Le Président HOLLANDE veut frapper un grand coup et prendre des initiatives fortes en matière de moralisation de la vie publique. C’est bien évidemment une excellente chose.

Des personnalités politiques, de droite comme de gauche, et même du centre, préconisent la voie référendaire pour approuver ces modifications de la législation.

Ce serait malheureusement une impasse.

 

Quand on constate que sur un sujet aussi proche des citoyens que la fusion des trois assemblées départementales et régionale d’Alsace en un conseil unique d’Alsace seuls 35,96 % des votants ont participé au référendum ce dimanche (35,11 % dans le Bas Rhin et 37,18 % dans le Haut Rhin), il est certain qu’un référendum sur la moralisation de la vie politique n’attirerait pas davantage les électeurs. Entre les électeurs pas concernés par le problème, ceux qui pensent que, de toutes façons, les politiques sont pourris et le resteront toujours et les abstentionnistes par principe, on aurait déjà une large partie des électeurs.

Ensuite, le sujet est trop complexe et large pour que la question posée aux électeurs puisse être simple. Or, si elle ne l’est pas, elle rebutera des électeurs potentiels.

 

Le Président souhaite agir vite et fort. Il appartiendra ensuite au Gouvernement d’adopter ces mesures en Conseil des Ministres et de les proposer au Parlement sous forme d’un projet de loi.

Les parlementaires, ensuite, s’engageront en votant le texte. S’ils ont l’honnêteté intellectuelle, pour une fois, de reconnaître les avancées qui ne manqueront pas de figurer dans ce projet, et de l’adopter même s’il leur semble incomplet ou trop dur, ils feront la preuve, devant les citoyens, qu’ils ne sont pas tous pourris !

 

Si par contre la voie référendaire est choisie, quelles conséquences pour le projet si la participation est très faible ? Si le non l’emporte ?

On sait par ailleurs, d’expérience, que les discussions et meetings, lors des campagnes référendaires très politiques (ce qui serait la cas ici), s’écartent trop souvent du sujet pour aller divaguer de droite ou de gauche, ce qui n’apporte rien de bon au débat et amène souvent les électeurs à répondre à une question qui n’est pas posée, ce qui fausse totalement les conséquences du vote.

 

Que les politiques, élus pour diriger le pays, prennent leurs responsabilités et, indépendamment de leur appartenance politique, en leur âme et conscience, fassent preuve de volontarisme dans cette affaire. Et que les électeurs, de leur côté, scrutent bien l’attitude et le comportement de leurs élus et les gardent en mémoire lors des prochains scrutins.