Des rois Arthur, dans les fictions, on ne les compte plus, chaque série ou film médiéval dédié à la légende, a le sien. Nombreux certes, mais ceux qui marquent le sont moins. On recense des roitelets de pacotille, des seigneurs couronnés par un concours de circonstances, ne sachant pas tenir leur rôle tout comme leur royaume et faisant pâle figure face à vous Alexandre Astier, vous le royal Arthur de Bretagne. L’article est un coup de coeur pour une série ne faisant peut être pas l’actualité du petit écran, mais dont la qualité l’a inscrite comme un classique du tube cathodique. 

 

Oui ! Honte à moi, je l’avoue, je n’avais jamais entamé le rite d’initiation, je n’avais jamais fait le premier pas pour que vous m’adoubiez. Bref, je ne connaissais pas Kaamelott et je me demande maintenant comment j’ai pu vivre dans l’ignorance? Comment j’ai pu me montrer non réceptif à votre quête du Saint Graal sur la sixième chaîne dont vous avez fait les beaux jours durant plusieurs années. Mieux vaut tard que jamais, tel est l’adage convenant à cette situation. 

 

Je fis donc votre connaissance en l’an de grâce 2012, une révélation divine comme la Sainte Vierge apparaissant dans un halo du lumière devant Bernadette Soubirous, depuis je ne jure que par vous. Livre après livre, tome après tome, j’ai croqué vos aventures faites de saillies drolatiques, de bons mots, de gags réguliers ( à la volette), des péripéties basculant habilement de l’humour au drame historique et mélancolique, de la comédie quasi amateur au maestria professionnel digne des plus grands réalisateurs. En avalant tout d’une traite, on se rend compte de la mutation opérée par la série, vous lui avez donné ses lettres de noblesse. 

 

Grâce à votre maîtrise de la langue française, l’utilisation d’habiles procédés, les dialogues fusent, claquent, dérouillent, dézinguent, sont réutilisés comme des références par les aficionados de vos oeuvres. Qui pourrait oublier que "le gras c’est la vie"? Ou qui peut dorénavant entendre la phrase "c’est pas faux" sans penser directement à Perceval et ses difficulté pour saisir le sens des mots ? La réponse tient en un mot : personne! Cependant, vous cantonner à Kaamelott serait extrêmement réducteur et ce serait vous porter atteinte. 

 

Malgré des petites excursions dans le 7ème art où vous avez hérité de rôles secondaires, des écrins non adaptés pour asseoir votre talent, de ce fait vous passer à côté d’une chance de briller. LOL, Comme t’y es belle, Coluche, Astérix aux Jeux Olympiques, Philibert, ne vous saillissent point et cela se voit. Seule exception, David et madame Hansen, mais cela est normal, le film est signé de vos mains. Pour que vous irradier, il faut que vos passions soient orchestrées par vos soins. On est toujours mieux servi que par soi même, c’est bien connu. J’en viens à votre coup d’éclat, votre pièce de théâtre, une cerise sur un gâteau composé progressivement d’une multitude de sketchs hilarants (la physique quantique en tête).

 

Le titre dresse d’emblée le décor, Que ma joie demeure, la notre est restée et perdure encore maintenant. Alexandre, vous incarnez un Bach anxieux quant à la survie de ses enfants, devant mettre ses doutes de côté, afin d’offrir un cours d’initiation à la musique classique, à des pécores, loin d’être des flèches  plus intéressés à voler les breloques de l’école que de prêter une oreille attentive. Avec cette pièce, vous vous faites plaisir, vous nous faites plaisir et vous nous parler de musique, vous le joueur qui avez donné ses arrangements mélodieux à la série Kaamelott. En outre, elle confirme que vous vous plaisez aussi bien dans la comédie que dans la tragédie, un artiste parfait en somme. Si remarquable que la très prestigieuse Académie Française vous a récompensé. 

 

Je pense que je ne suis pas le seul en vous disant cela, que je parle au nom de milliers, voire de millions de fans : continuez à nous faire rire et pleurer et surtout ne nous laissez pas sans Kaamelott, vous avez laisser la porte entre ouverte sur un peut être que l’on espère devenir une certitude.