L’histoire a de quoi faire rire même si le fond est beaucoup plus sordide.
La scène digne d’un vaudeville se passe à Puteaux, dans la banlieue parisienne, des hommes sont présents, dès les premiers rayons du soleil qui a tendance à prendre des grasses matinées de plus en plus longues ses derniers temps, devant les kiosques de la ville. Bizarrement, tous achètent, on pourrait même employer le terme « dévalisent », un seul journal en plusieurs exemplaires. L’objet de tant de convoitise ? Le célèbre journal satirique, aussi mordant qu’un pitbull affamé, nourri aux yaourts depuis 2 semaines et qui n’a pas son pareil pour sortir des placards des squelettes bien encombrants, Le Canard enchaîné.
On pourrait prendre cette attitude pour une sorte de folie mais ce serait voiler la face, en réalité ces hommes sont des membres de l’équipe municipale, qui aux ordres de la députée maire UMP, Joelle Ceccaldi Peynaud, devaient vider les rayons des gérants de presse pour éviter que ses administrés puissent poser leur yeux sur une histoire peu reluisante. C’est avec une pression malsaine, des techniques empruntées à la mafia, que la mairie a imposé sa loi sur les kiosquiers ces derniers jours. Outre d’acheter tous les stocks, elle a mis la main sur les livraisons avant que celles-ci ne parviennent à destination, coupant l’herbe sous le pied des commerçants. Mais que pouvait bien recéler le quotidien que la maire ne voulait, à tout prix, pas faire connaître à ses concitoyens ? Une histoire judiciaire qui ternie l’image de l’élue. En effet, en aout, en plein Eté, alors que la plus part des personnes ne font pas attention à ce qui se passe et ont la tête dans des rêves de sables blancs et d’eaux bleues, Mme Reynaud est entendu par le juge d’instruction de Nanterre pour des soupçons de commissions occultes et d’avoir favoriser le renouvellement des parts de marché pour le chauffage urbain de la Defense au groupe Enerpart. A cette supposition, s’ajoute une histoire de famille, son père, avec qui elle ne s’étend pas, ex sénateur UMP, est poursuivi par la justice depuis 2007 pour des faits communs à beaucoup d’hommes politiques, c’est-à-dire népotisme, recel et abus de biens sociaux. Par rancune familiale, sans doute, il accuse sa fille des mêmes faits. Le Canard a réussi à mettre la main sur un formulaire d’ouverture de compte en banque, daté de 1994, dans les Iles Vierges, un paradis fiscal où l’argent aux anges, au nom de Mme. Peynaud. Le compte est crédité de 4 millions d’euros qui disparaissant comme par enchantement lorsque le juge reçoit l’autorisation d’y jeter un œil. Bien entendu, Mme.Peynaud se dit totalement étrangère à l’histoire et décide de déposer une plainte pour dénonciation calomnieuse. Pour l’instant, l’histoire n’est qu’à son début, on ne sait pas comment elle finira, mais on sait déjà qu’elle s’est ouverte de façon cocasse.