Je lis très peu de bandes dessinées. J’ai lu les classiques, bien sûr, les Tintin, les Piscou(oui,oui, c’est un classique!!), le Petit Nicolas…J’ai eu ma période mangas quand j’étais au collège (à l’époque de Dragon Ball Z, les Chevaliers du Zodiaque et Bernard Minet), mais sinon je n’en ai jamais acheté dans les grandes surfaces du livre. J’ai l’occasion de lire quelques blogs BD, très occasionnellement. A part un seul (très populaire sur la toile)que je suis très assidument, car très instructif (pour ceux qui aiment les énigmes scientifiques) ET tordant. C’est rare. Si vous voulez y jeter un oeil.
En amenant ma fille renouveler sa réserve de livres à la bibliothèque du coin, et alors que j’étais venue chercher un recueil de nouvelles de King que je n’avais jamais lu (un inédit pour moi, le bonheur), mon regard s’est arrêté sur le titre accrocheur d’un album dans le rayon BD: Un an sans internet. Le dessinateur, CED. Je ne le connaissais pas, ni lui ni ses oeuvres précédentes. Ce titre m’a laissée songeuse, j’ai pris la BD dans les mains. Elle avait l’air agréable à lire et c’était un joli pavé (144 pages). Et en plus, elle pourrait répondre à cette question que je me pose souvent: que ferais-je sans internet?
J’ai changé d’opérateur Adsl il y a quelque temps et je me suis vue privée d’internet pendant une semaine. Oui, j’ai honte, à la fin j’en pouvais plus, je comptais les heures. Pour le héros, c’est pire. Cela va durer un an, on le voit devenir cobaye d’un test (dont il est quand même volontaire en contrepartie d’une certaine aisance financière) pour tester son addiction. Une véritable cure de désintox: il tourne en rond, ne dort plus, s’ennuie. Il redécouvre la vraie vie: le "Dehors", monde enchanté qu’il imaginait verdoyant et bucolique (dure est la chute quand il voit qu’il n’en est rien), la Poste, ses longues files d’attente et son personnel aimable et souriant. Il prend l’avion direction les USA(oui, oui, il a une carte de crédit illimitée pendant cette année)chaque fois qu’il ne veut pas rater les épisodes inédits de ses séries préférées qu’il suivait avant en streaming…Je me retiens de tout vous raconter, je préfère vous laisser l’envie de lire!
Bref, c’est drôle, grinçant. Parfois, j’ai ri jaune parce que c’est moi que je voyais: la génération des trentenaires addicts et adeptes du tout tout-de-suite. Pas geek non plus, mais presque. Qui ne conçoit pas une journée sans visionner plusieurs fois ses messageries, et ce n’est pas le pire. On ne saurait évaluer notre réelle dépendance (pourtant il existe une infinité de test que je ne préfère vraiment pas tenter par peur du résultat!). Il faudrait peut-être qu’on vienne me retirer mon ordinateur en me laissant une visa illimitée pour que je puisse m’en rendre compte!