Les Tunisiens n’arrive pas à croire que des intouchables de l’entourage immédiat de leur président peuvent être inquiétés par une procédure judiciaire fut-elle instruite par la justice française. C’est l’impression dominant dont on peut ressortir à entendre les commentaires, à basse voix de la plupart du temps, des gens qui cherchent à éviter d’aborder publiquement de le sujet. Les gens redoute de se faire remarquer par des mots mal calculés à cette occasion dont ils auront à subir les conséquences une fois l’affaire réglée.
L’annonce faite par la presse internationale de l’implication pour la seconde fois des proches de Ben Ali dans une affaire de délinquance internationale a eu l’effet d’une douche froide que personne n’attendait. Ainsi, on ne trouve pas jusqu’à présent aucune insinuation à cette affaire dans les journaux même ceux de l’opposition. Un black-out total reste observé par le gouvernement et des autorités judiciaires sur ce qui c’est passé depuis vendredi dernier.
Sur le Web rare sont ceux qui ont osé aborder la question même parmi les site censurés à part Mme Bensedrine qui a diffusé sur Kalima l’information, déjà, largement diffué depuis lundi à propos de la mise en arrestation de Imed Trabelsi, les plus audacieux parmi les autre n’ont fait que reproduire les rare articles publiés sur le sujet. Le site du virulent parti démocratique progressistes (PDP), dont le candidat déclaré à la présidentielle de 2009 faisait du fracas pour être admis à concurrencer Ben Ali, s’est mis pratiquement en veilleuse depuis le 18 mai à part un article relatif à « une maladie qui sévit dans les culture de foins à Gabes » daté du 12 et publié le 20 dans sa section Arabe.
Si la peur semble à la base du silence chez les particuliers, c’est plutôt par esprit calculateur que les partis, organisations et médias ont consacré l’omerta sur cette question. Un silence qui dit long sur la capacité de certains à assumer leurs revendications de liberté d’expression et leur prétention de lutte pour la transparence et contre la corruption.
Beaucoup semblent garder des espoirs de misère dans cette dictature. Ils sont incapables à défaut d’apporter une alternative politique crédible qui répond à l’attente de leur société de saisir l’occasion pour appeler ceux qui font les présidents en Tunisie à changer de dictateur et de le renvoyer dépenser sa fortune après que la célèbre revue Forbes l’a introduit dans son palmarès de dictateurs milliardaires.
Cet état d’esprit peut être présenté dans la note suivante d’un blogueur. Takko, explique parfaitement sous le titre « La fin ??? » ce que pense la majorité des tunisiens
« Plusieurs bloggers ont commenté la chronique qui risque de faire couler beaucoup d’encre : la mise en examen des « frères Traoré »[1]. Certains se sont même réjouit de l’existence d’une forme de justice ( ???) et ont cru (naïvement je suis obligé de le dire) que l’inculpation sera assortit d’un jugement de condamnation.
Tous ces gens ont oublié une règle incontestable : Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué« . Et dans ce cas il se trouve que la « bête » est bel et bien vivante. S’il est vrai que les frères Traoré ont été différés devant la justice cela ne signifie en aucun cas une inculpation vu qu’il s’agit d’une mise en examen (lire attentivement les paragraphes concernant la procédure et les garanties). A bien regarder les failles et les échappatoires qu’offre cette procédure il y a fort à croire que l’affaire ne sera en fin de compte qu’un canular destiné à divertir et surtout à occuper les gens.
En marge de son caractère sensationnel, l’affaire, de part sa médiatisation et ambiguïté, pousse à se poser quelques questions : Depuis quand la justice tunisienne collabore-t-elle avec les justices étrangères ? Depuis quand la justice tunisienne agit-elle indépendamment et sans instructions venant d’en haut ? Quel magistrat (oueldettou oummou) oserait mettre le nez dans une affaire pareille s’il n’avait pas reçu le feu vert pour simuler une enquête ? Déjà, la Tunisie n’extrade même pas les ressortissants étrangers demandés par la justice de leurs pays qui trouve refuge dans notre pays. Le fera-t-elle avec ses propres ressortissant, surtout qu’ils s’agissent de personnalités intimement liées à la magistrature suprême ?
Supposons un instant que l’affaire poursuive son itinéraire ordinaire et que de la mise en examen on passe à l’inculpation et bien avant même que la condamnation ne commence à mijoter, le procureur français se verra aussitôt retirer l’affaire. Un cas de figure pareil ne sera pas une première dans les annales de la justice française.
Peut on imaginer un seul instant la magistrature suprême de ce pays accepter tout bonnement et volontairement de sacrifier devant l’autel de la justice française deux « offrandes » aussi grassouillettes ? En échange de quoi ? De centrales nucléaires ? De quelques Airbus ? Allons donc, soyons un moins naïfs. Peut-on imaginer un seul instant Sarkozy, quelques jours seulement après un séjour chez nous en fanfare et tout le titoum, donner son aval entier pour l’instruction d’une affaire qui ébranlerait de fond en comble les relations bilatérales entre les deux pays ?
Par ailleurs et à ce que je sache, la révolution n’a pas eu lieu encore à Carthage. Les mêmes têtes continuent à faire la pluie et le beau temps et ce au vu et au su de tous. Quelle folie les auraient piqués pour qu’ils se hasardent dans un pétrin de ce gabarit ?
Les apparences sont trompeuses et dans cette affaire elles le sont encore d’avantage. Cependant, les gens sont tombés dans le piège posé par cette manipulation machiavélique. Ils commencent à oublier Gafsa, le bassin minier, le PDP, l’augmentation des prix, les négociations sociales… et à se préoccuper du sort des Traoré qui eux sont sûrs qu’ils sont intouchables et invulnérables… »
Sarcastique et moqueur, aujourd’hui on peut lire « Big Trap Boy » auteur de l’un des plus célèbre blog du pays sous ce titre acclamateur « Je l’ai trouvée.. Je l’ai trouvée » expliquait comment il a trouvé en fin la solution à tous les problèmes d’ouverture, de démocratie et de droit de l’homme, d’emploi dont souffre le pays. Voici en traduction les passages les plus saillants :
« C’est en feuilletant le journal officiel du 09 mai dernier que j’ai trouvé le solution aux problèmes de tout les gens relatives au développement humain, aux droits de l’homme et à la démocratie posés par les difficultés de mise en pratique des textes juridiques et réglementaire relatifs a l’application des principes constitutionnels et de garantie du pluralisme
Alors je veux vous annoncer la bonne nouvelle de la publication d’un texte en forme de convention internationale, c’est-à-dire supérieure à notre loi locale qui va vous délivrez de tous vos problèmes politiques, juridiques et existentielles. Il comprend la garantie d’une vie digne, du travail et des droits économiques et sociaux.
C’est la « Convention relative aux droits des personnes handicapées »… C’est une convention qui permet à tout handicapé de vivre dignement en jouissant totalement de tous ses droits et disposant de tout ce qui le concerne, mieux que nous tous. C’est pourquoi j’ai compris que la solution pour chaque tunisien serait de disposer d’une « carte d’handicapé »
C’est bien cette carte même que présente les mendiants pour demander la charité dans le métro, elle va devenir un passe droit dans le pays qui n’a d’égal ni la carte d’identité, ni la carte d’électeur ni celle de membre dans l’association de développement. On doit prier dieu pour qu’ils nous facilitent son obtention, si non, n’ayez aucun souci, on a la solution : on n’a qu’a agresser les uns les autres… de façon à lui garder les séquelles d’une incapacité permanente et ainsi on aura de plein droit notre carte d’handicapé… Eh oui mes ami on est arriver à la situation ou les bien portant n’ont plus qu’a espérer d’être handicapé… »
C’est cette confrontation entre peur et suspicions d’un coté et un sentiment d’humiliation de l’autre que la Tunisie continue à supporter les jours sans lendemains sous la dictature de son second président à vie.
Yahyaoui Mokhtar – Tunis 21 Mai 2008
[1] – L’auteur utilise le terme « frères Traoré » pour désigner les deux neveux par alliance du président Ben Ali « Moez et Imed Trabelsi » mis en examen par la justice française dans l’affaire de vol de trois bateaux de luxe et entendu récemment en présence d’un juge français (TUNISIA Watch)
Les Tunisiens n’arrive pas à croire que des intouchables de l’entourage immédiat de leur président peuvent être inquiétés par une procédure judiciaire fut-elle instruite par la justice française. C’est l’impression dominant dont on peut ressortir à entendre les commentaires, à basse voix de la plupart du temps, des gens qui cherchent à éviter d’aborder publiquement de le sujet. Les gens redoute de se faire remarquer par des mots mal calculés à cette occasion dont ils auront à subir les conséquences une fois l’affaire réglée.
L’annonce faite par la presse internationale de l’implication pour la seconde fois des proches de Ben Ali dans une affaire de délinquance internationale a eu l’effet d’une douche froide que personne n’attendait. Ainsi, on ne trouve pas jusqu’à présent aucune insinuation à cette affaire dans les journaux même ceux de l’opposition. Un black-out total reste observé par le gouvernement et des autorités judiciaires sur ce qui c’est passé depuis vendredi dernier.
Sur le Web rare sont ceux qui ont osé aborder la question même parmi les site censurés à part Mme Bensedrine qui a diffusé sur Kalima l’information, déjà, largement diffué depuis lundi à propos de la mise en arrestation de Imed Trabelsi, les plus audacieux parmi les autre n’ont fait que reproduire les rare articles publiés sur le sujet. Le site du virulent parti démocratique progressistes (PDP), dont le candidat déclaré à la présidentielle de 2009 faisait du fracas pour être admis à concurrencer Ben Ali, s’est mis pratiquement en veilleuse depuis le 18 mai à part un article relatif à « une maladie qui sévit dans les culture de foins à Gabes » daté du 12 et publié le 20 dans sa section Arabe.
Si la peur semble à la base du silence chez les particuliers, c’est plutôt par esprit calculateur que les partis, organisations et médias ont consacré l’omerta sur cette question. Un silence qui dit long sur la capacité de certains à assumer leurs revendications de liberté d’expression et leur prétention de lutte pour la transparence et contre la corruption.
Beaucoup semblent garder des espoirs de misère dans cette dictature. Ils sont incapables à défaut d’apporter une alternative politique crédible qui répond à l’attente de leur société de saisir l’occasion pour appeler ceux qui font les présidents en Tunisie à changer de dictateur et de le renvoyer dépenser sa fortune après que la célèbre revue Forbes l’a introduit dans son palmarès de dictateurs milliardaires.
Cet état d’esprit peut être présenté dans la note suivante d’un blogueur. Takko, explique parfaitement sous le titre « La fin ??? » ce que pense la majorité des tunisiens
« Plusieurs bloggers ont commenté la chronique qui risque de faire couler beaucoup d’encre : la mise en examen des « frères Traoré »[1]. Certains se sont même réjouit de l’existence d’une forme de justice ( ???) et ont cru (naïvement je suis obligé de le dire) que l’inculpation sera assortit d’un jugement de condamnation.
Tous ces gens ont oublié une règle incontestable : Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué« . Et dans ce cas il se trouve que la « bête » est bel et bien vivante. S’il est vrai que les frères Traoré ont été différés devant la justice cela ne signifie en aucun cas une inculpation vu qu’il s’agit d’une mise en examen (lire attentivement les paragraphes concernant la procédure et les garanties). A bien regarder les failles et les échappatoires qu’offre cette procédure il y a fort à croire que l’affaire ne sera en fin de compte qu’un canular destiné à divertir et surtout à occuper les gens.
En marge de son caractère sensationnel, l’affaire, de part sa médiatisation et ambiguïté, pousse à se poser quelques questions : Depuis quand la justice tunisienne collabore-t-elle avec les justices étrangères ? Depuis quand la justice tunisienne agit-elle indépendamment et sans instructions venant d’en haut ? Quel magistrat (oueldettou oummou) oserait mettre le nez dans une affaire pareille s’il n’avait pas reçu le feu vert pour simuler une enquête ? Déjà, la Tunisie n’extrade même pas les ressortissants étrangers demandés par la justice de leurs pays qui trouve refuge dans notre pays. Le fera-t-elle avec ses propres ressortissant, surtout qu’ils s’agissent de personnalités intimement liées à la magistrature suprême ?
Supposons un instant que l’affaire poursuive son itinéraire ordinaire et que de la mise en examen on passe à l’inculpation et bien avant même que la condamnation ne commence à mijoter, le procureur français se verra aussitôt retirer l’affaire. Un cas de figure pareil ne sera pas une première dans les annales de la justice française.
Peut on imaginer un seul instant la magistrature suprême de ce pays accepter tout bonnement et volontairement de sacrifier devant l’autel de la justice française deux « offrandes » aussi grassouillettes ? En échange de quoi ? De centrales nucléaires ? De quelques Airbus ? Allons donc, soyons un moins naïfs. Peut-on imaginer un seul instant Sarkozy, quelques jours seulement après un séjour chez nous en fanfare et tout le titoum, donner son aval entier pour l’instruction d’une affaire qui ébranlerait de fond en comble les relations bilatérales entre les deux pays ?
Par ailleurs et à ce que je sache, la révolution n’a pas eu lieu encore à Carthage. Les mêmes têtes continuent à faire la pluie et le beau temps et ce au vu et au su de tous. Quelle folie les auraient piqués pour qu’ils se hasardent dans un pétrin de ce gabarit ?
Les apparences sont trompeuses et dans cette affaire elles le sont encore d’avantage. Cependant, les gens sont tombés dans le piège posé par cette manipulation machiavélique. Ils commencent à oublier Gafsa, le bassin minier, le PDP, l’augmentation des prix, les négociations sociales… et à se préoccuper du sort des Traoré qui eux sont sûrs qu’ils sont intouchables et invulnérables… »
Sarcastique et moqueur, aujourd’hui on peut lire « Big Trap Boy » auteur de l’un des plus célèbre blog du pays sous ce titre acclamateur « Je l’ai trouvée.. Je l’ai trouvée » expliquait comment il a trouvé en fin la solution à tous les problèmes d’ouverture, de démocratie et de droit de l’homme, d’emploi dont souffre le pays. Voici en traduction les passages les plus saillants :
« C’est en feuilletant le journal officiel du 09 mai dernier que j’ai trouvé le solution aux problèmes de tout les gens relatives au développement humain, aux droits de l’homme et à la démocratie posés par les difficultés de mise en pratique des textes juridiques et réglementaire relatifs a l’application des principes constitutionnels et de garantie du pluralisme
Alors je veux vous annoncer la bonne nouvelle de la publication d’un texte en forme de convention internationale, c’est-à-dire supérieure à notre loi locale qui va vous délivrez de tous vos problèmes politiques, juridiques et existentielles. Il comprend la garantie d’une vie digne, du travail et des droits économiques et sociaux.
C’est la « Convention relative aux droits des personnes handicapées »… C’est une convention qui permet à tout handicapé de vivre dignement en jouissant totalement de tous ses droits et disposant de tout ce qui le concerne, mieux que nous tous. C’est pourquoi j’ai compris que la solution pour chaque tunisien serait de disposer d’une « carte d’handicapé »
C’est bien cette carte même que présente les mendiants pour demander la charité dans le métro, elle va devenir un passe droit dans le pays qui n’a d’égal ni la carte d’identité, ni la carte d’électeur ni celle de membre dans l’association de développement. On doit prier dieu pour qu’ils nous facilitent son obtention, si non, n’ayez aucun souci, on a la solution : on n’a qu’a agresser les uns les autres… de façon à lui garder les séquelles d’une incapacité permanente et ainsi on aura de plein droit notre carte d’handicapé… Eh oui mes ami on est arriver à la situation ou les bien portant n’ont plus qu’a espérer d’être handicapé… »
C’est cette confrontation entre peur et suspicions d’un coté et un sentiment d’humiliation de l’autre que la Tunisie continue à supporter les jours sans lendemains sous la dictature de son second président à vie.
Yahyaoui Mokhtar – Tunis 21 Mai 2008
[1] – L’auteur utilise le terme « frères Traoré » pour désigner les deux neveux par alliance du président Ben Ali « Moez et Imed Trabelsi » mis en examen par la justice française dans l’affaire de vol de trois bateaux de luxe et entendu récemment en présence d’un juge français (TUNISIA Watch)
Lire la suite : http://tunisiawatch.rsfblog.org/archive/2008/05/21/tunisie-peur-et-suspicions.html.
La Tunisie changerait-elle ?
http://tunisie-harakati.mylivepage.com
Je suis soulagé de constater que la France ira peut-être jusqu’au bout des choses dans cette affaire à moins que les conditions soient négociés discrètement et suivant les intérêts de chacun.
La Tunisie deviendrait-elle un élève modèle ?
J’en resterai convaincu après la libération de madame Harakati Sameh, une autre affaire que la France a le devoir de soutenir.
http://tunisie-harakati.mylivepage.com