La culture, et plus précisément les projets de politique culturelle, seront une des différences, que les candidats à l’élection suprême ne manqueront pas de souligner.

 

Martine AUBRY, dans la préparation des primaires socialistes, aura à cœur, outre le fait d’éteindre les feux allumés par les rumeurs, de faire savoir que sa réussite passe obligatoirement par deux objectifs majeurs :

 

·         Réussir à couper le cordon avec Dominique Strauss Kahn. Sans renier son ami, elle sait désormais, qu’elle ne peut se prévaloir de reprendre le flambeau de l’ex-directeur du F.M.I.

 

·         Réussir, sans faire exploser le parti, qu’elle a essayé de reconstruire, à se différencier de ses principaux candidats. Cette différence passera par deux thèmes chers à cette prochaine échéance électorale : l’Europe et la Culture.

 

Elle ne pourra plus se targuer d’appartenir à la fameuse génération du 1 %. On se souvient de l’ambition de la gauche de faire passer la Culture  au dessus de  1 % du budget de l’Etat. Cette réussite n’a cependant pas marqué les acteurs culturels, qui jugeaient ce succès plus comme un tour de passe – passe mathématique – inclure les frais de fonctionnements de certaines administrations et/ou monuments  fait inéluctablement bondir la part de la culture – plutôt qu’une véritable révolution dans les politiques culturelles. Néanmoins, on connait, depuis des années déjà, la passion de Martine Aubry pour la culture. Le parti socialiste affute ses arguments.

 

De son côté, la majorité présidentielle souhaite effacer l’image de non interventionniste dans le domaine culturel. On se souvient des explications malheureuses, au début du mandat de Nicolas Sarkozy, du Ministre de la Culture, qui souhaitait conditionner les subventions de l’Etat à la réussite (économique) des spectacles financés. Contresens de conditionner la Culture à des critères économiques.Même si N. Sarkozy lui-même est intervenu pour apaiser ces querelles, le mal était fait, et une grande partie du monde culturel –soit dit en passant également, que ce monde culturel devrait aussi, à certaines occasions , savoir se remettre en cause –  garde rancune au chef de l’Etat. Ce dernier, en fin stratège, a néanmoins réussi un pari (au départ risqué) : semer le trouble dans l’opinion publique, en montrant que son idéologie le conduit à soutenir fermement (sic) la culture. Aussi, a-t-on pu tout lire sur le choix de l’actuel Ministre de la Culture, mais depuis sa nomination, c’est bien Frédéric Mitterrand qui gère ce domaine, dont on a appris, par divers ouvrages parus ces derniers jours, qu’il était dirigé d’une seule main, il ya quelques années : François Mitterrand. Quoi qu’on en dise, l’homonymie sert plus le chef de l’Etat, qu’elle ne le freine, et surtout elle rend difficile l’existence d’une image claire de la différence en la matière (la Culture) entre la Gauche et la Droite.

 

Faces à ces deux mastodontes de la scène politique, les écologistes peinent à clarifier une distinction ou ne originalité dans le domaine des politiques culturelles, alors que les partis extrémistes affichent leur incohérence, dès lors que l’on s’intéresse à leur proposition.

 

Le débat sur la culture aura donc bien lieu – nous y reviendrons très prochainement – entre un Parti Socialiste, continuant à se chercher, et le parti présidentiel, qui n’a pas encore arrêté ses choix définitifs. Un débat sur les idées serait le bienvenue, mais on doute, qu’il ait lieu un jour prochain.