Du scepticisme, voilà ce que j’ai ressenti en entendant le projet de film du prochain David Fincher. Un film sur Facebook ! Et pourquoi pas un long-métrage sur le Monopoly ou le Scrabble ? Cela aurait pu être une blague et pourtant, le nom du réalisateur du film associé à des chefs-d’œuvre cinématographique éternels comme Seven, l’étrange histoire de Benjamin Button ou encore Zodiac est un gage à lui tout seul de qualité.
J’ai donc visionné The social Network avec un à-priori assez négatif qui n’a pas résisté aux premières minutes du film. The social Network raconte donc l’histoire de la création de Facebook et est centré sur son créateur, le fameux Mark Zukerberg. Le film dévoile ce que le public ignorait jusqu’à présent, à savoir la genèse de Facebook et l’étrange personnalité de son créateur. Le film retrace toute l’évolution du célèbre site, de sa création au sein du campus de Harvard jusqu’à son statut de plus grand réseau social de tous les temps avec ses quelques 200 millions de membres à travers le monde.
On aurait pu craindre que le film ne donne qu’une image angélique et très hollywoodienne de cette histoire à la fois success-story mais riche en trahisons, coups tordus et autres poursuites judiciaires. David Fincher prouve une fois de plus, s’il en était encore nécessaire, tout son talent à distiller patiemment une histoire intime se transformant en l’un des mythes modernes les plus ancrés.
Porté par l’interprétation de Jesse Eisenberg, impressionnant dans le rôle titre de cet être aussi génial dès qu’il a un clavier entre les mains qu’antisocial et d’un tempérament proche de l’autisme. Facebook est sans conteste l’une des plus belles revanches que l’histoire avec un grand H ait accordée aux geeks. Le film est également l’occasion de découvrir un excellent acteur en la personne d’Andrew Garfield qui aura la chance, quelques années plus tard, de prêter ses traits à un personnage à la renommée mondiale, Spiderman dans le très réussi The amazing Spiderman.
Tout le film peut se résumer à la phrase d’accroche sur l’affiche du film : « On ne peut pas avoir 500 millions d’amis sans se faire quelques ennemis ».
Le site Facebook n’est ici clairement qu’un prétexte dans la mesure où le film s’attache d’avantage à suivre l’évolution des protagonistes, autrement dit des jeunes brillants qui ont eu le génie d’avoir une idée parfaitement judicieuse pour l’époque et qui va littéralement faire voler en éclats leurs liens d’amitié.
Le propos de The social Network aurait pu faire craindre à une histoire un peu ennuyeuse mais ce serait mal connaître le talent de David Fincher. Durant ses deux heures, le film ne baisse jamais en rythme et en intensité. Les évènements se succèdent et nous aident au gré de l’histoire à comprendre comment Facebook est ce qu’il est aujourd’hui. Le pari était de taille mais ce dernier a été réussi avec les honneurs.
Voilà donc une œuvre à découvrir sans attendre une seule minute de plus. The social network nous montre que les faits réels sont bien souvent aussi passionnants voire plus que les récits imaginés. Bien que n’étant pas un fan inconditionnel du site de réseau social, j’ai pu par la même occasion en apprendre beaucoup sur ce monumental phénomène de société.