Lors de notre université de rentrée, François Bayrou a soumis l’idée d’un « Parlement de l’alternance » afin d’éviter que le pouvoir en place, avec ce qu’il fait de notre société et de ses valeurs, ne reste en place dix ans.

J’évoquais la situation délicate que cela pouvait occasionner dans les collectivités où les élus MoDem l’ont été avec l’UMP. Mais, plus près de moi, elle ne sera pas non plus des plus évidentes. Comment faire fonctionner ce « Parlement de l’alternance » en Seine-Saint-Denis ?

En effet, dans ce département historiquement à gauche (la fameuse « ceinture rouge »), d’une part, le besoin d’alternance n’est pas le même et d’autre part, nous n’avons pas les représentants de l’opposition les plus sympathiques à notre égard. La secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, députée de la 4e circonscription, a clairement indiqué un refus de dialoguer avec le MoDem. De même, ce n’est pas le patron local du Parti socialiste et lieutenant de Laurent Fabius, Claude Bartolone, qui acceptera cette proposition.

Lors des dernières élections municipales, le Mouvement Démocrate avait présenté 18 candidatures indépendantes, une dizaine alliée à l’UMP ou Divers droite, une seule avec le PS au Blanc-Mesnil. Malheureusement, la tête de liste socialiste a été exclue par Claude Bartolone. Le seul maire étiqueté MoDem l’a été sur une liste MoDem-UMP.

Dès lors, la proposition qu’elle est évoquée par François Bayrou me semble bien improbable, sinon impossible, à mettre en oeuvre en Seine-Saint-Denis.

Néanmoins, si on change les éventuels interlocuteurs, cela peut devenir possible. L’UMP d’Eric Raoult verrait d’un bon oeil que le MoDem devienne son vassal comme l’était l’UDF auparavant. Mais, après le chemin parcouru depuis 1999, et constatant les nettes différences de vision de société entre UMP et MoDem, à quoi bon un tel retour ?

Reste à ce jour deux possibilités. D’abord, dans un département laboratoire pour le pays, le MoDem et Europe-Ecologie ont la même sociologie électorale et sur de nombreux points des idées convergentes et complémentaires. Cependant, cela peut être un facteur de concurrence entre les deux formations.

Enfin, le Mouvement Démocrate peut rester isolé des autres forces politiques départementales. Mais, pour survivre puis se développer, il devra impérativement dialoguer avec les forces vives séquanodyonisiennes. Et si, finalement, il valait mieux dialoguer avec les citoyens que des politiques ?

Jérôme Charré

Lors de notre université de rentrée, François Bayrou a soumis l’idée d’un « Parlement de l’alternance » afin d’éviter que le pouvoir en place, avec ce qu’il fait de notre société et de ses valeurs, ne reste en place dix ans.

J’évoquais la situation délicate que cela pouvait occasionner dans les collectivités où les élus MoDem l’ont été avec l’UMP. Mais, plus près de moi, elle ne sera pas non plus des plus évidentes. Comment faire fonctionner ce « Parlement de l’alternance » en Seine-Saint-Denis ?

En effet, dans ce département historiquement à gauche (la fameuse « ceinture rouge »), d’une part, le besoin d’alternance n’est pas le même et d’autre part, nous n’avons pas les représentants de l’opposition les plus sympathiques à notre égard. La secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, députée de la 4e circonscription, a clairement indiqué un refus de dialoguer avec le MoDem. De même, ce n’est pas le patron local du Parti socialiste et lieutenant de Laurent Fabius, Claude Bartolone, qui acceptera cette proposition.

Lors des dernières élections municipales, le Mouvement Démocrate avait présenté 18 candidatures indépendantes, une dizaine alliée à l’UMP ou Divers droite, une seule avec le PS au Blanc-Mesnil. Malheureusement, la tête de liste socialiste a été exclue par Claude Bartolone. Le seul maire étiqueté MoDem l’a été sur une liste MoDem-UMP.

Dès lors, la proposition qu’elle est évoquée par François Bayrou me semble bien improbable, sinon impossible, à mettre en oeuvre en Seine-Saint-Denis.

Néanmoins, si on change les éventuels interlocuteurs, cela peut devenir possible. L’UMP d’Eric Raoult verrait d’un bon oeil que le MoDem devienne son vassal comme l’était l’UDF auparavant. Mais, après le chemin parcouru depuis 1999, et constatant les nettes différences de vision de société entre UMP et MoDem, à quoi bon un tel retour ?

Reste à ce jour deux possibilités. D’abord, dans un département laboratoire pour le pays, le MoDem et Europe-Ecologie ont la même sociologie électorale et sur de nombreux points des idées convergentes et complémentaires. Cependant, cela peut être un facteur de concurrence entre les deux formations.

Enfin, le Mouvement Démocrate peut rester isolé des autres forces politiques départementales. Mais, pour survivre puis se développer, il devra impérativement dialoguer avec les forces vives séquanodyonisiennes. Et si, finalement, il valait mieux dialoguer avec les citoyens que des politiques ?

Jérôme Charré

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