On sait y aller. La preuve, le nombre de robots qui s’y promènent.
Mais on ne sait pas en revenir. Du moins pas encore. On peut donc au moins y aller et s’y installer. Peut-être même s’y trouver bien. Notre bonne vieille Terre est tellement décevante… Comment savoir tant qu’on n’a pas essayé ? 
On verra pour la suite… One way ticket please !

Dans un premier temps, des vaisseaux déposeront sur la planète rouge les éléments fonctionnels d’une base spatiale habitable. Ils pourraient aussi déployer une imprimante géante 3D pour certains éléments, si les robots s’avèrent capables de détecter et raffiner in situ quelques matières premières… Ces premières missions en profiteront également pour peaufiner les procédures d’approche et d’amarsissage.

Ne pas rater la mise en orbite, ne pas griller dans les hautes couches de l’atmosphère, ne pas s’écraser au sol. L’évidence même.
Une fois que tout sera au point, on enverra un premier équipage mixte de 4 personnes en 2022.
D’autres devraient suivre à intervalles réguliers, jusqu’à une vingtaine de marsonautes.

 

La technologie actuelle leur permettrait d’extraire suffisamment d’eau et d’oxygène à partir des ressources locales pour respirer et commencer des cultures hydroponiques sous serre.
En se serrant un peu, car les volumes seront limités. Mais ce ne se serait pas pire que sur un voilier familial qui fait le tour du monde.
Pour la suite, on envisage de fabriquer du carburant sur place et de monter un vaisseau pour le voyage retour. Mais c’est encore du domaine de la science-fiction.

Le voyage coûte cher. Des milliards de dollars. Pourtant, le privé s’y intéresse.
D’après des projections commerciales sérieuses, on pourrait amortir les frais et même faire des bénéfices. Parce que des émissions de télé-réalité interplanétaire pendant le voyage et au moins au début de l’installation devraient rapporter gros en droits de diffusion. Et déjà des dizaines de multinationales se sont déclarées intéressées comme sponsors. Prêtes à verser leur écot pour cette publicité cosmique.

Un évènement unique. Avec tout le tragique et le suspense propres à scotcher les foules. Et vendre de la pub’ ciblant les ménagères de moins de 50 ans. Comme il se doit.

 

La conquête spatiale au XXIème siècle sera probablement moins une initiative des états en faillite qu’une opportunité extraordinaire pour des sociétés commerciales. Sur ce point là au moins, les libéraux ont vu juste : les entreprises privées sont plus douées qu’une armada de fonctionnaires
et assimilés pour rentabiliser une activité quelle qu’elle soit. Même aux USA.
D’ailleurs, si la NASA au lieu d’en faire une histoire de prestige, avait vendu son copyright sur le "produit lunaire" en 1969, l’agence aurait disposé d’un budget suffisant pour développer d’autres formes de propulsion que les antiques propergols, et on serait déjà sur Pandora en train de discuter avec les Navis.
Consolez-vous, je suis là en attendant…

Le principe de la compagnie Mars one est simple : une société non-lucrative déclarée en Hollande pour ne pas payer d’impôts, ce qui semble légitime vu que les profits éventuels seront tardifs. Un Nobel de physique et une brochette de scientifiques pour faire sérieux. Et un appel public à des candidats astronautes qu’on se chargera de former.

Debut mai 2013, 80.000 candidatures ont été enregistrées, mais seulement 6 Français se sont manifestés. C’est peu. Sommes-nous devenus un peuple de "pépères" casaniers et de "mémères" frileuses à ce point ?
D’autant que les jeunes ne seront pas favorisés. Bien au contraire. Réalistes, les promoteurs du projet Mars One préfèrent des personnes mures et équilibrées. Qui n’ont plus trop envie de faire des bébés. Dans l’espace, ça poserait problème…
Et de préférence, sans enfants mineurs ni personnes à charge. Pour des questions d’assurances, même si les voyageurs signeront avant le départ une décharge en cas de suite fâcheuse…

Si vous êtes motivés, vous avez jusqu’à fin août pour envoyer votre CV.  Et prouver que vos compétences vous rendent incontournable. Des médecins, des ingénieurs, des pilotes, des psys, des architectes, des géologues et des agronomes, ce n’est pas ce qui manque. Je ne parle même pas des informaticiens qui pullulent. On a l’embarras du choix dans le geekitude. Par contre, un bon cuistot frenchie pour rendre la vie plus agréable aux futurs martiens, ça ne court pas les cratères !
Si vous regrettez de voir vos compétences inemployées, Mars, ça aurait quand même plus de gueule que les couloirs de Paul en Pois, non ?
L’amarsiage pour tous, c’est maintenant !