« Ecrire est plus qu'un métier pour moi, c'est une raison de vivre, c'est la vie elle-même »… voilà les paroles de Thierry Rollet, un Agent Littéraire, hors du commun… Dans cette interview, Thierry Rollet se livre à cœur ouvert, sans rien cacher ! — Très jeune, Thierry Rollet surprenait déjà… il nous explique : « J'ai commencé à 9 ans…j'ai donc écrit de petits romans-feuilletons, dont mes petits camarades attendaient avec impatience la suite, de semaine en semaine »…
Celui qui a su mener ensuite, de front deux carrières : celle de professeur de Lettres modernes et celle d'écrivain, de 1985 à 1999, nous offre là, une interview unique à ne pas rater…
Sandra G-Forasté : Bonjour Thierry Rollet, je suis fière de pouvoir t'interviewer, car je termine depuis peu, ton roman historique, « Le Seigneur des deux mers » et plein de questions viennent à moi… Tout d'abord, j'aimerais en connaître davantage sur l'écrivain que tu es… peux-tu te livrer plus personnellement Thierry ?
Thierry Rollet: écrire est plus qu'un métier pour moi, c'est une raison de vivre, c'est la vie elle-même. J'ai commencé à 9 ans, à l'école primaire, où l'instituteur, adepte de la pédagogie Freinet, nous demandait des « textes libres ». J'ai donc écrit de petits romans-feuilletons, dont mes petits camarades attendaient avec impatience la suite, de semaine en semaine. J'ai tenu 11 semaines avec l'un d'eux. Ils sont perdus aujourd'hui. J'ai commencé à publier professionnellement à 15 ans, des nouvelles et des poèmes en revues, puis mon 1er roman à 21 ans, Kraken ou les fils de l'océan, couronné par le prix des moins de 25 ans 1981 dans la collection Signe de Piste. J'ai mené ensuite de front deux carrières : celle de professeur de Lettres modernes et celle d'écrivain, de 1985 à 1999.
Sandra G-Forasté : Peux-tu nous parler en quelques mots de ton roman, « Le Seigneur des deux mers » ?
Thierry Rollet: c'est une histoire à la fois pleine de cruauté et d'espérance, la cruauté d'un potentat (Soliman II le Magnifique, sultan de l'Empire ottoman du 16e siècle) qui pouvait tout donner et tout reprendre le lendemain, en faisant vivre ses sujets dans une insécurité permanente et un affreux despotisme. En même temps, c'est celle d'un ancien esclave combattant qui parvient à se libérer du joug de ce tyran et qui fonde une fraternité créée, certes, sur la piraterie, mais en même temps sur la résistance à l'oppression.
Sandra G-Forasté : Comment est née l'idée de ce roman historique… et pourquoi un roman historique ?
Thierry Rollet: j'avais déjà publié en 1992 un roman maritime : l'Or du Vénitien, sur un personnage historique de ma région natale (les Vosges) qui a fait fortune à Venise à la même époque. Cette ancienne république étant la rivale, au 16e siècle, de l'Empire Ottoman, l'idée du Seigneur des deux mers était un prolongement du roman précédent. En outre, l'histoire, que j'ai enseignée en même temps que les Lettres et aussi l'anglais, est une de mes grandes passions.
Sandra G-Forasté : Tu participes à pas mal de projets… tu fais en outre certaines préfaces pour d'autres écrivains… est-ce plus facile d'écrire pour les autres que pour soi-même ? Que cela t'apporte-t-il ?
Thierry Rollet: je suis agent littéraire, j'aide des gens (professionnellement) à se faire éditer, donc j'écris des préfaces, cela va de soi, à mon avis. Il ne m'est pas difficile d'écrire ce que j'apprécie dans tel ouvrage que j'ai aidé à voir le jour, ni ce que je pense de tel auteur que j'ai découvert et aidé à se faire connaître. Encore une fois, les deux démarches me semblent aller de soi et découler l'une de l'autre. C'est une question de métier.
Sandra G-Forasté : Ton épouse est écrivain aussi… quel regard vous portez-vous face à vos écrits mutuels ?
Thierry Rollet: en fait, comme elle te l'a dit, elle n'est pas écrivain mais chercheur. Son livre est un extrait de sa thèse de Doctorat ès Lettres, elle en publiera d'ailleurs d'autres. Après l'avoir soutenue, elle m'a demandé de lui trouver un éditeur. C'est Guy Boulianne qui a, le premier, répondu présent, alors que la plupart des éditeurs français s'étaient frileusement défilés !
Sandra G-Forasté : La Mer paraît être un lieu d'une éternelle source d'inspiration, pour toi… une raison particulière à ceci ?
Thierry Rollet: cela peut sembler curieux pour quelqu'un qui, comme moi, est né au milieu des montagnes et des forêts, n'est-ce pas ? Mais en fait, la mer, je l'ai toujours aimée depuis que je l'ai vue pour la première fois, à l'âge de 10 ans. C'est inexplicable… parlons de coup de foudre ! Et puis, l'époque que je décris dans le Seigneur des deux mers est une époque essentiellement maritime.
Sandra G-Forasté : Tu es Agent Littéraire également, peux-tu nous en parler un peu ?
Thierry Rollet: comme je l'ai dit plus haut, j'aide des gens à peaufiner leurs manuscrits, si nécessaire, puis à se faire éditer. Guy Boulianne et d'autres éditeurs me font l'honneur de reconnaître mon professionnalisme et de me compter parmi leurs partenaires. J'ai fondé SCRIBO, mon entreprise, en 1999, quand j'ai quitté l'enseignement pour vivre de ma plume. J'aurais apprécié, quand j'ai commencé ma carrière d'écrivain, d'avoir un conseiller professionnel, moi aussi. C'est pourquoi, fleuretant avec les milieux de l'édition depuis près de 30 ans, je suis heureux de mettre mon expérience au service des auteurs, débutants et confirmés.
Sandra G-Forasté : Ta profession t'aide-t-elle à avancer plus vite, dans tes choix, dans tes décisions, dans tes projets ? ou es-tu, comme l'expression le dit, « C'est bien souvent, le cordonnier qui est le plus mal chaussé » ?
Thierry Rollet: ce qui est vrai pour le cordonnier ne l'est pas pour l'agent littéraire, qui se doit de savoir se faire éditer comme il sait faire éditer les autres. En fait, chaque fois que je découvre un nouvel éditeur, j'essaie d'abord de le tester, d'être publié chez lui, de faire connaissance avec ses choix, ses collections… Donc, le conseil littéraire que je puis donner aux autres auteurs passe d'abord par une connaissance des éditeurs, donc souvent par une publication personnelle. Chaque démarche découle de l'autre, question de professionnalisme. Et toutes deux vont donc de pair.
Sandra G-Forasté : D'autres projets te concernant ?
Thierry Rollet: pas mal, oui. Comme j'écris professionnellement (entendons par là : pour être publié) depuis l'âge de 15 ans et que les éditeurs mettent parfois du temps à accepter un manuscrit, j'écris plus vite qu'ils ne publient. Il me reste pas mal de réserves : des romans, des recueils de nouvelles, de poèmes, plus une petite montagne de textes inachevés… Projet immédiat : une biographie d'Édith Piaf.
Sandra G-Forasté : Ta rencontre avec Guy Boulianne et Mille Poètes s'est faite comment ?
Thierry Rollet: en surfant sur Internet et aussi grâce à des contacts professionnels que j'entretiens pour mes activités. Je peux dire que j'ai toujours trouvé Guy fort sympathique et surtout très professionnel lui-même. Mon premier ouvrage publié chez Mille Poètes fut un petit recueil de poèmes : Chants des Eaux et des Voiles, le second, un essai fondé sur mon expérience d'agent littéraire : les Faux Amis des Écrits Vains, rédigé sur le ton de l'humour pour que le livre soit à la fois informatif et agréable à lire. Guy Boulianne disait lui-même qu'il s'était « régalé » en le lisant.
Sandra G-Forasté : Merci beaucoup Thierry !
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