On nous parle depuis quelques mois de sortie de crise et de reprise de croissance, mais tout cela reste de l’intox quand on voit le budget 2011, qui vient d’être voté par le Parlement. Comment croire aux bonnes paroles, quand on sait que l’Etat doit faire un maximum d’économies pour rassurer les marchés financiers sur son endettement ?

C’est un budget 2011, placé sous le signe de la rigueur qui vient d’être dévoilé ces derniers jours. De façon à faire passer le déficit public de la France de 150 milliards d’euros à 97 Mds d’euros, les pouvoirs publics viennent de donner un nouveau tour de vis en prévoyant d’augmenter les rentrées fiscales et en diminuant de façon drastique certaines dépenses.

 

Cela va se traduire en clair par la suppression d’avantages fiscaux et une hausse des prélèvements obligatoires aussi bien pour les entreprises que pour les ménages. Et là, dans ce domaine les français ne sont pas les plus privilégiés, dans la mesure où ils se situent dans une moyenne européenne assez élevée avec près de 44 % de taxes, d’impôts et de cotisations prélevés.

 

Et comme d’habitude, ce sont encore les classes moyennes qui vont être pénalisées, car les plus modestes ne paient pas ou peu d’impôt et les plus riches sont encore pour l’instant protégés par le bouclier fiscal.

 

Pour les ménages, la liste est longue : il y a tout d’abord la suppression de l’abattement fiscal de 15 % sur les cotisations sociales pour les aides à domicile.

La suppression du crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunts en matière immobilière et la majoration d’une tranche d’imposition d’un point pour certains foyers fiscaux, au nom de la contribution solidarité vieillesse.

 

Les offres triple plays qui regroupent Internet, téléphone et télévision vont voir leur TVA passées de 5,5% à 19,6 %, ce qui va automatiquement se répercuter sur le prix des abonnements.

 

Les amendes de stationnement vont-elles  passer de 11 € à près de 20 €, sous prétexte qu’elles n’ont pas été augmentées depuis près de 20 ans…

 

Pour les jeunes entreprises innovantes qui investissent dans la recherche l’avantage fiscal dont elles bénéficiaient, va être considérablement réduit en passant de 50 à 40 % la première année et de 35 à 40 % la deuxième année.

Les « parachutes dorés » des grands patrons seront eux par souci d’équité taxés, mesure qui aurait peu être prise depuis bien longtemps.

 

Voilà ce qui attend l’ensemble des acteurs économiques français pour les années à venir.

Savoir si toutes ces mesures seront suffisantes pour réduire le déficit public et rassurer les agences de notation sur la situation de la France, rien n’est vraiment sûr, dans la mesure où toutes les belles promesses faîtes risquent d’être très difficile à tenir.