Penrith est une petite ville située dans le comté de Cumbria, dans le nord-ouest de l’Angleterre. Comme toutes les cités britanniques, Penrith a son pub, le Wolfe Pub, un bar qui n’a rien d’exceptionnel et qui ressemble à tous les pubs anglais ; si ce n’est peut-être qu’il a été construit sur un ancien cimetière.

Jusque là rien là d’extraordinaire, le nombre de locaux commerciaux ou d’habitations ayant été construits sur d’anciens cimetières étant légions.

En effet, les terrains occupés par les corps en putréfaction prennent avec le temps de plus en plus de valeur, il n’est donc pas rare que des compagnies immobilières parviennent à les acquérir pour les revendre avec de plantureux bénéfices et en faire profiter les vivants qui en ont plus besoin que leurs défunts prédécesseurs.

Jusqu’à présent, à part les héros du célèbre film d’épouvante “ Poltergeist “ qui eurent à affronter la fureur des âmes échappées du cimetière indien situé sous leur maison, personne ne s’en est jamais plaint.

Pourtant, il y a quelques jours, un fait étrange a ranimé les vieux démons et légendes anglaises.

En effet, un matin, alors que le propriétaire du pub, Andrew Batemen, pénétrait dans son commerce, il remarqua la nervosité de son chien qui semblait ne pas vouloir franchir le seuil.

Inquiet et croyant à un cambriolage, Andrew Batemen fit rapidement le tour de son établissement mais ne découvrit rien d’anormal. Par acquit de conscience, il visionna ce qu’avaient enregistré les caméras de sécurité et son attention fut soudain attirée par une sorte de masse floconneuse, comme une tâche blanche qui flottait au-dessus des tables.

Arrêtant le film et le repassant plusieurs fois d’affilée, il dut se rendre à l’évidence : à minuit dix-huit très précisément, son pub avait été visité par un fantôme.

 


Effrayé, Andrew Batemen avertit les autorités qui visionnèrent la vidéo et constatèrent qu’effectivement une forme indéterminée avait traversé l’établissement, s’était promenée au-dessus des tables durant une trentaine de secondes avant de s’évanouir par une des fenêtres du local.

Les policiers effectuèrent une enquête de voisinage pour voir si quelqu’un avait vu ou entendu quelque chose de particulier cette nuit-là, mais personne n’avait rien remarqué d’anormal.

Pourtant, une semaine plus tard, un fait similaire fut capté par les caméras de sécurité de l’agence de voyages contiguë au pub hanté. Cette fois-ci, on n’apercevait pas de fantôme, mais on voyait d’abord la souris d’un ordinateur se déplacer toute seule, puis l’ordinateur s’allumer — toujours sans que personne n’apparaisse à proximité de l’appareil — puis une lumière d’abord diffuse commençait à baigner le local, ensuite la lueur gagnait en intensité, devenait aveuglante et irradiait toute l’agence de sa lumière pulsante, avant de s’éteindre brusquement tandis que, de l’autre côté de la fenêtre, l’enseigne du commerce s’écrasait dans la rue.

Les deux propriétaires firent appel aux services d’un médium réputé dans la région. Ce dernier a inspecté les lieux et a conclu qu’effectivement des esprits — probablement issus du cimetière enseveli sous les bâtiments — occupaient les locaux.

Depuis lors, les propriétaires et les employés de ces commerces hantés affirment éprouver des difficultés à trouver le sommeil et, bien que se trouvant parfois seuls, éprouvent sans cesse la sensation d’être observés.

Si la presse locale s’est largement fait l’écho de ces événements paranormaux, l’histoire ne dit pas si le chiffre d’affaires de ces deux commerces s’en est vu affecté, ni si la ville de Penrith est soudain devenue célèbre, attirant en masse les chasseurs de spectres et d’autres ectoplasmes… comme avant elle Inverness et son hypothétique monstre du Loch Ness, Roswell et son ovni accidenté ou nombre de lieux qui ne doivent leur réputation qu’aux apparitions de la Vierge ou d’autres saints.

Ces histoires, qu’elles soient des canulars, de simples rumeurs, des mythes ou des légendes qui séduisent, font sourire, laissent indifférents ou énervent, sont toutes le reflet de notre crainte de la mort et de notre souhait, même inconscient, que tout ne s’arrête pas avec notre dernier souffle et qu’il subsiste quelque chose d’en l’au-delà, que ce soit un paradis ou une autre dimension inaccessible à nos sens.

Quoi qu’il en soit, le paranormal en fascine plus d’un, et la bonne santé du commerce des médiums, liseurs de bonne aventure et autres chasseurs de fantômes en est la preuve.