Dis moi Papa, pourquoi n’avons-nous pas de croissants ni une bonne baguette bien croustillante ce matin ?
– Parce que c’est dimanche fiston. Tout est fermé maintenant. Le dimanche est devenu sacré dans notre bonne société.
– Mais je ne comprends pas, avant, c’était ouvert ?
– Oui, mais ça c’était avant. Tu vois, une poignée d’empêcheurs de tourner en rond ont tellement rabâché que travailler le dimanche c’était mal, que du coup, il est interdit à quiconque ayant un commerce d’ouvrir le dimanche. Terminé, les parcs d’attractions ouverts le dimanche, exit les distractions. Seul, un service minimum dans les hôpitaux est assuré.
– Même les fêtes foraines ?
– Oui, même eux. Le dimanche sera une journée morte. Pas de transports en commun, pas de cinéma, pas de télé, pas de restaurants, pas d’hôtels, pas de dépannages, rien.
Arrgh… Quel cauchemar horrible.
Ouf, c’est une fiction… Mais qui pourrait devenir réalité. En effet, certains pourfendeurs s’élèvent contre le travail dominical. Entre autres, la mairesse de Lille. Sa ligne de conduite est : "la vraie vie se situe forcément hors du travail". Intense réflexion, poncif remarquable. Vrai pour certains travaux, faux pour d’autres.
Elle enfonce le clou et je cite l’extrait d’un article sur Slate*
« La gauche n’a-t-elle désormais à proposer comme organisation de la vie que la promenade du dimanche au centre commercial et l’accumulation de biens de consommation ?», demande-t-elle. Elle considère que le dimanche doit être « réservé à la vie », « à la famille et aux amis, à la vie associative, à la culture et au sport… Valorisons l’être plutôt que le tout-avoir».
http://www.slate.fr/story/95705/travail-dimanche-aubry
C’est une constante chez elle de ne pas prendre en compte tous les aspects d’un problème. Elle nous a déjà fait le coup pour les 35 heures et là re-voici sur le devant de la scène. Se placerait-elle pour 2017 ? Arrgh… Encore un cauchemar. Vite, un remontant.
En premier lieu, ceux qui n’ont pas de famille et qui n’aime pas le sport aimeraient sans doute faire l’impasse sur un dimanche tristounet. En effet, aller déjeuner seul dans un resto ce n’est pas le top. Même constat pour ceux qui au sein d’une même famille ne peuvent pas se blairer. Ils peuvent toujours aller déjeuner dans une brasserie pour se jeter la vaisselle à travers la tête, mais bonjour la facture. Pour eux, quelques boutiques non-alimentaires ouvertes seront certainement un palliatif à l’ennui.
Ensuite et c’est de loin le plus important, pourquoi refuser à ce que des gens travaillent le dimanche. C’est en général bien payé, ça met du beurre dans les épinards, la consommation augmente et de facto toute la machine économique en profite, y compris l’état. État policier quand tu nous tiens…
Impayable Martine Aubry. Comment s’opposer à douze dimanches travaillés dans l’année (telle est la proposition d’Emmanuel Macron, contre cinq travaillés actuellement) mais aussi comment s’opposer à une revalorisation du SMIC en 2015. Elle l’a déclaré il y a peu dans une émission à France Info.
Comme ça, pas de jaloux, elle est résolument contre le fait que le quidam moyen puisse gagner un peu de sous. Quel tintouin ! Tout ça pour douze dimanches travaillés contre cinq. Quelle histoire !
En poussant le raisonnement plus loin, tout ce barouf est d’une hypocrisie remarquable. En effet, tout le monde est bien content de trouver ouvert le dimanche restaurants, brasseries, cafés, boulangeries, boucheries, charcutiers, boutiques de souvenirs, parcs d’attractions, cinémas, transports. Ça en fait des gens qui bossent le dimanche. Sans oublier la police, les pompiers, le SAMU, les hôpitaux, les cliniques, les médecins et certains vétérinaires.
On me rétorquera que pour eux, c’est normal, ils l’ont choisi. Certainement, mais alors si des salariés ont envie de bosser le dimanche dans du non-alimentaire, pourquoi ne pas les laisser faire ?
Certains syndicats, notamment la CGT poussent des cris d’Orfraies comme d’habitude. Bien au chaud les délégués syndicaux. En effet, ils sont plus préoccupés par leur confort personnel que par le bien être des salariés. Avec ou sans Lepaon, la roue semble tourner un peu sur le sujet du travail dominical et c’est tant mieux.
Bosser le dimanche ! Si c’est un choix, il faut le respecter. Normalement c’est le propre d’une démocratie. Mais ce pays en est-il encore une ?
Un lien pour se détendre :