Journal d’un quidam privilégié resté chez lui hier.
Est-il admissible d’écrire, bien au chaud, quelques lignes à propos de cette pagailleuse journée d’hier. Cela, je sais, frise l’indécence surtout quand on habite les Yvelines.
En toute priorité, un micro trottoir, une dame dûment emmitouflée de fourrures, qui s’exclame: « Cette neige à Paris, c’est inadmissible !» Il aurait été préférable, Madame, qu’elle tombe sur Naples ou Tamanrasset.
Ensuite, nos ineffables ministres des transports dont l’optimisme Coué fait rager les naufragés de la route francilienne. (Borloo et l’essence par temps…de grève, et Hortefeux qui invente que tout est en ordre, que l’été était revenu).
Encore, l’assistance mentale fait des ravages. La vigilance orange pour neige est suffisante pour que la neige n’atteigne pas le sol. Au matin, on part de chez soi, sans neige, tranquille, et comme prévu, une précipitation de 4 heures en après-midi fait de la région parisienne une immense boule de neige. Car nul n’ignore qu’intempéries ou pas, les grands axes sont tous les jours surchargés. Quinze jours en août la région est roulable et pas davantage.
Il est donc inutile de découvrir qu’une mégapole est sensible à toutes les variations, même minimes, jusqu’à la rendre invivable.
Il est donc inutile de découvrir que très peu de personnes travaillent près de leur domicile. En IDF, le temps moyen de transports dépasse l’heure et demie. A trouver que cet art de vivre, (contraint, je sais) est la preuve de la modernité de notre civilisation, ressort de la cécité volontaire. Un hic : eau, vent, neige, chaleur fait craindre un désastre.
Sans doute quelques menues améliorations sont possibles mais il faut désormais faire avec. En plus, on réduit les crédits, crise oblige, sur ces chapitres budgétivores parce qu’anec-dotiques. La râlitude ne s’applique pas au vrai sujet.
Nous aurons donc encore de nombreuses occasions de nous offusquer pour les erreurs de notre bienfaitrice Nature.
Ne croyez pas toutefois que c’est l’envie soixante huitarde d’envoyer tout le monde se geler au Larzac qui suggère cet article.
Sur le même sujet, lire sur Mediapart [b]La sémantique tique du gendarme[/b] ([url]http://www.mediapart.fr/club/edition/rires/article/091210/la-semantique-tique-du-gendarme[/url]) ou bien encore [b]Neige en décembre, dégelée en mai[/b] sur C4N.