Martine Aubry, nouvelle Premier secrétaire du PS, voulait montrer un parti qui non seulement s'oppose, mais propose. Manque de chance, l'annonce de son contre-plan de relance a eu lieu en pleine investiture de Barack Obama et en même temps que le coup des sièges vides des députés socialistes à l'Assemblée.
Néanmoins, étudions ledit contre-plan, qui n'a aucune chance d'être appliqué par Nicolas Sarkozy. L'ouverture a ses limites.
D'abord, le PS propose de doubler la somme allouée à la sortie de crise : 50 milliards d'euros, soit 2,5% du PIB, contre 26 milliards pour le plan gouvernemental, et cela en priorité à la relance de la consommation des ménages. C'est bien évidemment essentiel, mais qui dit relance de la consommation, dit également relance des importations.
Néanmoins, l'idée d'un ballon d'oxygène de 500 euros à tous les bas salaires ou bénéficiaires des minima sociaux me semble plus qu'évidente. La situation des ménages, y compris moyens, s'est en effet terriblement dégradée en quelques mois.
Quant à la hausse du SMIC de 3%, elle est sympathique mais je crains qu'elle soit efficace qu'à court terme. Elle augmentera par la suite le coût du travail, déjà suffisamment élevé dans notre pays. Et donc, les délocalisations.
Quant à la baisse de la TVA à 18,6%, la mesure favorisera prioritairement les produits importés, moins chers. Je pense plutôt à la mise en oeuvre de la TVA sociale avec un taux plus faible pour les produits faits ou transformés en France et en Europe que les produits importés et une TVA quasi-nulle sur les produits de première nécessité.
Je partage l'idée d'augmentation de l'allocation logement et d'un nouveau mode de calcul pour l'augmentation des loyers qui tiendrait compte uniquement de l'inflation. De même, je pense qu'il faut cesser les hausses du coût des transports non liés à des investissements.
Ensuite, sur la création d'emplois aidés supplémentaires, je reste dubitatif car la mesure n'est qu'un pansement sur une jambe de bois, tout comme l'encadrement des licenciements.
Enfin, je suis tout à fait favorable à une meilleure et une plus longue indemnisation du chômage partiel. De même, il me paraît nécessaire que l'Etat entre au capital et aux conseils d'administration des banques auxquelles il accorde aides publiques complémentaire.
Dès lors, le contre-plan de relance socialiste suggère des idées évidentes mais aussi des solutions déjà trop bien connues qui ne remettent pas suffisamment en question les causes de la crise d'une part et les causes du déclin français d'autre part. Néanmoins, il a le mérite d'exister.
Jérôme Charré
Martine Aubry, nouvelle Premier secrétaire du PS, voulait montrer un parti qui non seulement s'oppose, mais propose. Manque de chance, l'annonce de son contre-plan de relance a eu lieu en pleine investiture de Barack Obama et en même temps que le coup des sièges vides des députés socialistes à l'Assemblée.
Néanmoins, étudions ledit contre-plan, qui n'a aucune chance d'être appliqué par Nicolas Sarkozy. L'ouverture a ses limites.
D'abord, le PS propose de doubler la somme allouée à la sortie de crise : 50 milliards d'euros, soit 2,5% du PIB, contre 26 milliards pour le plan gouvernemental, et cela en priorité à la relance de la consommation des ménages. C'est bien évidemment essentiel, mais qui dit relance de la consommation, dit également relance des importations.
Néanmoins, l'idée d'un ballon d'oxygène de 500 euros à tous les bas salaires ou bénéficiaires des minima sociaux me semble plus qu'évidente. La situation des ménages, y compris moyens, s'est en effet terriblement dégradée en quelques mois.
Quant à la hausse du SMIC de 3%, elle est sympathique mais je crains qu'elle soit efficace qu'à court terme. Elle augmentera par la suite le coût du travail, déjà suffisamment élevé dans notre pays. Et donc, les délocalisations.
Quant à la baisse de la TVA à 18,6%, la mesure favorisera prioritairement les produits importés, moins chers. Je pense plutôt à la mise en oeuvre de la TVA sociale avec un taux plus faible pour les produits faits ou transformés en France et en Europe que les produits importés et une TVA quasi-nulle sur les produits de première nécessité.
Je partage l'idée d'augmentation de l'allocation logement et d'un nouveau mode de calcul pour l'augmentation des loyers qui tiendrait compte uniquement de l'inflation. De même, je pense qu'il faut cesser les hausses du coût des transports non liés à des investissements.
Ensuite, sur la création d'emplois aidés supplémentaires, je reste dubitatif car la mesure n'est qu'un pansement sur une jambe de bois, tout comme l'encadrement des licenciements.
Enfin, je suis tout à fait favorable à une meilleure et une plus longue indemnisation du chômage partiel. De même, il me paraît nécessaire que l'Etat entre au capital et aux conseils d'administration des banques auxquelles il accorde aides publiques complémentaire.
Dès lors, le contre-plan de relance socialiste suggère des idées évidentes mais aussi des solutions déjà trop bien connues qui ne remettent pas suffisamment en question les causes de la crise d'une part et les causes du déclin français d'autre part. Néanmoins, il a le mérite d'exister.
Jérôme Charré
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