Quelle classe !

                                         Les blousés comptez-vous…

         Au lendemain de la rentrée, parmi les anecdotes, on apprend qu’une école maternelle exige que les enfants portent une blouse. Les arguments majeurs sont connus : faciliter la socialisation, effacer les différences entre les classes sociales.
          D’abord je dois dire que dans l’établissement de sous-préfecture où j’officiais en 68 2 réclamations majeures des élèves furent satisfaites : la suppression de la blouse et de la mise en rang d’oignons dans la cour … ! 
        Le temps a passé et on y revient ! L’ennui naquit de l’uniformité… et les guerres des uniformes ! Ou l’inverse ! 
        On cite volontiers la Grande-Bretagne en exemple, mais contrairement à ce que l’on croit ce n’est pas la blouse pour tous, mais un uniforme spécifique par école. Lequel n’est pas cadeau. Il s’agit de bien se différencier. Cet uniforme marque en quelque sorte le coût de la scolarité selon la renommée de l’établissement. On reconnaîtrait ainsi les lycéens de H IV et ceux de Sarcelles… 
        Une légion française de 13 millions de blouses qui défilent doit valoir son pesant de tristesse. Mais passons. 
        On pouvait jusqu’alors constater à l‘entrée d’un lycée que la majorité des élèves, garçons et filles, portaient déjà un semblant d’uniforme : le jean. 
        Qui va croire que la blouse sera uniforme ? Nous aurons les blouses Tati et les Timberland ou Baby Dior, bien sûr. Car quel est le problème « vestimentaire » de toute rentrée ? Les marques. Toujours, les marques de la consommation. Soit on les supprime mais nos rentrées fiscales vont en pâtir ? Soit ce sujet de toutes les cours d’écoles est traité définitivement. 
        Dès lors pour récupérer la TVA perdue, il faut en même temps décider qu’il n’y aura qu’une seule blouse pour toute la France. Il faudra fabriquer 30 millions de blouses, au moins, chez les petits on salit beaucoup, donc 2 ou 3 par semaine, ce n’est pas trop. Pour les confectionner, nous remettons en marche nos filatures, car la seule griffe autorisée sera  « made in France ». N’est-ce pas une bonne idée durant notre crise ? Non, bien sûr, car nous serons aussitôt condamnés pour non respect de la concurrence par les instances européennes.  Dans ce cas, une avancée scolaire sera tout bénef pour les Chinois. Et ce « progrès » nous coûtera très cher !