Alors que G.W. Bush, dans un élan inhabituel de sympathie et de courage politique, remettait la médaille d'or du Congrès au chef spirituel tibétain, le Dalaï Lama, une toute autre scène avait lieu dans les rues de Lhassa, la capitale de la province tibétaine annexée à la Chine.
Le site internet http://wwww.Aujourdhuilachine.com, d'après une dépêche AFP, a rapporté le 23 Octobre, que le 17 Octobre "la police chinoise aurait utilisé la force pour réprimer les célébrations des moines bouddhistes à Lhassa". Un grand nombre de moines et d'activistes tibétains auraient été arrêtés, près des temples de Drepung et Nechung, où ils célébraient le fait que le Dalaï Lama recevait la plus haute récompense attribuée par le Congrès américain. Les services Internet auraient également été coupés ce jour-là, empêchant ainsi les nouvelles de la répression de se propager trop rapidement.

Pourquoi cette violence? Tout simplement parce que la Chine voit en cette médaille, et en tout autre démonstration de sympathie envers le Tibet, comme une remise en cause de sa souveraineté sur la province. Il est toutefois nécessaire de faire un petit retour en arrière. 1951: les troupes chinoises "libèrent" le Tibet et l'annexent, malgré la protestation de la population. 1959: après  un soulèvement manqué, le Dalaï Lama est contraint de fuir en Inde,  où il réside  jusqu'à maintenant.  Et depuis, la répression chinoise s'est accrue, et s'est mis en place sous l'impulsion de Pékin, une politique de "sinisation" et de "repeuplement" du Tibet. On envoie  des Chinois de souche peupler la province et l'aider à se développer, tout en  discriminant les tibétains et la langue tibétaine.

Depuis quelques années, le Dalaï Lama, ne demande plus l'indépendance du Tibet, mais au contraire une autonomie plus importante à l'intérieur de la Chine. Mais Pékin continue toujours de considérer les moines tibétains et autres activistes comme de dangereux séparatistes, et continuera de réagir avec une violence démesurée à toute marque d'attention envers le "problème" tibétain.