Les Tunisiens pensaient s’être défaits de leur ennemi numéro 1 en venant à bout du règne sans partage de 23 ans de Ben Ali ; ils n’ont sans doute pas imaginé que cinq mois après cette révolution, le pays serait dans un flou total. Les gouvernements se sont succédés depuis (3 dont deux gouvernements dirigés par l’ancien premier ministre Ghanouchi), mais les têtes se suivent et se ressemblent et le pays avance à petit pas vers une situation chaotique.

Les élections du 24 juillet incertaines.

Malgré la voix dissonante du gouvernement promettant au peuple de maintenir à la date du 24 juillet les élections pour l’assemblée constituante, rien n’est encore fait sur le terrain et la route vers se sélections tant désirée est semée d’embûches. Et c’est surement ce qui a conduit l’instance supérieur pour les élections à avancer cette date au 16 octobre prochain. En effet non seulement il faudrait renouveler à presque 1 million de Tunisiens leur carte d’identité, la question de la sécurité n’est pas aussi en reste. Et certains quartiers (Ibn Khaldoun, cité Ettahrir) de la ville de Tunis même n’ont plus de commissariats. Une idée que ne semble pas partager le parti islamiste Ennahdha, l’un des plus grands mouvements politiques de la Tunisie. Le parti a tout simplement claqué la porte de l’instance et rappelé au gouvernement de tout faire pour tenir ses promesses dont celle d’organiser les constituantes comme prévues le 24 juillet prochain.

L’état de l’économie

Avec la révolution, un secteur clé de l’économie tunisienne, le tourisme, a souffert et continue de souffrir. Comme on dit l’argent n’aime pas le bruit et les nombreuses grèves sans préavis des personnels des établissements touristiques et les entreprises du pays n’ont pas aidé à calmer la situation. Dès la fin de la révolution, conscient de l’instabilité politique et sécuritaire qui allait s’abattre sur le pays, les agences de notations ont tour à tour baissé jusqu’à plus de deux crans la note de la Tunisie. Le rythme de croissance économique a enregistré une nette baisse au cours du premier trimestre de l’année 2011, soit une baisse de 3,3% à prix fixes par rapport à la même période de l’année 2010. Et  le produit intérieur brut (PIB) a quant à lui  régressé de 7,8%, en comparaison avec le dernier trimestre de l’année 2010. Pour ne rien arranger à la situation la plus grande entreprise de télécommunication du pays, Tunisie télécom, est entrée en grève et pour cause les salariés exigent le licenciement des contractuels aux salaires dits mirobolants, ce que refuse l’associé de l’État tunisien, l’investisseur qatari.

Le couple Ben Ali jugé.

Le président Ben Ali qui va être jugé par contumace est inculpé de 88 chefs d’accusations parmi lesquels l’assassinat, l’incitation au meurtre, le détournement et le blanchiment d’argent et même l’escroquerie dans les demandes de visas pour les visites des lieux saints (Omra). Selon Kadhem Zinelabidine, représentant du ministère de la Justice, Ben Ali et son épouse Leila Trabelsi, seront jugés très bientôt dans la fameuse affaire du palais de Sidi Dhrif, pour vol, détention d’armes et de drogue.

Affrontements tribaux à Meltaoui et couvre feu.

Le bilan des affrontements entre habitants est porté à dix morts dont un enfant de 7 ans qui est décédé vers 15h heure locale. Ce sont deux clans qui s’affrontent depuis Vendredi et la violence atteint son paroxysme samedi malgré la présence des troupes de l’armée nationale. Un attaché du ministère de l’intérieur, Nadji Zairi, a déclaré que ces affrontements tribaux entre le clan de Ouled Bouyahia et celui des Jridia se sont déclenchés vendredi pour des raisons encore inconnues. « La montée des tensions tribales est regrettable. La situation est difficile en Tunisie, car nous ne savons pas de quoi l’avenir sera fait sur le plan politique (…)J’appelle les habitants de Meltaoui à cesser les conflits, » a-t-il ajouté. La détérioration sécuritaire a amené les autorités régionales à prolonger le couvre feu instauré depuis samedi et ce maintenant de 16 h à 06 h.

Ons Jabeur.

Me diriez vous, bon sang, il n’y a que de malheurs et des incertitudes à relater ? Eh bien  non !!! Il y a une information positive parmi tant d’autres et elle nous vient de la France. C’est celle de la victoire d’Ons Jabeur à Roland Garros. La Tunisienne a remporté ce dimanche le tournoi junior féminin devenant la première Tunisienne et la première Arabe à s’offrir un tournoi de grand Chelem. Une histoire qui ne manque pas de nous rappeler l’exploit de la Chinoise Na Li.