Ce n’est pas moins de 1100 prisonniers qui se sont évadés ces derniers jours en Tunisie. Principalement à Kasserine et à Gafsa. Les chiffres avancés seraient de 800 prisonniers à Kasserine et de 300 à Gafsa. A deux mois des élections de l’assemblée constituante, force est de reconnaitre qu’il y’a toujours un problème de sécurité dans certaines localités. Si Tunis et certaines grandes métropoles de la Tunisie telles que Sfax et Sousse sont relativement calmes depuis un certain moment, on ne peut pas en dire autant des zones sensibles et les régions défavorisées.

 

Donc c’est plus de 800 prisonniers qui se sont évadés de la prison de Kasserine ce vendredi 29 Avril vers le matin. Les premières informations évoquent un mouvement de panique qui s’était emparé des prisonniers à la suite d’une mise à feu des matelas et des lits dans un pavillon de la prison réservée aux femmes. Quelques instants après c’était au tour du pavillon des hommes de prendre aussi feu. L’armée avait alors intervenue, ouvrant les portes de la prison pour protéger et les gardiens et les détenus. Ces derniers vont alors  profiter de cette belle occasion pour prendre la poudre d’escampette. Cependant certains prisonniers étaient restés dans leurs cellules et notamment ceux qui n’avaient plus que quelques mois à purger et les meurtriers par peur de représailles et de lynchage de la part des familles de leur victimes.

 

Outre Kasserine, plus de trois cents autres prisonniers se sont évadés de la prison de Gafsa le même jour. C’est à croire qu’il y avait une synchronisation  entre ces événements. Selon une source militaire citée par l’Agence Tunis Afrique Presse, cette évasion aurait aussi pour cause un incendie qui s’était déclaré dans une cellule.

 

Des unités de l’armée et des services de sécurité se sont déployées à travers les artères de la ville ainsi que dans les gares routières pour tenter d’appréhender les évadés.
Des renforts appartenant aux unités des forces de sécurité se sont également déployés aux différents points d’entrée et de sortie de la ville pour tenter d’arrêter les prisonniers .
Des sources militaires ont indiqué que les opérations de ratissage qui ont été effectuées ont permis d’arrêter 35 prisonniers évadés et que les efforts se poursuivent pour mettre fin à la cavale des autres prisonniers selon une dépêche de Business news.

Rappelons qu’en janvier, quelque 11.000 détenus s’étaient évadés de plusieurs prisons tunisiennes dont plusieurs milliers ont été arrêtés par vagues successives depuis. Le ministère de l’intérieur, dans un communiqué, a annoncé l’arrestation de 125 prisonniers.

Le sentiment d’insécurité ne cessent de croitre et ce n’est sûrement pas une coïncidence que ces évasions se soient déroulées au même moment. Y’a-t-il des complicités de la part des agents de maintien de l’ordre ?

Au moment où la chasse aux sorcières est plus que jamais d’actualité en Tunisie, je ne donne pas cher de la peau des directeurs de ces prisons qui vont devoir payer pour des erreurs qu’ils n’ont peut être pas commises. Oui la population tunisienne est optimiste mais ces incidents montrant une défaillance sécuritaire sans précédent provoque aujourd’hui un retour inéluctable à la psychose qui s’était emparée de la population au lendemain de la révolution.

Aujourd’hui plus que jamais, la population a besoin d’être rassurée et ceci doit passer par une remise en prison des tous ces prisonniers et veiller à l’avenir à ce que de tels incidents ne se reproduisent plus. Avec les grèves qu’on voit tous les jours partout dans le pays, autant dans le secteur privé que public, il va de soi que l’espoir d’un retour à la normale au plus vite est de plus en menacé.