Bonjour les amis!
Lorsque j’ai entendu parler d’un livre et que cela m’a donné envie de le lire, j’ai pour premier réflexe d’aller faire un tour sur le net afin de voir si je pourrai me le procurer à prix réduit. En effet, je suis une boulimique de lecture, et ce depuis ma plus tendre enfance… et si je devais acheter tout ce que je lis en librairie, cela grèverait vraiment mon budget.
C’est donc en cherchant un livre (je ne sais même plus lequel!) que je me suis procuré Pas de Noël cette année de John Grisham, au prix dérisoire de 0,90€. En effet, lorsque j’ai trouvé mon bonheur chez un acheteur, je parcours toute sa bibliothèque afin de trouver d’autres livres susceptibles de m’intéresser, et ainsi réduire les frais de port.
L’auteur
Avant celui-ci, j’avais lu plusieurs livres de John Grisham et j’avais un a priori positif sur cet ancien avocat devenu auteur à succès. J’apprécie en effet ses ouvrages tels que L’affaire Pélican, Le client, La firme, tous devenus depuis des films à succès, ou d’autres moins connus comme Le couloir de la mort qui m’avait vraiment ébranlée. J’aime sa façon de décrire les personnages, son oeil pour les détails qui font l’humanité de quelqu’un, même enfouie sous plusieurs couches de crasse, racisme, lâcheté… Et j’apprécie également sa connaissance des salles de tribunal et autres prétoires, étant friande des livres et films contenant un procès. Il m’a permis en outre de comprendre un peu mieux le système judiciaire américain, tellement éloigné du nôtre.
Un a priori extrêmement positif donc…
Pas de Noël cette année
Norma et Luther Krank sont un couple cinquantenaire vivant dans la banlieue middle class d’une ville américaine non identifiée, mais plus du genre Wisteria Lane que banlieue toute pourrie… un lotissement nommé Hemlock où tout le monde est ami, tout le monde surveille ce qui se passe chez le voisin, tout le monde médit et bave sur son prochain…
Chaque année, les Krank dépensent une somme folle pour les fêtes de Noël, qui sont une institution à Hemlock: toutes les maisons installent un Frosty sur leur toit (bonhomme de neige illuminé) afin de participer à un concours annuel, il y a surenchère dans les éclairages (un voisin installe ainsi 40 000 lampes!), Nora reçoit des dizaines d’invités pour le réveillon le plus couru de la ville… et quand tout cela est fini, le compte en banque est extrêmement allégé…
Cette année, puisque leur fille unique Blair est partie au Pérou avec les Peace Corps, une idée saugrenue germe dans la tête de Luther: pourquoi ne pas zapper Noël (en anglais le titre est Skipping Christmas, et utiliser l’argent ainsi économisé pour se payer une croisière de 10 jours avec Norma, dans les Caraïbes?…
Ce point de départ est l’occasion pour John Grisham de pratiquer une critique acerbe de la société de consommation américaine, du consensus qui veut que toute personne refusant de dépenser des milliers de dollars pour fêter Noël soit juif, bouddhiste ou ruiné, de railler l’habitude de recevoir et envoyer d’onéreuses cartes de voeux que personne ne lit jamais vraiment, et se moquer gentiment de ces orgies de dinde, de truite fumée et de bons vins…
Mon avis
Alors déjà, je m’attendais à tout sauf à ça de la part de John Grisham qui sort largement de son domaine habituel de prédilection: les polars judiciaires. Là, nous avons une sorte de chronique assez acide certes, mais tout de même assez bonenfant d’une certaine frange de la société américaine actuelle. Car même s’il se moque des Krank et de leurs voisins, au final tout le monde il est quand même plutôt beau et plutôt gentil, ce qui n’est habituellement pas le cas dans l’univers de Grisham, en général peuplé de pourris, d’assassins et de salauds (et de préférence les trois à la fois).
Le point le plus positif de cet ouvrage reste son humour, ironique et bien senti: tout le ridicule de cette course au plus beau réveillon, au plus beau sapin, aux plus belles décorations… est vraiment bien décrit et bien senti… malgré, tout de même, une tendance assez nette à l’éxagération voire à la caricature.
Le livre est relativement court (215 pages dans l’édition Pocket), mais selon moi, il eut été inutile que Grisham cherche à développer encore son propos, au risque de devenir redondant. D’ailleurs cette redondance le guette, notamment lors des descriptions des refus successifs de Luther de mettre la main au porte-monnaie pour acquérir un sapin hors de prix (90 dollars) au profit des scouts, de calendriers au profit des pompiers, de gâteaux au profit de la police de la ville… c’est un peu répétitif.
Cependant, et sans dévoiler la fin, j’ai trouvé celle-ci bâclée et vraiment sous-exploitée dans le sens où le « coup de théâtre » imaginé par Grisham aurait vraiment pu être le prétexte à des situations plus rocambolesques et imaginatives que celles décrites. Finalement, les descriptions des traditions sont un peu trop longues, et le développement final trop simpliste.
« Pas de Noël cette année » n’est pas le genre de livre qui vous tirera des larmes, enrichira votre moi ou vous fera réfléchir outre-mesure. C’est un petit bouquin plutôt bien écrit, assez drôle par moment, et qui se lit rapidement et facilement, mais qui m’est quand même tombé des mains 3-4 fois. Je l’ai fini bien sûr, et c’était assez plaisant, mais il ne restera pas dans mes annales.