En Birmanie, le silence médiatique est obligé. En France, non. Pourquoi donc se fait-il de plus en plus pesant quant aux crimes commis par la junte militaire birmane? Les moines et civils de Rangoon ont commencé, nous devons continuer, en faisant porter leurs voix aussi loin que possible. Bien que laïque, la chanteuse Jane Birkin a répondu présent lors d'une prière de soutien à la Birmanie, organisée par l'U.B.F. (Union Bouddhiste de France), à la Pagode de Vincennes.
Chanson pour Aung San Suu Kyi [1]
Paroles : JANE BIRKIN
Aung San Suu Kyi will be gone / Aung San Suu Kyi sera partie
And she’ll be on a t-shirt, the marketing’s good / Et elle sera sur un T-shirt, c’est beau le marketing
Monks are dying, soldier children crying / Des moines meurent, des enfants soldats pleurent,
We’re playing bubbles with four year old girls / Et nous jouons à faire des bulles avec des petites filles de quatre ans,
Torture, drug deals finance our dreams / La torture et le trafic de drogue financent nos rêves,
Why should we care, the stock market’s good / Pourquoi devrions nous nous en soucier puisque le marché se porte bien ?
Petrol’s booming, jewel chain rolls / Le pétrole flambe, une chaîne de diamants roule
Drugs are looming in Rangoon / Les drogues sévissent à Rangoon
We know your faces come out and die / Nous savons que vos visages manifestent et meurent
Welcome the tourists under Burmese sky / Et accueillent les touristes sous le ciel birman
Aung San Suu Kyi will be gone / Aung San Suu Kyi sera partie
And she’ll be on a t-shirt, the marketing’s good / Et elle sera sur un T-shirt, c’est beau le marketing
Monks are dying, soldier children crying / Des moines meurent, des enfants soldats pleurent,
We’re playing bubbles with four year old girls / Et nous jouons à faire des bulles avec des petites filles de quatre ans,
Torture, drug deals finance our dreams / La torture et le trafic de drogue financent nos rêves,
Why should we care, the stock market’s good / Pourquoi devrions nous nous en soucier puisque le marché se porte bien ?
Petrol’s booming, jewel chain rolls / Le pétrole flambe, une chaîne de diamants roule
Drugs are looming in Rangoon / Les drogues sévissent à Rangoon
We know your faces come out and die / Nous savons que vos visages manifestent et meurent
Welcome the tourists under Burmese sky / Et accueillent les touristes sous le ciel birman
[ Retrouvez l'interview accordée par Jane Birkin, à notre équipe sur WWW.BUDDHACHANNEL.TV ]
Notes : [1] Paroles traduites de l’Anglais par Hélène LE, pour WWW.BUDDHACHANNEL.TV
De silence, Jane Birkin ne tolère que celui des Bouddhistes venus prier pour les Birmans, à la Pagode de Vincennes en ce samedi de solidarité. Car c’est avec cette chanson à offrir, que la chanteuse est venue réaffirmer son engagement pour une démocratie birmane. Manifester sa foi en Aung San Suu Kyi en plein essoufflement des médias, et appeler la communauté internationale à agir, telles sont les raisons de sa présence auprès des différentes lignées bouddhistes aujourd’hui. L’équipe de Buddhachannel était également présente pour cette prière placée sous le signe du silence. Que le lecteur ne s’égare pas ! Marie Stella Boussemart, vice-présidente de l’Union Bouddhiste de France prévient en guise de conclusion : « si le silence se prêtait à cette matinée de prière, surtout ne faisons pas silence pour la Birmanie ! ».
"SURTOUT NE FAISONS PAS SILENCE POUR LA BIRMANIE"
Au vu des réponses que Buddhachannel a reçu en masse, concernant le rôle des moines et la politique, il semblerait que les voix s’accordent à dire qu’il ne s’agit même plus de politique tant est grave la situation. Dorénavant, il est question d’aider tout un peuple à « mieux vivre », comme nous l’a modestement confirmé lama Jigmé Rinpoché lors d’un entretien téléphonique. Nous avons donc dépassé la polémique. D’ailleurs, il serait bien ingrat de s’appesantir sur la question, alors qu’à des milliers de kilomètres de là, des moines ont tout simplement agi pour leur peuple, au mépris des flagellations verbales encourues dans le monde bouddhiste. Soulignons également avec joie, que cette communauté plurielle (Zen Sôto et vietnamien, Theravada, tibétain) répartie pour une de ses plus infimes parts dans l’Hexagone, s’est rassemblée samedi sous le regard bienveillant du plus grand Bouddha d’Europe, en une prière dont le silence n’a rien enlevé à la force de cette mosaïque faites des multiples couleurs du Bouddhisme.
Pour la Birmanie, pour les Birmans.
Hélène LE, pour WWW.BUDDHACHANNEL.TV
Oui, et cela ne semble pas fini en Birmanie, il semble bien qu’il y ait encore des arrestations. Vous faites donc fort bien d’en parler. Des moines se cachent en ce moment-même parmi la population, qui prend par là un risque considérable.
Pardonnez-moi d’être un peu plus léger, avec ce petit compliment: vous êtes véritablement très belle sur votre photo 🙂
Bien cordialement
Blaise
Espoir
Votre article est important. Merci.
Vente de pierres précieuses en Birmanie malgré les appels au boycott
Nouvelles de Birmanie
Vente de pierres précieuses en Birmanie malgré les appels au boycott
La junte militaire en Birmanie a annoncé jeudi qu’elle organiserait le mois prochain une nouvelle vente aux enchères de gemmes et de jade en dépit des appels internationaux au boycottage des pierres précieuses en provenance de ce pays.
Le quotidien officiel New Light of Myanmar a précisé que cette vente, la cinquième de l’année, se déroulerait du 7 au 19 novembre. L’annonce a été faite deux semaines après la répression brutale par le régime des généraux d’un mouvement de protestation populaire emmené par des bonzes et des opposants, qui a suscité de nombreuses condamnations sur tous les continents. Les ventes aux enchères de pierres précieuses sont devenues pour la junte l’un des principaux moyens de générer des revenus, attirant des acheteurs du monde entier qui dépensent ainsi jusqu’à 100 millions de dollars à chaque vente.
La Birmanie, où un foyer sur quatre vit sous le seuil de pauvreté, recèle dans ses entrailles des trésors de pierres précieuses, fournissant près de 90% des rubis du monde et disposant d’importants dépôts de jade, très convoités par la Chine voisine. Selon des témoignages de mineurs birmans, l’extraction se fait dans des conditions de travail effroyables. En dépit de sanctions contre le régime, de nombreuses pierres de Birmanie parviennent sur les marchés occidentaux par l’intermédiaire de la Thaïlande voisine où elles sont taillées et polies avant d’être vendues aux Etats-Unis ou en Europe. En 2006, lors d’une vente aux enchères de Christie’s, un rubis birman de 8,62 carats a atteint un prix record de 3,7 millions de dollars (425.000 dollars le carat).
Le célèbre joaillier new-yorkais Tiffany & Co fait partie de ceux, peu nombreux, qui refusent de vendre des pierres de Birmanie, mais l’association professionnelle des Joailliers d’Amérique a demandé mercredi, dans une lettre au Congrès, d’interdire spécifiquement la vente aux Etats-Unis de gemmes extraites dans ce pays. Les sanctions américaines destinées à punir le régime birman interdisent en effet les importations provenant directement de Birmanie mais, d’après des responsables de cette association, les douanes américaines avaient créé en 2004 une échappatoire juridique en statuant que les pierres extraites en Birmanie, mais taillées ou polies dans un autre pays, pouvaient entrer sur le territoire.
L’organisation Les Joailliers d’Amérique regroupe 11.000 détaillants, y compris Tiffany & Co., Zale Corp., ainsi que Cartier qui a annoncé cette semaine qu’il avait cessé d’acheter, jusqu’à nouvel ordre, des gemmes qui pourraient provenir de Birmanie. Les enchères en Birmanie attirent en général des centaines d’acheteurs, principalement de Chine, d’Inde et de Thaïlande, bien que l’obtention d’un visa soit devenue plus difficile depuis la répression. En dépit des enchères qu’organise la junte pour essayer d’étouffer un marché noir prospère, la contrebande de gemmes se poursuit vers la Thaïlande, premier exportateur mondial de rubis et qui a fourni en 2005 près de la moitié des importations américaines de cette pierre précieuse, pour un montant de 101,5 millions de dollars, selon le journal spécialisé Colored Stone. (belga)