C’est un artiste à part, Hubert-Félix. Voilà trente ans qu’il sillonne la France et remplit les salles presque sans passer ni à la télé ni à la radio. Il est la preuve qu’on peut réussir une belle carrière sans passer chez Drucker (il a pourtant failli, mais l’émission a été annulée).

 Auteur-compositeur-interprète, c’est un vrai artisan de la chanson et son succès, il l’a obtenu à force de travail et de ténacité.

Cette année, miracle, il est nominé aux victoires de la musique à l’occasion de la sortie de son dernier album « Suppléments de mensonge » qui se vend comme des petits pains. Ce disciple de Léo Ferré est un grand timide et le fait de se retrouver sur scène à égrener les éternels remerciements le met mal à l’aise.

Il faut dire que cet album est beaucoup diffusé sur les ondes, en particulier le titre « la ruelle des morts » où il parle de son enfance. Il y a mis beaucoup de lui : une éducation au petit séminaire, ça marque un homme. Une dépression en 2008 l’a mis au tapis pendant plusieurs années. 

Je ne suis pas un fan absolu d’Hubert-Félix Thiéfaine car je trouve ses textes parfois un peu incompréhensibles et sa musique monocorde, voire ennuyeuse. Mais c’est un artiste authentique qui ne triche pas et je lui souhaite d’obtenir enfin la consécration. Quelques victoires de la musique ne seraient nullement usurpées pour ce bourlingueur dont le public est resté fidèle depuis « la fille du coupeur de joints », sa chanson la plus connue. 

Si je devais choisir un album, je prendrais « amicalement blues » dans lequel il partage la vedette avec Paul Personne, génial guitariste de blues trop peu connu à mon avis.

Rendez-vous le samedi 3 mars sur France Deux pour applaudir Félix, le taciturne, grand vainqueur des 27èmes victoires de la musique.

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