Les 800 étudiants du site Tolbiac (Paris I, Panthéon-Sorbonne) ont voté le blocage de l'université, hier soir. A peine rentré de son escapade maltaise et pas encore investi, Nicolas Sarkozy suscite déjà bon nombre de manifestations. Echauffourées sporadiques et éphémères ou désir latent de révoltes, le blocage des universités pourrait bien s'étendre en quelques jours à l'ensemble de l'Ile-de-France.
Un CPE bis… Il y avait comme un air de nostalgie emprunt d'agitation, hier, dans l'amphithéâtre de Tolbiac (Paris I, Panthéon-Sorbonne). Les étudiants, réunis en assemblée générale ont voté le blocage de l'université pour protester contre les mesures de l'enseignement supérieur présentes dans le programme du président fraîchement élu.
Rentré dans la soirée de mercredi des embruns méditerranéens, Nicolas Sarkozy va devoir constater une forte impopularité dans les cercles universitaires. Ou tout du moins à Tolbiac et à la Sorbonne où certains étudiants se sont sont retrouvés après les cours dans le quartier latin.
Ils étaient entre 300 et 400 à manifester, mercredi soir, boulevard Saint-Michel. Une poignée d'anarchistes et de gauchistes, un zeste de casseurs : ils pourraient bien entraîner des universités historiquement et politiquement plus marquées dans la région. Ce pourrait être le cas de ParisX-Nanterre où une AG est prévue jeudi matin.
Et les forces de l'ordre l'ont bien compris. Mercredi soir, vers 21h, 118 manifestants avaient été embarqués à bord des bus des forces de l'ordre pour être conduits dans un commissariat. Après trois nuits de violence, les CRS sont passés au plan B : les arrestations pour montrer l'exemple et éviter la propagation.
Pour l'instant, rien ne permet de dire que le mouvement va se généraliser comme ce fut le cas il y a un an, à l'aube du CPE. En effet, les principaux syndicats étudiants appellent au calme. Bruno Julliard, le président de l'Unef, s'est d'ailleurs expliqué dans la soirée au micro de France info. " C'est encore trop tôt pour se mobiliser. L'opinion publique croirait que nous protestons contre les résultats de l'élection alors que notre combat n'est pas là ", a-t-il souligné.
Alors CPE bis ou non, reste que Tolbiac et la Sorbonne sont fermées jusqu'au moins jeudi et Nanterre risque de prendre le même chemin. Sans compter les lycéens qui ont prouvé leur autonomie et leur capacité de mobilisation l'année dernière.
Quant à Nicolas Sarkozy, il n'a pas encore levé le seul petit doigt que déjà, les rapports de force se dessinent. Une mauvaise image de marque pour celui qui veut absolument la majorité à l'Assemblée nationale. Et les législatives approchent à grands pas. Plus que trois semaines…
pas d’accord
bon disons les choses clairement : cette fac c’est 8000 étudiants et le vote de 800 d’entre eux pénalisent les 90 % restants … faites les comptes !
J’entendais ce matin sur RMC une jeune étudiante expliquant qu’il faisait grève par anticipation … mais ou va t’on ! moi je vais me mettre en grève car je pense que mon patron ne va pas m’augmenter à la fin de l’année …
Pour le coup j’ai trouvé le président de l’UNEF plus raisonnable, je pense que si les mouvements peuvent être nécessaires, il faut qu’il le soit uniquement pour exprimer un mécontentement (pragmatique et non idéologique !).
mik
nostalgie
J’ai fait mes études supérieures de sciences éco-gestion à Tolbiac (2ans) puis Panthéon Sorbonne. Etudiant marocain à peine débarqué en France et encore tout à fait dépaysé, mon premier jour à Tolbiac qui venait d’ouvrir ses portes (Oct.1973)a été marqué par une « invasion » des « fachos » d' »Assas » armés de matraques et j’ai été agréssé. La police n’a pas intervenue. Votre photo et les manifestations à Tolbiac me ramènent 34 ans en arrière. Les étudiants de Tolbiac ont toujours eu le coeur à gauche. Merci pour les souvenirs.
Le prétexte de la prévention
Après la 1ère guerre dite préventive de l’histoire en Irak, voici les premières manifestations et oppositions préventives d’une politique dont le début du commencement n’a même pas été mis en place. J’ignorais que les étudiants de Tolbiac prenaient les Etats-Unis comme modèle…
j’aime
bien ton parallèle aurélie … mais bon attention qd même aux amalgames … il y a eu de fausses preuves fabriqués en irak … ce n’est même pas le cas à tolbiac 🙂
A Mik
Je ne dis pas qu’il y a de fausses preuves, je dis qu’il n’y en a pas, pour le moment. Une contestation n’est crédible que si l’on conteste des faits avérés et d’ailleurs les cours ont déjà repris à Tolbiac.
Mais merci pour la précision 😉 ma pointe d’ironie n’était pas synonyme d’amalgame avec la position des US face à l’Irak et les étudiants anti-Sarko, juste une petite piqûre de rappel sur l’efficacité des procès d’intention qui n’ont jamais rien donné.
Aux urnes citoyens, jusqu’à preuve du contraire, en France on ne manipule pas les résultats d’une élection, exprimez-vous en électeur!