Dans son livre « Chemin de cris », Thierry Waser nous emmène dans les profondeurs de l'âme… Il regarde en lui, et décrit ce qu'il ressent, ce qu'il éprouve face à ce que le monde lui présente… Une description hors pair de la solitude, de la lourdeur du temps, d'un chemin semé d'attente et de souffrance est faite dans ce livre.

Un livre qui se lit simplement, où l'on accompagne son auteur à chaque pas, une main sur son épaule pour éviter qu'il trébuche, espérant qu'il puisse arriver à se trouver, piétinant sur place avec lui. Un livre passionnant, une conclusion qui mérite méditation, un livre que je vous laisse découvrir…

INTERVIEW DE THIERRY WASER SUR SON LIVRE « CHEMIN DE CRIS »

Sandra G-F : Bonjour Thierry Waser, merci de me recevoir pour cette entrevue, suite à la sortie de ton premier livre, qui s'intitule « Chemin de cris ». Peux-tu me parler un peu de toi ? Qui est l'écrivain et l'homme que tu es ?

Thierry Waser : Je n'aime pas particulièrement parler de moi. En fait, il n'a rien de bien original à dire. Disons que je suis quelqu'un qui ressent très fort les choses, et j'ai besoin de les exprimer. Comme je ne suis pas très doué pour communiquer, c'est à travers la poésie que je cherche à m'exprimer.

Sandra G-F : D'où est venue l'idée de ce titre ? Qu'évoque-t-il ? Et qu'est-ce qui a fait que tu choisisses cette photo ?

Thierry Waser : Le titre, je l'ai choisi en quelques secondes. Je voulais évoquer le chemin, car ces textes parlent d'un chemin de vie, mon chemin de vie. Quant aux cris, ils sont omniprésents dans ma poésie.

Sandra G-F : Dans la préface, tu expliques un peu tes « craintes » de ne pas être lu, car tu penses que la poésie n'intéresse plus grand monde ; le penses-tu vraiment ? Si oui, qu'est-ce qu'il manquerait dans le cœur des gens ?

Thierry Waser : Je pense sincèrement que la poésie ne peut pas toucher tout le monde. Mais ceci est vrai pour tous les genres artistiques. En fait, si j'en avais eu les capacités, je crois que j'aurais bien aimé écrire des chansons à texte.

Sandra G-F : Dans le « Chant I », je ressens de la tristesse, de la solitude, une course contre le temps, le souhait de revenir en arrière… Me tromperais-je ? Est-ce que cette situation est autobiographique ?

Thierry Waser : Une course contre le temps, oui, sans doute. Je me sens toujours en retard, dépassé par les événements. Quant à la solitude, elle fait partie de ma vie, comme de celle de beaucoup de personnes. Par contre, je ne ressens aucun besoin de refaire les choses. Si je devais recommencer, je referais tout pareil.

Sandra G-F : Dans le « Chant II », tes premiers pas…As-tu trouvé que le début de ta vie fut difficile à vivre ?

Thierry Waser : Ce début que j'évoque est métaphorique. Il se réfère à une étape particulière de ma vie, un changement dans ma manière de voir les choses, de vivre mon quotidien. C'est pourquoi je parle de deuxième naissance…

Sandra G-F : Dans tes écrits, tu parles beaucoup de l'océan, de plage… Une passion pour toi, ou est-ce une « image » d'un retour aux sources ?

Thierry Waser : Je vis loin de la mer, c'est peut-être pour ça que cette image me fascine. La mer c'est une image pour l'infini, l'irréel…

Sandra G-F : Tu fais allusion à « ces mères indignes », souhaites-tu en parler ?

Thierry Waser : Pour comprendre ce passage, il faut remonter au début du deuxième chant, lorsque je parle d'une deuxième naissance. Les « mères indignes », c'est encore une métaphore. Mais je ne l'expliquerai pas, c'est au lecteur de trouver la clé.

Sandra G-F : Lorsqu'on lit le « Chant III », je ressens un certain espoir à trouver un ailleurs différent et meilleur que les premiers pas parcourus jusque-là… Qu'est-ce qui te donne cette force de vouloir continuer, malgré le certain mal-être qui vit en toi ?

Thierry Waser : Il y a toujours de l'espoir. Je sais qu'il suffirait d'un petit quelque chose pour que ma vie devienne parfaite. Je garde toujours l'espoir.

Sandra G-F : Le « Chant IV » est empli de douleurs… physique et psychique… La route est longue avant la lumière… D'où viennent ces souffrances ?

Thierry Waser : Les douleurs sont psychiques. La souffrance physique que j'évoque est pure métaphorisation. Tout vient de mes déceptions, de mes frustrations.

Sandra G-F : Je ressens dans les Chants suivants beaucoup de solitude, de vide intérieur, de lourdeur dans le temps… Qu'est-ce qui fait que tu n'arrives pas à avancer ?

Thierry Waser : J'avance, mais pas toujours dans la direction que je voudrais. Je suis surement trop attaché aux sentiments.

Sandra G-F : Te voilà à Berlin. Que ressens-tu au fond de toi, pour cette ville envers qui tu parles presque comme si c'était un être humain ?

Thierry Waser : Je ne peux pas l'expliquer… Ici je me sens simplement chez moi, et pourtant je sais que je ne vivrais pas ici. Tout est question d'instinct. Je pense que cette ville et moi, on se comprend.

Sandra G-F : Un livre « prenant » dans le contenu et dans la manière d'être écrit… T'a-t-il fallu longtemps pour écrire ce livre ? De quoi t'es-tu inspiré pour l'écrire ?

Thierry Waser : En fait le premier recueil « Matin de renaissance », je l'ai écrit en quelques semaines. Chaque chant a jailli spontanément, un peu comme malgré moi. Quand je le relis, je me demande où j'ai trouvé cette force d'écriture. Quant au texte « Train de nuit », comme je l'ai indiqué à la fin, je l'ai rédigé dans le train du retour, lors de mon deuxième séjour à Berlin.

Sandra G-F : As-tu eu des difficultés à l'écriture de ce livre ?

Thierry Waser : Non. Par contre, le plus dur a été de franchir le pas et de l'éditer. J'ai peur que les gens qui me connaissent oublient qu'il s'agit de poésie, et me considèrent comme un désespéré.

Sandra G-F : Comment as-tu connu Guy Boulianne et Mille Poètes ?

Thierry Waser : Par hasard, en cherchant des forums de poésie pour partager mes textes et en découvrir d'autres.

Sandra G-F : As-tu maintenant d'autres projets d'écriture ?

Thierry Waser : J'ai un premier roman en cours d'écriture, mais ce genre de travail est beaucoup plus difficile pour moi.

Sandra G-F : Merci à toi d'avoir donné de ton temps pour répondre à ces questions.

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Entrevue de Sandra G-Forasté

Mille Poètes LLC
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