C’est vrai que la Tunisie est plus lente à se mettre à l’esprit écolo mais il n’y a pas comme chez nous dès les petites classes de l’école primaire ces intervenants qui , d’une manière ludique enseignent aux jeunes les premiers gestes pour sauver la planète ;
Pourtant lentement cela se met en place .Dans les hyper de Tunis (géant ou carrefour je ne sais plus lequel) on vous invite déjà à acheter comme chez nous le sac réutilisable . ..
C’est pourtant en 1997 que la Tunisie consciente de cette image négative, a commencé à vraiment gérer ce problème et l’année 2005 a été l’ Année nationale de la lutte contre la pollution par les déchets plastiques en Tunisie.
Sur l’ile de Djerba depuis quelque temps une myriade de petits boulots sont ainsi nés .Tous les jours, passe devant notre villa de ces gens qui vont grappiller quelques millimes en vendant leurs trouvailles , somme dérisoire par rapport aux heures de travail mais là bas , c’est le pays de la débrouille : une vieille femme courbée sous un immense sac dans lequel elle glisse les vieilles bouteilles plastic qu’elle récupère dans les grandes poubelles de la rue, un gamin qui après l’école vient toquer à votre porte pour vous débarrasser de bouteilles et canettes, ou une charrette tirée par un âne efflanquée qui disparait sous une pyramide de vieilles bouteilles et vieux bidons .
Je ne sais plus exactement le tarif du kilo de plastic ainsi récupéré , certains disent 300 millimes ce qui équivaut à 15 centimes d’euro d’autres 3 dinars qui ne fait quand même que 1€5 ! 120 millimes pour les canettes.
Le service des éboueurs de la ville passe régulièrement aussi il faut se dépêcher de récupérer les bouteilles au milieu des ordures avant le passage des bennes.
Même si la vie est moins chère en Tunisie ce salaire est dérisoire .
Mohamed est un petit bout de chou auquel on aurait plus envie d’offrir des bonbons que des bouteilles vides , mais on se doit de respecter le choix de ses parents, tout en lui facilitant la vie pour la récolte des bouteilles.
Il est tout fier de nous raconter du haut de ses 7 ou 8 ans (il ne sait pas trop!) qu’il est l’ainé des 3 garçons de la famille et que les bouteilles c’est "sa" responsabilité. Au sortir de l’école , avant d’aller faire ses devoirs du soir il passe dans notre ruelle . La villakhawa participe à la protection de l’environnement , les bouteilles ne sont pas jetées dans les poubelles (pour eviter le risque de se blesser pour les ramasseurs) mais déposées ensemble pour la collecte . Faire travailler les enfants quelle honte vont se récrier les défenseurs des droits de l’enfant . Si nous ne lui donnons pas nos bouteilles il ira en chercher d’autres , dans le fond des conteneurs au milieu des saletés des bouteilles en verre cassées , des détritus …quelle attitude est la meilleure à adopter ?