J’avais juré qu’on ne m’y reprendrait plus… Que ma passion d’aficionado typographique compulsif était derrière moi… Et, là, j’ai craqué pour la police de caractères Calenda, une OpenType déclinée en trois graisses (seulement, dommage ; des intermédiaires seraient bienvenues), normale, italique, grasse… Il faut dire que, pour trois euros (vous pouvez encourager en versant davantage), c’est vraiment donné. La Regular est gratuite…

Un correspondant de la Liste typographique (francophone) l’ayant sobrement signalée à la cantonade, je suis allé voir la police Calenda Regular en ligne. Et j’ai craqué.

Évidemment, je n’en ai immédiatement nul besoin. Je l’utiliserai – peut-être – pour la prochaine version des menus de ma cantine préférée (Le Golden Pat, rue de Mazagran, à Paris), que je réalise gracieusement (bon, d’accord, je suis rétribué en nature comestible), un faire-part familial, allez savoir… après forte sollicitation et amicales pressions de mon proche entourage.

La Calenda se décline en trois graisses (Regular, Italic, Bold) et il s’agit d’un format OpenType étendu. Soit que, si vous êtes doté d’un logiciel gérant totalement ce format (QuarkXPress, InDesign… et même « To’Shop »), vous pouvez utiliser des variantes ornementales pour les titres ou l’italique, générer automatiquement les ligatures usuelles ou alternatives, choisir entre deux types d’esperluettes, les ordinaux (soit numero, º, ou numera, ª), &c. Et opter pour des fractions elzéviriennes.

Pour vous rendre compte des possibilités, laissez se dérouler le diaporama de la page d’accueil du site dédié, calendaplus.com. Pourtant, en plus de vingt de journalisme spécialisé en création typographique, j’ai vraiment vu de fort belles choses. À ce prix, pratiquement jamais (sauf créations uniquement pour mes yeux et compositions destinées à mon lectorat).

Pour se procurer la Regular, vous devez envoyer un tweet ou un message Facebook. Gratuit, donc. Si vous voulez obtenir les deux autres graisses, le prix minimal est de trois euros (mais vous pouvez encourager les créateurs, dont Edward Leida, en consentant de payer jusqu’à 50 euros – paiement via Paypal possible). Il s’agit d’une création initiale de l’atelier graphique asturien Atipo, de Gijon, très soigneusement mise au point (voyez Features), incluant les caractères propres aux langues bretonne et catalane (parmi beaucoup d’autres). À première vue, les approches de paire sont impeccables pour le français (pas que).

La titraille de l’excellent (typographiquement, en tout cas) magazine Town & Country est composée en Calenda Plus. Mais il s’agit bien sûr d’une police de labeur (corps de texte) soignée.

Heureusement, j’ai relégué mes logiciels de création typographique sur des disques durs de sauvegarde, sinon, je serai encore à tout explorer par le menu. Mais je n’ai pu m’empêcher de lancer une table de caractères (ou de glyphes) dont je reproduis un très partiel aperçu.

Bon, allez, calmons-nous, il est grand temps de reprendre une activité normale…