Un Breton reconnu Juste parmi les Nations

Comme certains d’entre-vous le savent peut-être, je suis binationale, à la fois française (et plus particulièrement bretonne) et israélienne.

J’ai été donc très touchée par un événement qui s’est déroulé dimanche 30 octobre, à Jérusalem, à Yad Vashem, le mémorial de la Shoah.

En présence de Christophe Bigot (encore un patronyme breton entre parenthèses), l’Ambassadeur de France en Israël, une cérémonie a eu lieu, visant à accueillir un Breton, Monsieur Yves Criou, dans la communauté des "Justes parmi les Nations".

Il faut savoir que cette distinction est la plus haute et la plus prestigieuse décernée par l’Etat D’Israël, et que M. Criou est le 3331ème  Français à la recevoir. Rappelons que cette récompense fut créée pour honorer les non-Juifs ayant aidé des Juifs à échapper à la machine de mort nazie, pendant la seconde guerre mondiale.

 

Hélas décédé en 1981, ce catholique pratiquant d’origine modeste, né à Douarnenez en 1909, avait épousé en 1936 une jeune femme juive d’origine russe, Lisette Kahan, laquelle avait choisi de se convertir au catholicisme pour pouvoir l’épouser.

L’amour entre Lisette et Yves est très fort, et ils auront deux enfants: Françoise et Robert. Ce dernier porte à présent le nom de Reouven Kahan, s’est reconverti au judaïsme de sa mère et vit en Israël.

 Pendant la guerre, Yves Criou, pour l’amour de sa femme et de la liberté, et en vertu de ses convictions, a mis en place toutes sortes de subterfuges afin de soustraire à la barbarie nazie sa belle-famille, qu’il a cachée notamment en région parisienne, à Bougival, pendant de longs mois. Il s’agissait de sa belle-soeur Marie, de son fils Philippe et de la mère de Lisette. Il avait senti qu’il devait les sauver suite à la déportation à Auschwitz de son beau-frère Julien Klejtman en 1942…

Françoise et Reouven, probablement très émus, ont reçu au nom de leur père le certificat et la médaille des Justes, et ont la joie de voir maintenant le nom d’Yves Criou gravé sur le Mur du Mémorial de Yad Vashem.

 

Texte remplaçant l'image

"Les hommes et les femmes, qui comme Yves Criou, ont sauvé des Juifs avec simplicité et modestie pendant la Shoah, ont rendu à la France et à l’humanité sa dignité", a expliqué l’ambassadeur de France en Israël, Christophe Bigot.

 

Comme dit le Talmud, "qui sauve une seule vie sauve le monde entier"…

 

5 réflexions sur « Un Breton reconnu Juste parmi les Nations »

  1. @Madalen: merci 🙂
    @Jid: oui, c’est tout à fait exact, d’ailleurs un film sorti récemment, « Les hommes libres » retrace cet épisode. Et sur Wikipédia, on peut lire « Un appel à témoin de juifs sauvés par la Mosquée de Paris entre 1942 et 1944 a été lancé le 3 avril 2005 pour que la médaille des justes soit remise par le mémorial de Yad Vashem aux descendants du recteur de la Mosquée de Paris Si Kaddour Benghabrit15 qui aurait sauvé la vie d’une centaine de juifs, dont celle du chanteur Salim Hilali, en leur faisant donner par le personnel administratif de la mosquée des certificats d’identité musulmane, qui leur permit d’échapper à l’arrestation et à la déportation »

  2. Bien le texte Sheli !
    Preuve alors que tout est possible aux hommes de bonnes volontés !
    Qu’est-ce-qui « coince» alors ?

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