VOX POPULLI, VOX DEI, le résultat des sondages qui vient d’être publié en ce début du mois de Janvier nous permet de constater une note en baisse de 17 points pour Monsieur Nicolas Sarkozy. Au moment où l’évaluation des résultats des Ministres est à l’ordre du jour, le Chef de l’état devrait sérieusement réfléchir à son cas pour redresser sa barre personnelle. Mais n’est-ce pas déjà trop tard ?

Sur une courte période de 4 mois, le Président de la République accuse une baisse de 17 points dans la confiance des Français :

Indice de confiance : 65 % en Septembre 2007, 48 % en début Janvier 2008 = Moins 17 !

C’est énorme quoiqu’en dise ses partisans pour minimiser cette chute vertigineuse.

Certains commentateurs voient dans cette chute son goût pour le « luxe », ses vacances de milliardaire, l’étalage people de sa vie sentimentale à l’occasion de vacances à Malte, aux Etats-Unis et de Week end au Maroc, en Egypte, en Jordanie avec une régulière et ensuite avec des « supposées » prétendantes différentes, mais aussi et surtout les inquiétudes des Français sur le pouvoir d’achat.

J’adhère à ces visions, mais je vois qu’il y a aussi dans le résultat de ce sondage, l’expression forte d’un « ras le bol ». Les Français ne tolèrent plus qu’un Président esquive ses responsabilités et celle de son gouvernement en jetant de la poudre aux yeux avec ses déplacements compulsifs sur la scène internationale et nationale, qui n’ont d’autre objectif que de construire son image d’homme politique « providentiel » et « irremplaçable »

« Ras le bol » aussi de ses interventions et provocations sur la scène intérieure où il se produit en homme-orchestre et où il s’en tire avec des annonces et des slogans qui pour le moment ont tous fait long feu lorsqu’il s’agissait de satisfaire la « France d’en bas », et qui ont tous aboutis pour la « France d’en haut ».

« Ras le bol » aussi des conseils du genre « travaillez plus pour gagner plus » qui laissent entendre que nous sommes des fainéants sur les lieux de notre travail et que les chômeurs sont des tire aux flancs. Ces conseils insultants pour les travailleurs ne sont pas praticables sur le terrain des entreprises et des services qui n’ont de travail à donner qu’en fonction de leur carnet de commande et de leur programme de production.

« Ras le bol » aussi des annonces de croissances surestimées pour doper une consommation qui s’essouffle faute de pouvoir d’achat

RAS LE BOL !

ooOoo

Aujourd’hui les 450 journalistes triés sur le volet qui ont été conviés à sa conférence de presse auront-ils le cran de le questionner sur ses réelles intentions politiques et sociales en lui rappelant ses promesses de campagne ?

Ou bien perdront-ils leur temps sur des questions fumeuses hautement médiatisées ces jours derniers en se laissant mener en bateau sur les vacances en Egypte, le wek end en Jordanie et l’annonce d’un prochain mariage avec Carla Bruni ?

Certes ces dernières questions devront être éclaircies, mais il ne faudrait pas qu’elle prennent le pas sur les questions politiques et sociales qui tenaillent les français, sur leur préoccupation à l’égard de la conjoncture politique et économique, sur le traité européen, sur la politique de soutien du nucléaire civil de la France dans les pays du Maghreb et du proche Orient en Asie et Ailleurs, sur sa politique proche et moyenne orientale, sur l’intention de déploiement de l’Euford au Tchad, sur l’annonce faite par le Président d’envoie de renfort en Afghanistan, et bien d’autres questions que l’opposition et les Français se posent et qui ne reçoivent que le silence en retour ou des réponses détournées de la part du Pouvoir en place.

Lundi, le Premier Ministre François Fillon s’est employé à calmer le jeu. "Les sondages sont mauvais. Enfin, c'est assez relatif", a minimisé le Premier ministre. "Malgré tout, le président reste très haut", et le secrétaire général de l'UMP Patrick Devedjian, pour qui les municipales des 9 et 16 mars seront le véritable sondage a renchéri : «Malgré tout, le président reste très haut"

Ce n’est pas l’évaluation relativisée de ses ministres et partisans qui compte, celle qui compte c’est l’évaluation pure et dure à « Moins 17 » d’une population de France qui en a assez de s’en laisser conter.

Notons au passage que Monsieur Fillon et les partisans de Monsieur Sarkozy se glorifient quand les sondages leur sont favorables, ne serait-ce que d’un point, et au contraire les relativise avec « bonhomie » et minimise quand ils sont désastreux pour leur fanfare.

Il est tout à fait prétentieux et inutile de faire ressortir qu’à la même période de leur mandat, les trois anciens Présidents étaient en hausse, en baisse, ou a égalité avec le Président actuel.Il ne faut pas confondre nos dirigeants avec des chevaux de course, des coureurs de marathons ou de jogging et mesurer leur résultat en fonction de leur performance. Les données politiques, économiques et sociales sous Valéry Giscard d’Estaing, sous Mitterrand, sous Chirac étaient différentes entre elles et encore différentes de nos jours.

De plus chacun d’entre eux avait sa propre personnalité politique et privée, et son propre style de gouvernance, on ne peut donc comparer que ce qui est comparable. Et comme chacun le sait Nicolas Sarkozy, personnalité multifonctionnelle, sans cesse en mouvement, en avance et recul, en rupture et ouverture, est d’un style « incomparable ».

Ce que nous avons vécu dans les présidences antérieures nous le savons, ce que nous vivons depuis le moi de Mai nous le savons aussi, et nous n’avons pas l’intention de les juger les uns par rapports aux autres.

Actuellement c’est Monsieur Nicolas Sarkozy que nous entendons recadrer dans la dignité de ses fonctions. A cet effet, en premier lieu nous lui retournons son compliment, pour redresser sa situation et la nôtre, il lui faudra « travailler plus et mieux » pour la France, quand à « gagner plus » c’est déjà fait pour lui.

En conclusion je souhaite en tant que simple citoyenne que Monsieur Nicolas Sarkozy aujourd’hui en conférence de presse ne se lance pas encore dans des promesses qu’il ne pourra pas tenir, il nous faut du sûr et du concret .

D’après mes sondages personnels dans le peuple qui m’est proche, composé de « Madame, Monsieur Français Moyen avec enfants, salariés ou petits commerçants, qui n’ont pas les moyens de s’offrir des vacances people en Egypte ou ailleurs, j’ai réussi a noter les souhaits, les attentes, les refus et les exigences dont le pouvoir devra impérativement tenir compte pour restaurer sa confiance envers eux :

– nous souhaitons une politique extérieure qui ne se décline pas en opérations économiques présentées comme juteuses, en réalité douteuses par les compromissions qu’elles nous impose : exemple Kadhafi

– nous voulons une politique intérieure de répartition équitable des profits entre les salariés qui produisent les richesses et ceux qui les dépensent en luxes ostentatoires et affichages qui frisent l’indécence,

– nous refusons une politique sociale qui pénalise les malades

– nous exigeons une politique de logement à l’abri de toute spéculation immobilière

– nous voulons le retour à la démocratie, le respect des droits référendaires des Français pour les questions fondamentales qui touchent à l’Europe notamment, mais aussi pour toutes autres questions prévues dans la Constitution Française, questions trop souvent détournées par des tours de « passe passe » politicien.

Cette liste n’est pas exhaustive, mais elle a le mérite de flasher les plus importantes et immédiates revendications.

Vox populli, vox Dei !

Il serait bon que le Chef de l’Etat, le Premier Ministre, Les Ministres, les Secrétaires d’état et leurs partisans politiques et financiers prennent le temps de réviser leur latin dans sa version moderne :

Voix du peuple, voix de Dieu

Ou mieux encore, pour tenir compte de la diversité comme chez les Romains d’autrefois :

Voix du Peuple, Voix des Dieux