UBU Rail. Il était une fois une chômeuse qui cherchait vraiment un emploi. A un moment de sa recherche, elle trouva loin de chez elle, une proposition qui entrait dans ses cordes. Il fallait se rendre à l’autre bout de la France. La mobilité ne lui faisait pas peur, mais le coût du transport était au dessus de ses moyens. C’est alors qu’elle s’adressa au Pôle Emploi, de création récente, et en voie de recrutement.
 
Il était bien prévu de bénéficier d’un titre de transport gratuit. Enfin une entente entre la SNCF et l’aide aux chômeurs. Fort de ce sésame, elle se rendit à l’avance et à la gare pour prendre son train. Que croyez-vous qu’il advint ? Impossible de monter. En effet, le lot de places à tarif réduit ou gratuit était depuis longtemps atteint. Même si elle put constater qu’il restait des sièges libres. Un contrôleur lui expliqua qu’elle ne pouvait y prétendre.
 
Il lui fallut vivement réclamer pour que le motif du refus d’accès fût inscrit sur son bon de transport. On lui expliqua que  3 mois avant toutes les places étaient prises et cette cigale, chanteuse de profession, n’avait reçu que quelques jours avant seulement sa convocation.On lui suggéra de prendre sa voiture ! Ou bien de payer entièrement sa place au prix fort. Interrogé, la SNCF maintint son point de vue et le Pôle Emploi le sien. Un bel accord de vacuité. On ne sait pas si le Pôle Emploi paya les billets gratuits, mais pourquoi pas ? On parla en haut lieu d’une enquête administrative. Notre cigale ne fut pas entendue et sa bonne volonté bafouée.
 
Après une intervention auprès… de l’annonceur, il fut convenu d’une autre convocation. Peut-être partira-t-elle demain pour ne pas rater le rendez-vous.Moralité de ce conte à dormir dans le couloir du train : Ubu a ressuscité la pataphysique ferroviaire. Les facilités faites aux chômeurs sont des mirages, par contre le numéro pour joindre le Pôle Emploi est bien surtaxé.