La procrastination est la tendance à reporter au lendemain, les actions qui pourraient être accomplies le jour-même. Assez banale, elle devient pathologique lorsqu’elle s’impose comme unique mode de fonctionnement au quotidien.
"Je le ferai demain". Cette reflexion anodine, nous est familière. En effet, qui n’a jamais décidé qu’une tâche un peu rébarbative pouvait attendre un peu ? Généralement, nous parvenons à relever nos manches après ce bref répis.
Pour certaines personnes en revanche, les actions sont inexorablement reportées d’un jour à l’autre. Ce trouble apellé procrastination, tire son nom du latin crastinus (lendemain).(1)Ce comportement a des répercussions importantes sur la santé psychique. En effet, créant un cercle vicieux infernal, il enferme l’individu dans un mouvement de recul perpétuel. Reporter une tâche à plus tard s’accompagne d’un sentiment d’infériorité (se sentir nul), de culpabilité (vis à vis des conséquences d’un éventuel retard), et d’une baisse de confiance en soi (douter de ses capacités d’autonomie).
Or, plus ces pensées négatives s’installent, plus la personne se sent démunie rendant l’accomplissement de l’action quasi-impossible. Il semblerait que l’urgence et l’importance du travail à accomplir ne soit pas aidantes.
Bien au contraire, les injonctions comme "il faut", "je dois", contribueraient plus à la paralysie de l’action.
Ne vous est-il jamais arrivé d’avoir une lettre à poster très rapidement, et de ne pas pouvoir la glisser dans une de ces satanées boites jaunes des PTT ? Pourquoi ? Mais pour tout un tas de bonnes raisons : ne pas en avoir une sur son chemin et devoir faire un détour; en trouver une sur son chemin mais avoir oublié le courrier à la maison; le courrier est prêt, mais la poste est fermée, impossible de trouver un timbre etc…. Cela ne vous dit rien ?
Pour les individus souffrant de procrastination, cet enfer est quotidien. Plusieurs hypothèses tentent d’expliquer ce douloureux problème. Pour la plupart des psychiatres, c’est un symptôme dépressif qui s’exprime. Pour d’autres, il entre dans la sphère du TDAH des adultes : trouble de déficit de l’attention et/ou hyperactivité(2).
Enfin, la procrastination est mise sur le compte d’un perfectionnisme exacerbé, avec incapacité de réaliser une action qui risquerait ne pas être parfaite.
Les thérapeutes cognitivistes préconisent la tenue d’une liste écrite des tâches à réaliser, classées par ordre d’importance. Il suffit donc de rayer les actions accomplies au fur et mesure. Cet exercice permettrait de rendre concrêts les actes, de visualiser la progression. Le but est de débuter le travail dès qu’il se présente et de le mener à terme. Ainsi, les angoisses et les ruminations sont limitées. La satisfaction obtenue doit ramener la confiance en soi.
La procrastination peut s’avérer très handicapante lorsqu’elle est sévère. Si elle apparaît un peu trop souvent, il faut s’inquiéter car elle a tendance à s’installer… Inutile de se fustiger, de se traiter de bon à rien ou de paresseux. Bien souvent un être humain a besoin que l’on prenne soin de lui, qu’on l’aide et le seconde.
Remettre au lendemain, c’est aussi régresser un peu, chercher à retrouver le temps béni où les adultes s’occupaient de tout !
(1) (2) wikipédia