Tout n’est pas rose aux éditions Harlequin

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Vite fait, sans doute mal fait, mais j’ai sur la planche la révision du livre de Jean Galli-Douani, Clearstream-Eads, en vue d’un nouveau tirage ou d’une nouvelle édition… Les correctrices et correcteurs des éditions Harlequin ne m’en voudront pas, j’espère, d’être cette fois très bref.


En mai dernier, déjà sur Come4News, sous le titre « Harlequin, un employeur qui manque de correction », j’avais déjà évoqué les conditions de travail et de rémunération des correctrices et correcteurs de l’éditeur de la Collection Harlequin. Je ne sais si cette contribution est toujours d’actualité, mais vous pouvez toujours vous y reporter.

 

Comme je l’ai reçu de Nicolas Fresneau via le groupe Yahoo « Correction » :

« En pièce jointe, le tract que nous distribuerons devant les prud’hommes le 2 septembre à 12h45. A imprimer pour ceux qui le peuvent, en couleurs ou noir et blanc.

Le conseil des prud’hommes de Paris se situe 27 rue Louis-Blanc, Paris 10e. »

La date : voir l’illustration ou reporter l’heure dans vos agendas au jeudi 2 septembre.

 

Bon, des espaces insécables demi-cadratin (voir tiers) entre 12 et h et 45, et accentuer la capitale A (pour obtenir, sur PC, via AltGr+7+Maj+A, ou via Alt+0192, une À) aurait été mieux venu, un e en exposant pour 10e, voire, mieux, deux petites caps x, ne serait pas inopportun. Quant à la capitalisation de l’initiale de Prud’hommes dans « devant les prud’hommes », si le temps ne me manquait pas, je consulterais mon Ramat de la typographie ou un autre ouvrage similaire. Cela étant, j’en ai fait de pires, et dans un courriel, chipoter est incongru. Mais cela vous donne une idée de la nature de ce travail plutôt ingrat (sauf quand on se livre à des recherches pour traquer l’anachronisme, quand on se documente afin de suggérer une note de bas de page, par exemple). En tout cas, il n’y a pas 27 rues Louis-Blanc à Paris, et là, la virgule s’imposait, scrogneugneu ! Cher Nicolas Fresneau, qu’on ne vous y reprenne plus !

 

Beaucoup de précaires, qui devront attendre pour toucher la « retraite des vieux », fort (adverbe, inv.) ou sur-diplômé·e·s (notez les points médians conformes au Code typo ex-roman), n’ont souvent d’autres choix que de se pencher, par trois fois et autant de lectures consécutives parfois – gare à l’emploi de « relecture » –, sur des textes arides.

 

Mais bon, j’ai annoncé que je resterai bref. Glissons…

 

Parfois, en sus, comme dans le cas du livre de Jean Galli-Douani, on risque de travailler en vain. Un dircab’ de Michèle Alliot-Marie, Alexandre Jevakhoff, a chargé le cabinet Stasi d’intervenir auprès des éditions Bénévent pour bloquer la diffusion de l’ouvrage. Ce qui inspire à l’auteur ce communiqué :

  « Eric Woerth devant la cour de justice de la République?  Si le Ministre du Travail risque d’être renvoyé devant la CJR, il est d’autres personnalités au fait de l’état qui pourraient subir le même sort. Aussi il n’y a pas deux poids deux mesures, à l’instar d’Eric Woerth, un courrier de Mr Jean Galli-Douani adressé au Procureur Général de la République de Paris met en cause directement un membre du cabinet de MAM ainsi qu’un proche du Président de la République. Ce courrier est accompagné d’une plainte pour faux et usage de faux en écriture publique, détournements de fonds publics et trafic d’influence. Il s’agit d’actes commis au Ministère de l’Intérieur dans le cadre des marchés de déplacement des fonctionnaires et des expulsions des étrangers en situation irréguliére.

Il est aussi question de la remise de la légion d’honneur à une personnalité étrangère par Mr David Levitte, conseiller du Président, en 2007. »

 

Communiqué retourné à l’auteur avec une É à « Eric » et « Etat », une m à « Ministère », une C à « cour » (car contrairement à d’autres, de divers ressorts, elle est unique), des M. devant les noms propres (s’il est question de personnalité étrangère, il s’agit de Français, pas de misters ni de mystère sur ce point), et je vous en passe, puisque je reste bref (sic, ici, pour id. et ibid.), et que je n’évite pas la redite (court, succinct, voire concis, sont pourtant disponibles). Michèle Alliot-Marie, au long, s’impose aussi en l’espèce. Mais vous m’avez compris, je ne m’étends pas…  Et croyez bien que ce n’est pas ces tâches de clerc dominicain (rapprochement à éviter dans un ouvrage de vulgarisation, admissible ailleurs) qui vous vaudront la Légion d’honneur (avec une L cap.). Au fait, ce Levitte, là, vite fait, ne serait-il pas plutôt dénommé Jean-David ? Fut-il embarqué dans la galère d’Edouard Balladur ? (avec une E pour l’état-civil, une É pour les éditions courantes) ? Je sens que je vais faire des heures sup’ sur le mode « travailler plus pour travailler plus », non-rémunérées. Il me faudra en avoir le cœur net ! C’est tout l’intérêt de ce métier, souvent trop ingrat, de correcteur. L’Ordre du Mérite va à l’éditeur (combien de rubans bleus distribués chez Harlequin, au fait ?). Mais je m’égare… Brisons là…

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

4 réflexions sur « Tout n’est pas rose aux éditions Harlequin »

  1. C’était une suggestion d’excursion pour notre rubrique « Loisirs et sorties ».
    Dominique, du [i]Canard enchaîné[/i], gagnerait à se rendre plus souvent aux Prud’hommes, nous le signalons amicalement au passage…

  2. [quote]le cabinet [b][i]Stasi[/i][/b] [/quote]
    Il s’appelle vraiment comme ça ? Anciennement de la RDA ?
    Un acronyme qui inspire confiance…

  3. Comme je l’ai reçu :
    « L’affaire a donc été renvoyée au 8 février (les Prud’hommes semblent être surchargés puisqu’il n’y avait pas de place plus tôt).»

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