Partis le 29 janvier dernier de Dakar pour rallier Cayenne dans les meilleurs délais, les 23 rameurs amateurs qui se sont lancés le défi de parcourir 4 700 km à la rame en moins de soixante jours, s’essoufflent un peu  après 15 jours de courses et souffrent surtout de solitude.

Pour vaincre l’océan en solitaire sans escale, ni assistance à bord d’un canot habitable d’une longueur de 8 mètres, il faut être très fort et avoir un moral d’acier. Ils avaient tous conscience de cette difficulté au départ, mais leur envie de se lancer ce défi pour aller au bout d’eux-mêmes était la plus forte.

Après plus de 15 jours de course, ils ne sont plus que dix sept en course, six ont dû malheureusement abandonner pour diverses raisons : pannes, matériel endommagé, surmenage et baisse de moral.

Actuellement la course est scindée en deux groupes, un peloton de rameurs plus au Nord ou l’on retrouve les trois premiers de la course à savoir Pascal Vaudé, avec 38 miles d’avance sur Henri-Georges Hidair et près de 50 miles sur le troisième Francis Cerda. Puis un autre peloton de skippers plus au Sud, emmené par Jean-Emmanuel Alein. Les autres rameurs ont beaucoup de mal à suivre le rythme et ne sont environ que sept à se retrouver à moins de 100 miles du leader Pascal Vaudé qui augmente chaque jour son avance. La plupart se retrouvent dans des courants de dérive produits par les alizés de Nord-Est.

Car au delà des coups d’aviron à donner pour pouvoir avancer dans les meilleures conditions, il faut tenir compte des courants qui jouent un très grand rôle dans ce type de course. Il y a le courant nord équatorial qui va d’est en ouest et le courant de Nord-Guyane qui est le plus puissant et le plus efficace pour les rameurs.

Même si certains rameurs font de jolies rencontres en croisant des dauphins et des tortues de mer, cela n’est qu’une petite compensation par rapport à la souffrance physique qu’ils endurent au cours de leur longue journée et  à l’isolement qui les déprime peu à peu.

Il faut au mieux tenir encore près de trois semaines si tout va bien pour les rameurs en tête, avant d’espérer rejoindre la terre ferme aux alentours du 6 mars.

Souhaitons-leur beaucoup de courage, ils en ont bien besoin !