Une mer.
Un soleil au zénith.
Une ligne d’horizon en faux fixe.
Les mouettes espiègles et belliqueuses.
Les embruns salés, lâchant leurs particules sur nos visages tendus et radieux.
Nul bruit que celui des flots s’écrasant contre la coque, toujours régulier et rassurant.

Et puis : MOI.
Impératrice déchue, fière et comblée, légère car délestée du poids du monde.
Rien ne m’atteint plus que cette immense félicité que m’offre la mer.
Milieu aquatique bénéfique.
Retour aux sources.
Le liquide amniotique est l’origine du monde.
Aucune ambiguïté.
Passer des heures à scruter la ligne de démarcation, entre ciel et mer, entre le tangible et les anges qui nous rappellent que nous sommes capables de grandes émotions.
Pas d’embrouille, pas de stress, pas de rancoeur.
Les larmes, si larmes il y a et si elles ne sont pas séchées par la brise, se perdent à jamais dans l’Eaucéan.
C’est un bonheur parfait, au-delà de l’impudeur.
Rien ne peut rivaliser avec lui ni même l’égaler.
Cette odeur ravive et ravit ma mémoire olfactive qui tombe en transe sous l’effet de l’ivresse, cette ivresse qui nous fait croire que le Paradis existe.
Je me sens légère, légère, légère…