Le médiateur de la République a dans son rapport annuel, dressé un tableau très sombre de la société française. Il parle d’une société sous tension, fatiguée psychiquement et évoque un sentiment d’injustice, un ressentiment des citoyens à l’encontre de l’administration et une banalisation de la violence.  

 

 

Pour lui les français ne sont pas heureux, ils sont tendus tout le temps et sont désorientés par l’empilement des lois et des règlements qui ne cessent de changer.   Quel est le rôle du médiateur de la République ?  

 

Créé en 1973,  cette institution a été  mise en place pour à améliorer les relations entre l’administration française et le citoyen. Il est nommé pour 6 ans par le conseil des ministres et  il est irrévocable. Il est défini comme un juge de paix impartial qui a pour mission essentielle de rechercher un règlement amiable au cas par cas dans tous les litiges qui peuvent naître entre les personnes physique ou morales (par exemple : associations, entreprises) et les services de l’Etat, les collectivités locales ou tout organisme public ou privé chargé d’une mission de service public.Il examine au cas par cas l’inadaptation de certains textes ou procédures, ainsi que les excès de certains comportements.

 

 Suite à cela, il recherche un règlement amiable équitable, il propose des solutions sur mesure et des réformes de fond. Si au cours des différentes réclamations  qu’il reçoit, il  met en évidence des dysfonctionnements ou des iniquités collectives, il fait une analyse de fond pour voir comment  changer les choses et faire avancer le droit.Au niveau international, il est en étroit collaboration avec les médiateurs européens et ceux des pays francophones, pour promouvoir et défendre les droits de l’homme. Le recours au médiateur de la République est gratuit, il suffit de remplir le formulaire pré rempli, disponible sur son site et d’exposer clairement votre réclamation.

 

 Le bilan de 2009.

 

 Pour l’année 2009, le nombre d’affaires transmises au médiateur de la République a augmenté de 16 % par rapport à 2008. Il a reçu 76 286  affaires, et il a traité plus de 43 000 réclamations.Le médiateur de la République dénonce une inflation législative qui très souvent crée des difficultés d’application des textes et des situations d’iniquité. Le « pôle santé et sécurité des soins » mis en place par cette institution en 2009, a mis en évidence une montée très inquiétante des « phénomènes de maltraitance » à l’égard des patients et une agressivité de plus en plus grande envers le personnel hospitalier.

 

 Le médiateur relève une dégradation importante de la qualité des rapports humains et cela aussi bien au sein des familles, que dans le monde professionnel  et dans les lieux publics. Il déplore une banalisation de la violence, aussi bien à l’école qu’à l’hôpital. Il insiste aussi sur le fait qu’il est avant tout nécessaire pour les responsables politiques de donner une voix à ce qu’il appelle « la France des invisibles », c’est-à-dire à ceux qui n’ont pas les moyen de se faire entendre ou qui n’osent pas réclamer. Ce sombre bilan dressé par le médiateur de la République ne doit pas pour autant nous laisser croire qu’il n’y a pas de solution pour améliorer  le quotidien des citoyens français.

 

C’est à chacun d’entre nous, de prendre conscience de la situation et de voir comment il est possible de se sortir de ce malaise et de ce mal être social.La solidarité, le collectif, la cohésion doivent remplacer cet esprit individualiste où chacun veut profiter  au maximum des avantages de la société sans être aucunement redevable. Même si c’est le dernier rapport du médiateur de la République, puisqu’il va bientôt être remplacé par le « défenseur des  droits » qui lui aura les capacités de peser plus dans l’équilibre entre le fort et le faible, l’administration et l’administré, il ne faut pas pour autant prendre toutes ces réflexions à la légère. Il en va tout de même du devenir de notre pays !