Si dans l’un de mes précédents articles je faisais état du silence des partis radicaux à orientation extrémiste en Tunisie, le temps semble me démentir au vue de la journée mouvementée de vendredi qu’a connue l’Avenue Habib Bourguiba. Ils étaient près d’un millier de personnes attroupées devant le ministère de l’intérieur et brandissant des drapeaux noirs portant des inscriptions religieuses et scandant des slogans à caractère religieux. Ils seraient selon des témoins des membres du mouvement islamiste Ettahrir.

Si les drapeaux de la Tunisie, de l’Egypte, de la Palestine et de l’Irak étaient notamment brandis dans le cadre de cette  manifestation pacifique, les participants  ont aussi revendiqué la dissolution effective du corps de la police politique, la suppression de la circulaire n°108 se rapportant à la prohibition du port du Hijab, outre la liberté de l’exercice des cultes et l’abrogation de la loi de lutte contre le terrorisme.

 

L’effet de cette manifestation qui aurait du être d’une autre ampleur, a été amoindri par  l’annonce par le ministère de l’Intérieur, jeudi, de la décision d’autoriser le port du voile dans les photos d’identité, ce qui a fait que le nombre des participants n’excède pas quelques centaines.

Les revendications portaient tout particulièrement sur la défense du droit au port du Hijab et la réhabilitation de la formation religieuse dans les programmes scolaires.
Ils ont réaffirmé leur attachement au caractère pacifique de leur marche et leur détermination à faire face à tout intrus qui chercherait à la perturber.

"Le gouvernement n’a rien fait de concret. On veut une nouvelle politique qui réponde aux aspirations du peuple", a lancé K. Gharbi, une fonctionnaire de 46 ans selon une source de Tunis (AP).

"Non au laïcisme, la Tunisie est un pays musulman", pouvait-on notamment lire parmi les messages arborés dans la manifestation.

Au même moment, selon un journaliste de l’Associated Press qui était sur place, des accrochages ont opposé des manifestants et forces de l’ordre au centre-ville et autour de la place de la Kasbah (la place du gouvernement), où se trouve le siège du gouvernement.

La bonne nouvelle du jour viendrait surement du caractère pacifique de cette sortie spontanée des islamistes.