Vous ne connaissiez ni son nom, ni son visage. Peut-être l’aviez-vous croisé au détour d’une rame sans même vous doutez quel être extraordinaire il était.
Né pauvre il y a trente-trois ans de cela, il quitte son Penjab natal où les conflits armés et les conditions de vie plus que précaires font naître en lui des rêves d’eldorado.
Il choisit le vieux continent et à vingt-six ans pose son sac sur le sol français.
Il est hébergé dans le XVIIIème arrondissement de Paris par un de ses cousins.
Très vite, et malgré la barrière de la langue, il trouve un emploi de livreur de pizzas. Courageux, il ne rechigne jamais à la tâche travaillant même très souvent le week-end. Il réussit ainsi, chaque mois, à envoyer 150€ à sa famille restée en Inde avec l’espoir sinon de leur offrir une vie meilleure au moins d’améliorer leur quotidien.
Il mêne une existence tranquille et sereine, s’interdisant tout loisir et toute sortie pour ne pas faillir à la mission qu’il s’est donnée.
Il y a quatre ans de cela il se décide à aborder une jeune femme qui comme lui prend le métro ; même ligne, mêmes horaires, même regards échangés et plusieurs mois avant de n’oser l’aborder. Mais le bonheur est là et le nouveau couple emménage l’année dernière à Drancy, en banlieue parisienne.
La vie s’écoule paisiblement et le week-end il leur arrive de rende à Saint-Amant-de-Boixe, près d’Angoulême, rendre visite à la famille de sa bien-aimée, d’origine mauricienne.
Deux déracinés que l’amour a rassemblé.
Ces derniers mois, en plus de son métier de livreur de pizzas, il distribuait des prospectus dans les boîtes à lettres afin d’envoyer encore plus d’argent à sa famille dans le but de financer les fiançailles prochaines de sa soeur.
Il n’en aura pas le temps.
Il est mort jeudi vers 20h30 poussé par un inconnu sur une rame électrifié de la ligne 7 du métro parisien pour avoir pris la défense d’une jeune femme importunée dans la rame.
Aujourd’hui sa famille souhaite pouvoir l’enterrer sur leur sol, dignement.
Ils ont lancé un appel à ses amis afin de réunir les quelques 5000€ nécessaires à son rapatriement en Inde.
Ce matin, la Fondation RATP s’est dite prête à prendre en charge les frais liés au rapatriement du corps.
«Le président de la RATP, Pierre Mongin, a été très touché par ce drame, et souhaite que nous prenions en charge le rapatriement», explique Florence Rodet, secrétaire général de la Fondation RATP. La partie logistique doit être assuré par une francilienne spécialisée dans le transport aérien funéraire, qui nous a contactés spontanément ce matin.»
La Fédération des usagers des transports et des services publics (FUTSP) organise aujourd’hui mercredi un dépôt de gerbes à midi pile, station Crimée, où il a perdu la vie.
Dans quel monde vivons nous ?mais heureusement un peut d’humanité
Le « pire »(si j’ose m’exprimer ainsi)c’est que la femme importunée est…introuvable!!!