C’est un projet titanesque qu’envisagent de faire des scientifiques : tracter un iceberg vers les Iles Canaries pour  permettre  aux populations qui en manquent d’avoir de l’eau douce. C’est un enjeu technologique de taille, un véritable défi qui, s’il aboutit sera tout à fait révolutionnaire.

Cela fait bien longtemps que  l’idée existe ; en 1976, un prince saoudien, Mohamed al-Fayçal, avait contacté un ingénieur naval pour voir s’il était possible de remorquer par voie maritime au large des côtes de son pays un iceberg pour s’en servir comme réserve naturelle, compte tenue des carences en eau douce de son pays.

Pour des raisons à la fois techniques et financières le projet n’a pu malheureusement aboutir. C’est seulement en 2009, que ce projet fou est relancé avec les simulations faîtes par l’entreprise Dassault Systèmes, qui démontrent que le transport d’iceberg est réalisable à condition bien sûr d’avoir les financements nécessaires.

Compte tenu des problèmes de ressources en eau douce qui risquent de se multiplier avec le réchauffement climatique, cette idée de transporter des icebergs dans les endroits nécessaires est très bonne aux dires des climatologues  Les icebergs sont composés d’eau douce pure, gelée depuis près de 12 000 ans, s’ils fondent de plus en plus rapidement dans les océans, cela constitue un véritable gâchis, alors qu’ils peuvent fournir chacun l’équivalent de la consommation annuelle d’une ville de plus de 500 000 habitants ;

Le plus dur est de mettre en place la réalisation d’un tel projet qui devrait prendre forme si tout va bien d’ici là, au printemps 2012.

Il faut dans un premier temps sélectionner l’iceberg dans une zone à l’est de Terre Neuve, car c’est une zone qui reçoit régulièrement les centaines de morceaux de glace qui descendent du Groenland par le courant du Labrador.

Ensuite avec un bateau remorqueur, il faut diriger l’iceberg complètement isolé, jusqu’aux Iles Canaries à une vitesse d’environ  2 km/heure en utilisant les courants favorables.

Une telle opération  demandera selon certaines estimations, environ 140 jours pour arriver à bon port si tout se passe bien.

Si dans l’avenir, ce type d’expérience se développe il ne sera pas rare pour certains navigateurs polaires de croiser sur leur route des trains d’iceberg  s’acheminant vers des destinations lointaines.