurait 200 ans cette année.