Décidemment, pour ceux qui doutaient encore de l’étonnante vitalité du cinéma coréen, après le cultissime Old boy, le génial The Chaser ou encore le fantastique The Host, voici venir un thriller à la parfaite maitrise de bout en bout : The murderer.
Sorti en 2011 et réalisé par Na Hong-Jin, The murderer suit l’histoire de Gunam, un chauffeur de taxi qui mène une existence misérable au sein de la ville de Yanji, cité chinoise coincée entre la Corée du Nord et la Russie. Depuis plusieurs mois, il est sans nouvelle de son épouse qui est partie en Corée du Sud pour y trouver un emploi. Il décide alors de partir à sa recherche et à cette fin, il se voit proposer un marché avec un parrain local qui lui propose de l’aider à retrouver sa femme moyennant un simple service, celui d’assassiner quelqu’un. Bien entendu, rien ne se passera conformément aux plans.
The murderer confirme une énième fois à quel point les coréens n’ont absolument rien à envier aux superproductions hollywoodiennes. Le film démarre sur les chapeaux de roues et le moins que l’on puisse dire est que l’action ne faiblit pas jusqu’aux dernières minutes du film.
Ce qui me plait tant dans le cinéma coréen est cette absence totale de volonté de fournir systématiquement un happy-end où de vouloir nécessairement mettre en valeur les vertus de la nature humaine. Ici, chaque personnage a ses parts d’ombres, certains plus que d’autres et l’histoire prend une tournure dramatique tout à fait inattendue. En mettant en vedette un héros tout à fait ordinaire ayant à faire face à une situation qui le dépasse complètement, le film prend le spectateur à témoin et l’entraîne dans ce tourbillon à emmerdes !
The murderer est le deuxième thriller du réalisateur Na Hong-Li que je regarde. Le premier était The Chaser, polar tout aussi maîtrisé dont on retrouve ici certains des traits. En visionnant ces deux œuvres, difficile de ne pas être frappé par la virtuosité de l’ensemble. Comment la Corée du Sud a-t-elle pu atteindre ce tel niveau de cinéma ? La réponse m’est inconnue mais une chose est sûre : Je suis devenu un fan inconditionnel de ce cinéma dont j’aime la démesure, l’absence de compromis et l’inventivité hors norme de certains de ses réalisateurs.
Signe de la fertilité du cinéma coréen, de plus en plus d’œuvres cinématographiques coréennes font actuellement l’objet de remakes américains dont le fameux Old Boy version U.S et réalisé par Spike Lee devrait sortir dans les prochains mois.
Vous l’aurez compris, The murderer est un film à découvrir absolument. Sombre, très sombre, au rythme effréné de bout en bout et porté par une interprétation d’une justesse implacable, The murderer est le pendant asiatique d’un autre monument du thriller au cinéma, le fameux fugitif (interprété à l’époque par Harrison Ford) tout en y apportant ses éléments propres.
Thriller, fantastique, horreur, action…. Il y a décidemment fort à parier que le cinéma coréen a encore de beaux jours devant lui tant que ses productions se situeront à ce haut degré d’excellence. Le cinéma français aurait bien besoin d’en prendre de la graine….