Ce samedi avaient lieu 3 matchs de la 12ème journée de Top 14 et autant d’affiches qui, sur le papier, laissaient présager des machs serrés. Sauf qu’on a assisté à 3 matchs à sens unique, sans le moindre suspens et où logiquement et comme très souvent en rugby, la meilleure équipe a gagné, et très largement…

D’abord le choc, Toulouse-Toulon au stadium sentait la poudre. Un RCT en plein renouveau depuis l’arrivée de Bernard Laporte contre des Toulousains invaincus à domicile cette saison et dont la dernière défaite au Stadium remonte à l’année dernière contre…..les Toulonnais. La composition des équipes plante le décor. Jugez plutôt : Une charnière toulousainne de "Luke" composée de l’ancien all black Luke McAlister associé à la mêlée au wallabie australien Luke Burgess. Et de l’autre, le demi d’ouverture et capitaine Sir Johnny Wilkinson avec en premier centre l’international australien Matt Giteau. Mais le match a finalement duré qu’une mi-temps, période durant laquelle le pied de Wilko laissait les toulonnais à hauteur de Toulousains trop indisciplinés. Mais en seconde période les Toulousains vont priver le RCT de ballons, ils multiplient les phases de jeu alternant occupation au pied et jeu au large et concrétisent leur domination totale par 2 essais supplémentaires. Les Toulousains s’imposent logiquement 33-12, inscrivant 3 essais sans en encaisser et prennent donc en plus le point de bonus offensif qui leur permet de conforter leur place de leader du Top 14.

Un seconde affiche Clermont-Castres qui, sur le papier, s’annonçait accrochée elle aussi. Car si cette équipe clermontoise a réalisé une première partie de championnat remarquable compte tenu de l’abscence de leurs nombreux internationaux, les Castrais progressent d’année en année et font partie à présent des valeurs sûres aux candidats aux 6 premières places qualificatives pour les phases finales chaque année. Mais là encore, le match a été à sens unique de la première à la 78ème minute, les Clermontois inscrivant 3 essais et Morgan Parra réalisant un sans faute au pied. Seul bémol pour les auvergnats, cet essai de Seremaia Bai en toute fin de match pour les Castrais qui prive Clermont d’un point de bonus et laisse ainsi Toulouse prendre 3 points d’avance au classement. Car dans ce championnat, chaque point va compter jusqu’à la fin.

Enfin, le troisième choc était le derby Parisien au Stade de France entre le Stade Français et le Racing et leur tout nouvel entraîneur des lignes arrières, l’argentin Gonzalo Quesada. Il n’y a pas eu de match. Les Racing Men ont été pris et dominés dans tous les compartiments du jeu. Et en plus, leurs nombreuses approximations en conquête ne leur ont jamais permis de rentrer réellement dans le match. Dans le duel des demis d’ouvertures argentins, Felipe Contepomi du Stade Français a complètement eclipsé son vis-à-vis "El Mago" Juan Martin Hernandez. Les stadistes inscriront 2 essais et l’emporteront sans le moindre soucis 29-3. Attention, le Stade Français est en train de redevir le Stade Français, c’est à dire une équipe solide, impécable dans les fondamentaux de ce jeu c’est à dire le combat et la conquête et qui sait se nourrir des erreurs de son adversaire. A suivre.

Pour finir, il faut rendre hommage à Bègles-Bordeaux qui, grâce à une fin de match époustouflante, à arracher un succès vendredi contre Brive à la dernière seconde, victoire qui leur permette de rester plus que jamais en course pour le maintien dans ce Top 14. Les bordelais sont menés de 3 points à 4 minutes de la fin 9 à 12. Aucun essai dans ce match tendu où les défenses ont constamment pris le dessus sur les attaques. L’ouvreur bordelais rate la pénalité du match nul à 1 minutes de la fin. Renvoi aux 22 mètres pour les Brivistes, nous sommes à 30 secondes de la sirène indiquant la fin du temps réglementaire. 4 minutes et 50 secondes plus tard, après avoir multiplié les phases de jeu et après 57 passes, un chiffre simplement hallucinant, les bordelais arrachent une superbe victoire. Près de 5 minutes d’un rugby total où les bordelais ont pris tous les risques sans jamais commettre la faute qui leur aurait fait perdre tout espoir et où les brivistes, soucieux de ne pas se mettre à la faute ont favorisé les libérations rapides après chaque ruck. Un essai du bout du monde qui permet à Bègles-Bordeaux de rester devant des équipes comme Bayonne et Perpignan au classement. Un essai du bout du monde que tous les amateurs et passionnés de rugby ont du consommer sans modération…Bravo messieurs.