S’il y a bien un chose qui préoccupe aujourd’hui le gouvernement de Béji Caïd Essebsi, c’est bien de tourner une fois pour toute la page Ben Ali et offrir à la Tunisie un départ inédit dans cette phase de transition démocratique. Les mesures prises ces derniers jours par ce gouvernement confirment cette volonté de vouloir aller vers l’avant et permettre.
Ben Ali et son entourage punis ?
Dans le souci d’apaiser l’opinion public mais aussi de gagner la confiance de la population et surtout l’obligation de réaliser les objectifs de la révolution et de réussir la transition démocratique, le gouvernement de Monsieur Essebsi a lancé une opération de lutte contre la corruption et de purge sans précédent. S’il a évoqué l’ère Bourguiba et celle Ben Ali, dans l’interview qu’il a accordé à Jeune Afrique, Il a aussi traité de la question des familles Ben Ali et Trabelsi et la nécessité qu’ils doivent rendre compte à la justice tout en évitant la chasse aux sorcières.
Le retour de Béji Caïd Essebsi, avocat de formation et homme politique, sur le devant de la scène relève de l’impondérable. Mais c’est une des belles surprises de la Révolution de la Dignité. Et, c’est un «come back» providentiel. Grand serviteur de l’Etat et virtuose de la politique, disciple du Bourguibisme, il sait que l’on gouverne avec des symboles. Aussitôt terminés les propos apaisants d’entrée en matière, il est entré dans le vif du sujet. Il a choisi d’attaquer de front. La désertion est qualifiée. Cela vaut condamnation, et on ne fera pas de quartier. Seulement en Etat de Droit, c’est la justice qui prononcera le verdict. Et le Premier ministre actuel, comme son prédécesseur, respectera cette démarche et c’est ce qui préserve l’honneur de la Révolution.
Toutes les personnes impliquées dans des affaires de corruption et les proches du président déchu, ministres et conseillers sont interdits de voyage, dans l’attente des décisions qui seront prises à leur sujet par le juge d’instruction, d’après des sources judiciaires rapporté par la TAP.
Et toujours selon une alerte de la TAP, un mandat d’arrêt aurait été émis contre M. Slimane Ourak, ancien directeur général de la Douane puis ministre du Commerce.
Les piliers du prochain scrutin posés.
Le mercredi 6 Avril 2011 est une date mémorable pour les tunisiens et notamment pour ceux qui ont assisté et contribué à l’élection du vice président de l’instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique. Si Mme Lakhdar est sorti vainqueur de ce scrutin, le regard était ailleurs et notamment du coté du processus électoral. Le vote était transparent sans manipulations ni pressions. Personne n’en a contesté l’issue. Les trois candidats étaient contents de la réussite de ce premier exercice démocratique. La démocratie est sortie victorieuse de l’urne. Les membres de l’Instance sont même fortifiés de reprendre les négociations sur le Décret-loi des élections. Il est maintenant question de trouver le mode électoral le plus adéquat avec la réalité tunisienne pour élire l’Assemblée Constituante le 24 juillet prochain.
Le gouvernement de Essebsi a compris l’attente que semble porter le monde entier aux bonnes marches et à l’édification de cette révolution faite par le peuple et pour le peuple. Si avant il nous était même interdit de respirer ne serait-ce qu’un air politique, aujourd’hui c’est avec joie que nous nous enivrons et nous en délectons tout en sachant que ce droit si précieux s’accompagne aussi des devoirs.