Le compromis sur la date d’organisation des prochaines élections de l’Assemblée constituante, trouvé entre les acteurs politiques  et prévues pour   23 Octobre 2011, ne semble pas convenir à certains tunisiens, du moins quelques « révolutionnaires ». Ils n’y sont pas allés de main morte pour signifier leur mécontentement sur la nouvelle ligne directrice  du pays. Et comme toujours, c’est par les réseaux sociaux et principalement Facebook que l’annonce d’un nouveau rassemblement : « Kasbah 3 » encore appelé « sit-in du retour », avait été lancée.

Mais ce que ces pseudos défenseurs de la veuve et de l’orphelin, ces révolutionnaires d’un autre genre, ces illuminés, avocats de la liberté n’ont pas prévu, c’est le ras bol des vrais citoyens tunisiens, qui veulent tout simplement travailler et permettre à ce pays de traverser dignement cette période de transition démocratique fragile. Il y’a bien eu du monde à l’avenue Bourguiba et à la Kasbah, mais au lieu des citoyens attendus, ce sont des journalistes et les forces de l’ordre qui ont pris place dans ces endroits mythiques de la Capitale tunisienne. Ce n’est que vers 13 heures après la prière du vendredi que quelques centaines de personnes ont commencé à se diriger timidement vers  l’avenue Habib Bourguiba et la Kasbah.

Face aux débuts de provocations et de jets de pierres, les forces de l’ordre n’ont pas tardé à réagir. En un rien de temps ils avaient déjà retrouvé leur capacité répressive digne des années de Ben Ali. Les fidèles de la mosquée de la Kasbah ont été empêchés par les gaz lacrymogènes de rejoindre les manifestants. Certains journalistes présents sur les lieux auraient même été gravement blessés. Ce qui est vraiment déplorable, c’est la violence utilisée par les forces de l’ordre pour mater les manifestants et même les journalistes, bien que brandissant leurs cartes professionnelles, venus couvrir les manifestations. Il a fallu des tirs de sommation et encore des gaz lacrymogènes pour  disperser les manifestants au centre ville.

Si la population n’a pas afflué aux points de rendez vous, l’appel à manifester a été donc entendu du côté des forces de l’ordre.  De forts importants déploiements policiers sont observés aussi bien au centre-ville de Tunis qu’à la Kasbah.

Une nuit d’enfer dans cet enfer estival pour les habitants des environs de la Kasbah.

Les populations des environs de la Kasbah ont sûrement passé une nuit des plus infernales. La nuit du vendredi à samedi a été marquée par des affrontements entre les policiers et quelques 300 manifestants aux pourtours de la Kasbah : la Médina, Bab Menara, Bab Jedid, de Bab Bnet. Volets fermés malgré les 30 degrés affichés par le thermomètre, ils ont été obligés de se cloitrer dans leurs maisons. Impossible de sortir avec ces manifestants dispersés dans les rues et ruelles. Impossible de respirer l’air pur avec les gaz lacrymogènes et les barrages de roues incendiés et des tonneaux en feu. Aux jeux de pierre lancés par les manifestants, les forces de l’ordre répliquaient  avec les gaz lacrymogènes. Les affrontements ont continué tard la nuit et certains axes routiers ont été bloqués par des vieux pneus enflammés. « Un peu partout, des jeunes cagoulés prêts, pierres à la main, à jeter leurs projectiles sur tout ce qui ressemble à une voiture de police » selon un reporteur de BusinessNews

Savent-ils seulement ce qu’ils sont entrain de faire ? Sont-ils conscients de la situation dans laquelle ils veulent mettre le pays. La répression policière, même si on aurait aimée qu’elle soit mois « répressive » et brutale, est selon moi bien justifiée. Il y’a un programme politique sur lequel tout le monde est tombé d’accord. On ne saurait tolérer qu’une  bande d’illuminés, payés par des individus tapis dans l’ombre, mette le pays à feu et à sang.

Selon des sources officieuses, plus de 300 manifestants auraient été arrêté. Mais le ministère de l’intérieur n’a pas encore fait de  communiqué sur ces arrestations. Et pour justifier cette répression, le ministère a expliqué que les forces de l’ordre ont été forcées à intervenir pour éviter des affrontements entre les manifestants et les commerçants et habitants des quartiers à proximité de la Kasbah. Ces derniers, fatiguées par tous ces appels à manifester qui s’accompagnent presque toujours des pillages et des saccagements des commerces, avaient, selon le communiqué du  ministère, constitué des  groupes pour s’attaquer aux manifestants.  Le déploiement des forces de l’ordre dans cette zone avait donc pour objectif "d’intercéder entre les deux parties et d’empêcher les affrontements qui peuvent intervenir entre les commerçants et les habitants de cette zone et quelques jeunes manifestants" a rapporté le communiqué.

Sur Facebook et les journaux en ligne, et chose assez rare, la plupart des tunisiens ont salué l’intervention des forces de l’ordre. Fatigués par ces manifestations incessantes, il parait claire que les tunisiens veulent aller de l’avant et tourner une bonne fois pour toute la page Ben Ali. Il ne faut donc pas confondre la liberté et l’anarchie.