La capitale du Japon, Tokyo, 4 mois après Fukushima est toujours la même, à l’image des japonais. Alors que le soleil d"Aout tape de tout son fort sur le pays, les températures ne tombant jamais en dessous des 30 dégrés, ni le soir, ni le matin, la vie des tokyoïtes a repris son cours après la catastrophe qui a plongé le pays dans le chaos. Le pays a réussi à se remettre debout et malgré la crise qui a plongé sa bourse dans des perspectives sombres, les nippons continuent de vivre comme d’habitude au rythme du métro-boulot-dodo. Bien que Fukushima et tout ce qui en a suivi à une grande ampleur, cela n’est rien comparé à la situation après la Seconde Guerre Mondiale où le pays a été quasiment décimé puis occupé par une force étrangère. Il n’est nul doute qu’à l’instar des japonais des années 50 et 60, ceux des années 2010 feront tout pour remettre leur nation sur la voie du progrès même si les chinois leur ont pris la place de 2nde puissance économie du monde. Ceci est un récit de voyage d’un mois, dans la capitale où le Soleil se lève.
A l’aéroport, les mesures de sécurité sont d’ordre courant, vérification du passeport et déclaration comme quoi on ne transporte pas des choses illicites ou de l’argent sale. Le personnel est serviable et renseigne les nouveaux arrivants dans un anglais approximatif mais compréhensible. La chose qui est sidérante, c’est le nombre de personnes âgées qui sont encore en activité. Certes leur emploi n’est pas quelque chose de physiquement éreintant, la majorité a un poste de surveillance d’immeubles, de parking, de magasin ou encore de renseignement mais cela montre tout de même que le système de retraite n’est pas aussi performant que chez nous en France. Peut-être que cela leur plait aussi, ils se sentent plus utiles que assis dans une maison de retraite à compter les minutes qui passent. Les transports en commun et les trains qui relient les villes entre elles sont parfaitement réglés, les retards sont rares, les personnes attendent parfaitement, dans des files dessinées sur le sol par des autocollants, que ceux du wagon sortent pour rentrer à leur tour, les voitures sont d’une propreté exceptionnelle, les vitres ne sont pas lacérées, ni taguées. Le respect est une valeur que les japonais ont su gardé en eux et ils la font vivre quotidiennement, à chaque moment de la journée, tels des samouraïs des temps modernes. Les rues de la ville ne sont pas, comme beaucoup l’imagine en occident, grises, sombres et seulement illuminées par des néons accrochés en façade, bondées de gens stressés, suffocantes à cause du manque d’oxygène frais et où la vie est très chère. Certes sur le dernier point, s’offrir une séance de cinéma, sortir boire un verre dans le quartier très animé de Shinjuku ou encore manger de la nourriture française n’est pas permis à tout le monde. Cependant, Tokyo est une ville tellement grande que faire cette triste synthèse n’est pas possible. A la modernité des tours en verre touchant le ciel et où des milliards de yens passent d’un compte à l’autre, se trouve le traditionalisme des petites maisons si vieilles que le bois des poutres est vert moulu. L’air que l’on y respire n’est nullement vicié, la baie et le vent qui y souffle en permanence ont cet effet de chasser la pollution de la ville. De plus, les parcs publics pullulent et sont des havres de fraîcheurs forts appréciables, notamment en été, quand les chaleurs caniculaires pointent leur bout de leur nez, leur taille est variable, Ueno ou encore celui Impérial sont des lieux de verdures gigantesques de plusieurs centaines d’hectares mais certains sont plus modestes. Pour s’abreuver, des petites fontaines sont mis à la disposition de tous. La circulation à l’inverse de celle de Paris où les embouteillages sont inhérents, est très fluide et peu important, surprenant pour une capitale d’une si grande importance internationale. Ceci est l’aboutissement, réussi, d’une longue série de constructions publiques pour faciliter le trafic. Chaque quartier à son style, ses habitants et ce sont comme des villes à l’intérieur de la ville.
A Shibuya, quartier des jeunes, de la fripe et des lieux d’amusements prisés des 15-25 ans, il n’est pas rare de voir des jeunes filles et des jeunes hommes vêtus de tenues très exubérantes que l’on pourrait croire sorties directement d’un manga ou d’un jeu vidéo. Shinjuku, le quartier chaud, peut être déconcertant quand on y va sans savoir où l’on met les pieds. En sillonnant les ruelles, des rabatteurs, souvent des personnes noires, sont là pour vous faire la promotion de tel ou tel bar où des hôtesses seront là pour vous tenir compagnie en échange de quelques billets. Ce genre de plan est à éviter car derrière se cache souvent des lieux tenus par la mafia locale, les yakuzas.
Outre les rabatteurs, on peut voir des gigolos, tous habillés de la même façon, chemise blanche, gilet, pantalons et chaussures en cuir noir, qui sont là en attendant une riche femme qui dépensera quelques yens pour s’offrir un bon moment dans un des nombreux love-hotels qui se trouvent pas loin. A Asakusa, le quartier traditionnel, resté dans le style Edo (1600-1868), la place regroupant une porte gigantesque, un temple, une pagode et un sanctuaire pluri-centenaires et d’une beauté magnifique, rameute des milliers de touristes chaque jour. Ne perdant pas leur esprit commercial, tout autour se trouvent des dizaines d’échoppes vendant des souvenirs en tout genre, allant du simple porte clé en forme de sushi aux masques du théâtre japonais en passant par des pâtisseries locales à base de pâte d’haricot rouge.
Le paradis a un nom et ce nom c’est Akibahara, c’est du moins ce que peuvent dire les fanatiques de jeux vidéo et de mangas. La grande rue est bordée de chaque côté de magasins vendant des milliers de produits dérivés, certains étant de véritables raretés.
Pour finir, même si encore énormément de choses sont à dire sur cette mégalopole, Tokyo est un endroit à visiter même si le tourisme international n’y est pas très développé. En tant que français, vous y serez chaleureusement accueilli, notre pays gardant une très bonne image de marque dans l’esprit des autochtones, mais évitez l’été car les températures sont vraiment une contrainte.