Pendant ces dernières années, de nombreux projets sont nés partout à travers le monde, améliorant la qualité de vie de millions de personnes. Le microcrédit est l’un d’eux, et sa portée est déjà considérable sur des millions de personnes. Le projet écologique de la ville de Mopti en est un autre très prometteur.

Au Bangladesh, en 1976, une forme toute spéciale de prêt voyait le jour, grâce à la Grameen Bank et son fondateur, l’économiste et entrepreneur Muhammad Yunus.

Le concept est simple : des prêts modiques à des gens qui n’ont rien, sans exiger une garantie de remboursement. L’objectif de la Grameen Bank est d’aider des gens à créer leur propre entreprise, en leur fournissant le peu dont ils ont besoin pour commencer, et finalement sortir du siècle vicieux de la pauvreté.

Ainsi, les habituels exclus du système bancaire peuvent avoir leur chance. La Grameen Bank a d’ailleurs fait ses preuves, avec 98.35% de ses prêts remboursés, et son fondateur et elle-même ont d’ailleurs été récompensés par le prix Nobel de la paix en 2006. Les emprunteurs, quant à eux, sont propriétaires à 94%, le 6% restant appartenant au gouvernement du Bangladesh. Il faut aussi préciser que les 7.34 millions d’emprunteurs sont, à 97%, de sexe féminin, étant donné qu’il a été constaté que les femmes faisaient profiter la communauté entière avec l’argent qu’elles investissaient, et qu’elles étaient extrêmement fiables au moment du remboursement.

 La vie de millions de femmes a ainsi été changée : au lieu de rester sous le seuil de pauvreté, elles peuvent créer leur propre entreprise, en commençant doucement et avec de petits prêts, pour finalement gagner leur vie plus décemment, et élever leurs enfants. Les femmes ont souvent été mises à l’écart, surtout par rapport aux questions d’économie, et le sont d’ailleurs encore dans beaucoup de pays.

 Les femmes du Bangladesh ont enfin un moyen de prouver qu’elles sont capables. Des projets comme celui de la Grameen Bank montrent l’ampleur que certaines idées, si on s’y accroche bien, peuvent prendre.

Par exemple, un projet écologique du Mali, situé dans Mopti, sur les bords du Niger, est également très intéressant. Il s’agit d’une transformation des déchets de plastique en pavé urbain. C’est la solution idéale à un problème d’hygiène qui fait rage dans de nombreuses villes d’Afrique. Comment transformer tous les déchets de plastique qui s’entassent dans les quatre coins d’une ville ? Par une technique peu dispendieuse, simple, et très efficace. Elle commence par le triage, premièrement, puisque le plastique est l’unique matériel devant être fondu. Ils le font fondre dans une casserole, pour qu’ils servent de pâte afin de produire le pavé. Les mêmes déchets plastiques sont utilisés pour le combustible. Pour obtenir 5 kilos de combustible, il faut faire fondre 20 kilos de plastique. Puis, la pâte est mélangée à du sable, pour former une substance ressemblant à du goudron. Cette matière est versée dans der moules de forme diverses, selon ce qui est souhaité pour le pavé. À peine quelques minutes de refroidissement plus tard, le pavé est prêt. Ainsi, la ville se trouve nettoyée de tous les sachets plastiques sous laquelle elle croulait, et les habitants peuvent bénéficier d’une vue plus propre, d’un tourisme plus prospère, et d’un environnement nettement plus hygiénique. De plus, l’usine emploie des dizaines d’ouvriers, qui doivent tout de même se protéger des émanations toxiques à l’aide de masques dont ils se couvrent le visage.

En plus des ouvriers, les femmes et enfants de la ville de Mopti peuvent également trouver un profit en ramassant les déchets pour les rapporter à l’usine. Ils le vendent à un pris extrêmement modique, soit 7 centimes d’euro le kilo, mais il reste que cela leur procure un revenu. Ces deux projets ont déjà changé la vie de bien des gens. Pourtant, ce sont des projets simples, qui ont commencé à des échelles très réduites. Mohammad Yunus a débuté sa banque avec un fond de 27 dollars. 27 dollars qui ont fructifiés, et qui sont finalement devenus des millions de dollars. Quant au projet de recyclage du plastique, c’est encore un projet à petite échelle et assez peu connu, mais qui risque de prendre beaucoup d’ampleur et de changer la vie de milliers d’Africains, et peut-être même de gens d’autres nationalités qui suivront leur exemple.